Aventurières, Amazones et Femmes d'Epée
sur Jeux d'Ombres
Contient : vienne (4)(...) Mais la véritable Sonya la Rouge, celle qui fut créée par Howard lui-même, n'a absolument rien à voir avec Conan, puisque l'unique nouvelle qui la met en scène (The Shadow of the Vulture) se déroule au XVIème siècle, lors du siège deViennepar les armées turques - ce qui fait d'elle une presque contemporaine de Solomon Kane. « C'était une jeune femme, habillée d'une incroyable façon (. (...)
Une cape écarlate était négligemment jetée sur ses épaules. » Ainsi apparaît Sonya la Rouge, alias Sonya de Rogatino, sur les remparts deVienneassiégés par les troupes de Soliman le Magnifique. Elle y combat les armées ottomanes avec la fougue d'une déesse des batailles, sous les yeux médusés (et admiratifs) du chevalier Gottfried von Kalmbach, qui deviendra son compagnon d'armes et (peut-être ? (...)
» Nous n'en saurons pas beaucoup plus, et l'on se prend à regretter qu'Howard n'ait pas développé son récit sous forme de roman - la lecture de cette nouvelle est en tout cas fortement recommandée, ne serait-ce que pour sa formidable évocation du siège deVienne, où l'on retrouve le souffle épique des meilleurs récits howardiens. A plusieurs reprises, le narrateur laisse entendre que Sonya déteste sa soeur, dont elle est en quelque sorte l'antithèse vivante : à Roxelana, la belle captive devenue maîtresse (dans tous les sens du terme) d'un des hommes les plus puissants du monde s'oppose Sonya, farouche et indomptable. (...)
Bien sûr, cet événement fondateur ne suffit pas, à lui seul, à tout expliquer ; pour qu'il ait pu être le catalyseur de l'émancipation de notre héroïne, il faut que cette dernière possède un tempérament de feu et un caractère d'acier. Dans le cas d'Agnès comme dans celui de Sonya, cet événement intervient avant que le mariage nevienneenfermer l'héroïne dans le rôle d'une épouse soumise aux obligations de la vie domestique. En d'autres termes, le mariage est absolument incompatible avec une vie d'aventurière, cette existence supposant une indépendance et une liberté d'action qu'aucune femme mariée de l'époque ne pourrait posséder. (...)Solomon Kane n'est pas qu'un jeu pour historiens et l'inclusion d'héroïnes capables de manier l'épée fait partie de ces libertés qu'un meneur de jeu doit savoir autoriser, conformément à l'esprit des récits d'aventure en général - et des nouvelles de Robert E. Howard en particulier. Agnès la Noire : Robert E. Howard est surtout célèbre pour ses héros masculins ; il est même régulièrement taxé de machisme ou de sexisme, les comics de Conan le Barbare ayant popularisé l'image du surhomme viril ...