Les mille Dangers de la Route
sur Vox Ludi au format (25.7 Mo)
Contient : croire (7)(...) De cette manière, le bois qui est censé abriter un peuple d'esprits maléfiques, un monstre ancestral ou la tour d'un mauvais sorcier, se révèle parfois tout juste hanté par un groupe de brigands astucieux, usant de subterfuges pour fairecroireaux crédules que la légende dit vrai. Ces brigands sont souvent originaires de la région qu'ils empoisonnent, ou du moins la connaissent assez pour s'être renseignés sur son folklore, quand ils ne le créent pas de toute pièce, en exploitant la naïveté du peuple. (...)
Si on passe sur ceux qui « inventent » la superstition à leur avantage (et encore, certains gars de ces bandes pourraient finir par ycroire), disons que la peur d'une mort concrète est souvent supérieure à celle du danger auquel on n'est pas sûr decroire. En somme, la corde est plus réelle que la peur suscitée par la légende, et l'homme traqué préférera en général affronter n'importe quelle baliverne à laquelle il ne croit qu'à moitié, plutôt que de se rendre à un bourreau bien réel, ou aux bons soins de notre poudre. (...)
Si l'otage est précieux pour les victimes (un enfant, un notable), cela peut aussi donner un avantage supplémentaire aux attaquants, car leurs adversaires devront à la fois se défendre et tenter de protéger le malheureux. Le leurre neutre est cependant le plus courant. Il consiste à faire arrêter un convoi en faisantcroireau conducteur que quelque chose ou quelqu'un est sur la route. Cela peut être une pile de bois habillée d'un manteau et d'un chapeau, d'un cadavre ou d'un coffre astucieusement disposé sur le bord de la route, ce qui ne manque jamais de susciter quelques convoitises, si vous voyez ce que je veux dire. (...)
Ils font cela pour leur propre fierté, ce qui arrive souvent chez les nains, pour l'honneur du maître qu'ils servent, ou encore par ferveur religieuse, car il est lâche de rendre grâce à un dieu sauvage comme Ulric, en ayant recours à une embuscade. J'ai entendu dire sans trop ycroire, que les nobles bretonniens étaient du genre à adopter un tel code d'honneur, qui non seulement les contraint à attaquer de front en toute circonstance, mais également à ne jamais faire usage d'armes de tir. (...)
Si le but des agresseurs est d'éviter la violence, pour rançonner ou faire des prisonniers, il peut être bon également de faire preuve d'intimidation. C'est l'inverse de l'embuscade en quelque sorte, car au lieu de fairecroireà la cible que tout va bien, que le passage est sans danger, il faut persuader les gars en face que tout ce qu'ils feront n'aura pour conséquence que d'aggraver leur cas. (...)
Les leçons reçues pendant le voyage étaient bien éloignées de toutes les procédures réglementaires et notions de législation qu'on leur avait martelées pendant leur instruction à la caserne. A encroirele sergent, beaucoup de brigands étaient avant tout des victimes, forcées par la vie à en arriver là, alors que d'autres, comme ces bandits de grands chemins, étaient dépeints comme de nobles chevaliers. (...)« Eh non, petits, je ne vais pas du tout vous parler des patrouilleurs. Vous avez fait votre temps à la caserne d'entraînement, maintenant c'est la route qui vous attend. Z'en savez assez sur nous, c'est eux que vous allez devoir apprendre à connaître maintenant. Il faut dire qu'on les connaît bien, à force d'avoir affaire à de tels sacripants. Même eux ne se connaissent pas aussi bien que nous les connaissons. Dans le métier, on est confronté à toutes sortes de dangers ...