L'angoisse de la feuille blanche
Contient : écrire (5)L'angoisse de la feuille blanche Quel meneur de jeu n'a un jour tenté d'écrireses propres scénarios ? Quel meneur de jeu n'a alors jamais connu une irrépressible angoisse face à la feuille blanche ? (...)
Je me souviens avoir un jour entendu Michel Gaudo répondre à un joueur qui lui avait demandé commentécrireun scénario : « d'abord, il faut avoir envie de faire quelque chose, il faut une idée ; ensuite, c'est du travail, du travail et du travail... » Cette réplique n'avait rien de provocatrice ; elle définissait pleinement toute la problématique de l'écriture d'un scénario. (...)
Je prétends seulement donner quelques conseils, nourrir la réflexion des scénaristes novices ou confirmés, bref, tout en ne doutant point qu'il fût possible d'écrirede très bons scénarios sans suivre mes conseils, je livre ici ma méthode, qui m'est toute personnelle. (...)
Notez tout dans un coin de votre tête : une histoire qui vous a passionné, un événement historique intéressant, un paysage pittoresque, une ambiance, un visage, un personnage atypique, une scène de rue, etc. On raconte que c'est en voyant des femmes se crêper le chignon au lavoir que Zola eut l'idée d'écrireL'Assommoir. Soyez donc toujours prêt à saisir vos idées. Certains les notent. Moi, qui suis un fainéant, je les garde dans un coin de ma tête, persuadé que si je les oublie, c'est qu'elles ne devaient pas être si bonnes que cela. (...)
Le MacGuffin, qui comme dans le Londres-Glasgow va attirer toute l'attention des personnages, n'a aucune importance pour le scénariste en ce sens qu'un MacGuffin est par définition interchangeable. On peut tout à faitécriretout un scénario et ne décider qu'à la fin quelle est la nature exacte du MacGuffin. Le grand Alfred disait à son sujet : « Mais la chose importante que j'ai apprise cours des années, c'est que le MacGuffin n'est rien. (...)Quel meneur de jeu n'a un jour tenté d'écrire ses propres scénarios ? Quel meneur de jeu n'a alors jamais connu une irrépressible angoisse face à la feuille blanche ? Ou pire, quel meneur n'a jamais ressenti, après des jours voire des semaines d'un labeur exténuant, le sentiment que ce qu'il proposait à ses joueurs était loin de tenir la route ? C'est un lieu commun, mais il faut pourtant le répéter : Maléfices est un jeu de rôle qui a ses exigences. Si vous voulez rester fidèle à l'esprit du ...