Constantinople
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Contient : époque (55), epoque (2)(...) Le principal d'entre eux était le Grand Palais, fouillis d'édifices, de cours, de jardins et d'églises qui couvrait 100 000 mètres carrés, et dont l'énormité même causa la ruine lorsque les Paléologues n'eurent plus assez de ressources pour l'entretenir. A l'époquedes Comnènes déjà, les souverains résidaient au palais des Blachernes, plus sûr, mitoyen du mur de Théodose à l'endroit où il rejoint la Corne d'Or. (...)
Le monument civil le plus populaire, l'Hippodrome, n'était pas proprement byzantin: il datait de Septime Sévère, mais les empereurs chrétiens l'avaient magnifiquement orné avec les dépouilles de l'Egypte, de Delphes et de Rome. Constantinople possédait, à l'époquede sa plus grande splendeur, plus de 500 églises (en comptant les multiples chapelles de couvents). (...)
Cette monarchie orientale et romaine, fortement centralisée, profondément chrétienne, centrée sur le domaine grec, n'apparaît pleinement constituée que sous Héraclius. Mais il est légitime d'en faire remonter l'histoire à l'époqueoù la séparation définitive des deux parties de l'Empire constantinien, après la mort de Théodose Ier (395), va mettre les souverains de Byzance aux prises avec des problèmes propres à la pars orientalis , problèmes qui les amèneront, comme malgré eux, à transformer l'Etat romain en Etat byzantin. Appliqué à la littérature, le terme « byzantin » désigne les oeuvres d'expression grecque de l'époquebyzantine. Si l'on peut clore l'histoire de cette littérature à la chute de Constantinople, le début en est plus difficile à déterminer. (...)
Cela explique aussi que, disposant de l'admirable instrument d'expression qu'était la langue classique, les Grecs de Byzance n'aient guère cherché à en créer un nouveau, plus conforme à l'usage de leurépoque. Dès le début, la langue écrite a donc pris sur la langue parlée un retard qui est allé s'accentuant, jusqu'aux Temps modernes qui ont hérité du Moyen Age la trop fameuse « question de la langue ». (...)
On pourrait dire, en forçant à peine le sens des mots, que l'art du Moyen Age a été « byzantin » dans la plupart de ses manifestations jusqu'à la fin de l'époqueromane, en Occident, de même que, plus à l'est, Byzance se survit dans le domaine de l'art sacré, jusqu'à nos jours pratiquement. (...)
La régularité de cette succession est d'autant plus remarquable que le VIIe siècle ne fut pas précisément pour Byzance uneépoquede tranquillité: il commença dans le chaos et finit de même. Cette période qui vit réduire de moitié l'étendue des territoires où s'était exercée l'autorité de Justinien, couper les grandes voies commerciales vers l'Orient et l'Occident, reculer la culture et l'activité urbaine, amener par deux fois l'ennemi jusque sous les murs de la capitale, présente tous les aspects d'une décadence. (...)
Désormais le patriarche sera, à de rares exceptions près, le fidèle agent de la politique impériale; en retour, les empereurs serviront, d'une part, l'ambition des patriarches contre l'autorité romaine, d'autre part, la vaste expansion du christianisme oriental à travers les pays slaves. Cetteépoquedécisive commence par le règne brillant de Léon III, qui sut défendre Constantinople contre les Arabes avec autant d'efficacité que l'avait fait Constantin IV, et les refoula hors de l'Asie Mineure avec l'aide des Khazars. (...)
La régularité de la succession dynastique montre combien s'était affermie à Byzance le sentiment de la légitimité depuis l'époquede Justinien. C'est d'autant plus remarquable quand l'extrême jeunesse de l'héritier du trône - ainsi Basile II - ou son peu d'intérêt pour l'exercice du pouvoir - c'est le cas de Constantin VII - favorisait les usurpations. (...)
Pour maintenir des effectifs suffisants, Byzance est contrainte de demander à la guerre l'acquisition de nouveaux territoires. On peut diviser l'époquemacédonienne en trois grandes phases. Dans la première (867-944) que clôt le règne décisif de Romain Lécapène, on voit s'édifier l'oeuvre législative de Léon VI et le vaste monument littéraire et scientifique de Constantin VII; en Orient et en Occident, l'Empire fait front devant les Arabes, avec des succès divers, mais il n'échappe qu'à grand-peine au péril que lui fait courir le tsar de Bulgarie, Syméon. (...)
En outre, sa législation continua l'effort obstiné de Lécapène pour la protection de la petite propriété rurale; ni l'un ni l'autre, malheureusement, ne surent voir que, si cette petite propriété disparaissait, c'était en grande partie par la faute de l'Etat lui-même et de sa fiscalité trop lourde. L'époquede la grande expansion de Byzance commence, assez curieusement, par le règne d'un incapable, Romain II, marié à une belle intrigante, Théophano. (...)
Grandes ambitions, faibles moyens : D'Alexis Ier à Manuel, on voit les Comnènes suivre une politique de plus en plus ambitieuse, s'abandonner au rêve d'un Empire reconstitué dans toute sa puissance, sans voir que l'état social et économique du pays ne le permet plus. Ni même son administration, bien dégradée depuis l'époquedes Macédoniens, comme le montre le recours de plus en plus étendu au système de la ferme des impôts, d'un faible rapport pour l'Etat et odieux à ses sujets. (...)
Si la fermeture de l'université d'Athènes en 529 porte le dernier coup à la philosophie païenne, il faut se rappeler que, depuis plusieurs siècles, celle-ci occupait une place secondaire par rapport à la rhétorique dans l'éducation grecque. Loin de proscrire la philosophie, l'époquepré-byzantine lui a ouvert une nouvelle carrière en l'appelant à fournir une base rationnelle aux doctrines qui s'affrontaient dans les grandes batailles dogmatiques. (...)
Tous deux sont d'origine orientale, tous deux écrivent dans une langue populaire. Ces deux traits se retrouvent dans l'hymnologie liturgique de cetteépoque, qui est remarquable par sa puissance et son originalité. Elle s'exprime dans un genre propre à Byzance, bien qu'il dérive probablement de modèles syriaques adaptés au public grec: c'est le kontakion , sorte d'homélie rythmée et chantée, dont les strophes, d'une structure métrique compliquée, se terminent toutes par le même refrain. (...)
L'histoire : L'histoire est en grand honneur dès les premiers siècles de Byzance, où elle se partage en deux genres bien distincts. D'un côté, on a les historiens proprement dits, qui limitent leur sujet à l'époquecontemporaine et mettent en oeuvre avec intelligence, sinon toujours avec objectivité, une documentation de première main, dans la grande tradition des historiens classiques, dont le souvenir imprègne jusqu'à leur langue. (...)
Ces chronographes sont encore rares au VIe siècle: le principal est Jean Malalas, moine d'Antioche, d'esprit fort particulariste, et le plus « vulgarisant » des écrivains de cetteépoque. Du monothélisme à la crise iconoclaste (610-843) : Entre Héraclius et Michel III, dans ce qu'on a appelé ses « siècles obscurs », se situe l'étiage intellectuel de Byzance. (...)
Les lettres profanes n'entrent plus guère dans les couvents, où l'on cultive de plus en plus la théologie mystique. Le principal maître de cetteépoqueest Syméon le Nouveau Théologien (949-1022), dont la mystique entièrement vécue rejette tout apport intellectuel autre que l'Ecriture (Catéchèses, Chapitres théologiques ). (...)
) qui est même un roman d'anticipation, car on y trouve un étonnant récit de la fin du monde. On doit enfin signaler à cetteépoquela naissance d'une littérature populaire, favorisée par l'effacement de la littérature monastique, et aussi par les exploits militaires des souverains macédoniens, car elle se manifeste surtout par les chansons acritiques , sortes de cantilènes épiques célébrant les exploits des héros de la frontière, les acrites . (...)
Sous les Comnènes, pourtant issus de la noblesse militaire, la Cour deviendra, non plus un foyer d'érudition comme sous Constantin VII, mais celui d'une culture plus créatrice et plus artiste qu'à l'époquemacédonienne. La différence se mesure bien au style des écrivains de l'une et l'autre période: au lieu de chercher à prouver son savoir par une langue très travaillée et chargée de termes rares, on cherche à se conformer au canon d'un atticisme rénové. (...)
En ce faisant, d'ailleurs, on s'éloigne encore davantage de la langue parlée, ce qui correspond à la tendance fortement aristocratique de la société des Comnènes. Le début de cetteépoqueest dominé par la puissante personnalité de Michel Psellos (1018-1078), petit bourgeois parvenu aux plus hautes charges, érudit universel dans la grande tradition des lettrés byzantins, mais surtout passionné de rhétorique et de beau style: c'est lui qui, par l'étude appronfondie de Platon et des orateurs de toutes les époques, a mis au point une nouvelle prose d'art, au rythme réglé par des lois sévères, au vocabulaire extrêmement riche, qui s'affinera encore sous les Comnènes. (...)
Son Histoire romaine en trente-sept livres, désordonnée mais de vaste conception, est importante pour l'histoire de l'hésychasme. Toute cette école est divisée par une querelle de rhéteurs - c'est l'époqueoù la rhétorique envahit tout - entre les tenants de l'atticisme (ou de ce qu'on prend alors pour l'atticisme) et de l'imitation des Anciens, tels que Choumnos, et les « Modernes » comme Métochite, dont la manière, semble-t-il, était plus exubérante et passionnée. (...)
Les ouvrages qui ont le plus d'intérêt à ce dernier point de vue sont, en poésie, les Hymnes à la Mère de Dieu , de Nicéphore Callistos Xanthopoulos (mort vers 1350), connu aussi comme historien ecclésiastique; en prose, l'Histoire de l'ex-empereur Jean VI Cantacuzène (1292 env.-1383 env.), dont la relative simplicité de style est rare pour l'époque. Le mouvement scientifique est représenté par des philologues comme Thomas Magister, des astronomes comme Théodore Méliténiote, des médecins: au XIIIe siècle Nicolas le Myrepse, dont le traité Des médicaments servit de codex à Paris jusqu'au XVIIIe siècle; au XIVe, Jean l'Actuaire, précurseur de la psychiatrie (Sur les effets normaux de l'esprit animal et sur son comportement ). (...)
Enfin, les oeuvres d'arts somptuaires (ivoires, émaux, orfèvrerie, manuscrits, etc., souvent transportés en Occident à l'époquedes croisades) offrent un champ d'investigation beaucoup plus vaste que les réalisations monumentales. (...)
Ainsi l'art chrétien, qui n'était au IIIe siècle qu'une branche modeste de l'art du Bas-Empire romain, acquiert-il, au IVe siècle, un caractère public, officiel: il bénéficie alors de l'appui et de la richesse des empereurs et des classes dominantes de la société. L'époqueprotobyzantine (IVeVIIe s.), transition entre l'Antiquité et le Moyen Age, réalise la synthèse du christianisme et de la tradition gréco-romaine; c'est au VIe siècle que se dégagent, dans tous les domaines, les caractères spécifiques de l'art byzantin et que se perfectionnent les différentes techniques. (...)
L'habitat byzantin est trop mal connu pour que l'on puisse établir un lien entre lui et celui qui lui succède dans les îles (Thasos, Chios, Antiparos, Kimolos) et, à date plus récente, dans les Balkans. Architecture religieuse : Durant l'époqueproto-byzantine (IVe-VIIe s.), l'édifice religieux courant fut la basilique à charpente. Mais déjà les architectes de Justinien avaient essayé de couvrir d'une ou de plusieurs coupoles des édifices allongés de plan basilical. (...)
Qasr-Ibn-Wardan, enfin, en Syrie du Nord, qui témoigne d'évidentes influences constantinopolitaines, fournit, dès l'époquede Justinien, le plan trapu qui a prévalu aux VIIIe et IXe siècles. L'architecture de ces deux siècles, qui correspondent à l'iconoclasme et à une situation extrêmement difficile de l'Empire, est très mal connue. (...)
Deux églises lyciennes, Saint-Nicolas de Myra (VIIIe s.) et Dere Agzi (seconde moitié du IXe s.), complètent ce maigre corpus. Vers la mêmeépoquecommence à Constantinople un nouvel essor de l'architecture religieuse, lié à celui des couvents dans lesquels l'aristocratie, à commencer par les familles régnantes, place ses capitaux et auxquels elle demande de prier pour ses disparus. (...)
Dans les églises byzantines, mosaïques et peintures ont une signification particulière: loin d'être purement décoratives, ou même seulement didactiques (la « Bible des illettrés »), elles doivent exprimer la splendeur du royaume de Dieu, rendre présent et accessible le monde transcendant de l'Intelligible et fournir un cadre approprié à la liturgie. L'époqueprotobyzantine : La mosaïque, par la somptuosité des coloris, la simplification du dessin et, surtout, le rôle joué par la lumière, convenait parfaitement à l'expression du surnaturel, et les artistes des Ve et VIe siècles en perfectionnèrent la technique pour en exploiter toutes les possibilités. (...)
La croix, seul motif chrétien maintenu, joue un rôle important dans le décor des églises, particulièrement dans l'abside (mosaïque de Sainte-Irène, à Constantinople, de la Dormition de Nicée et de Sainte-Sophie, à Thessalonique). L'attribution à l'époqueiconoclaste de plusieurs décors provinciaux découverts en Asie Mineure (Cappadoce, Isaurie), en Grèce (Magne) et dans les îles (Naxos, Crète) demeure souvent conjecturale, même si elle paraît, dans certains cas, très vraisemblable. (...)
L'absence de toute figure humaine et la fréquence des images de la croix et des motifs décoratifs correspondent à une tradition protobyzantine, qui s'est perpétuée parfois, dans des régions reculées, après la fin de l'iconoclasme. L'époquedes Macédoniens et des Comnènes (IXe-XIIe s.) : A la suite de la crise iconoclaste, un système cohérent de décoration d'église, dont les principes de base resteront à peu près immuables, est élaboré et mis en place à Constantinople. (...)
Style « dynamique » et approche monumentale nouvelle coexistent dans le décor de haute qualité récemment découvert à Thessalonique, dans l'église Hosios-David. L'époquede la domination latine (1204-1261) : Tout en conservant son prestige de métropole artistique, Constantinople perd, au XIIIe siècle, son rôle de chef de file. (...)
ani: paysages et architectures représentés en perspective confèrent aux compositions une spatialité nouvelle et situent les scènes de façon plus concrète. Les mêmes tendances s'observent à la mêmeépoquedans les peintures de Sainte-Sophie de Trébizonde. Cette conception nouvelle de l'image est le fait des peintres les plus progressistes du XIIIe siècle, car bien des artistes restent encore fidèles aux principes de la peinture des Comnènes. (...)
Réflexions théologiques et, surtout, influence de la liturgie continuent d'être à l'origine d'un renouvellement et d'un enrichissement de l'iconographie, qui témoignent du pouvoir créateur des artistes de l'époque. Des images traditionnelles sont ainsi modifiées et des sujets nouveaux font leur apparition dans le décor des églises, inspirés généralement par les prières, les hymnes ou les lectures liturgiques. (...)
Peintes surtout dans la technique de l'encaustique, qui sera abandonnée après le VIIIe siècle pour la détrempe, ces oeuvres pré-iconoclastes sont conservées principalement au monastère de Sainte-Catherine, au mont Sinaï, mais elles proviennent d'ateliers de Constantinople, de Palestine, de Syrie ou d'Egypte. Si quelques rares exemplaires, toujours au Sinaï, peuvent peut-être être datés de l'époqueiconoclaste, l'essor de l'art de l'icône ne commence vraiment que sous les empereurs macédoniens: loin d'être seulement destinées à la dévotion privée, les icônes deviennent alors un élément essentiel du culte liturgique. (...)
L'élégance du dessin et le raffinement des couleurs s'y allient à l'expression d'une spiritualité profonde (Miracle de saint Michel à Chonae et Echelle céleste de Jean Climaque, au Sinaï). La dernière phase, plus maniériste, de la peinture à l'époquedes Comnènes est également représentée par un chef-d'oeuvre: L'Annonciation du Sinaï, remarquable par sa technique raffinée, l'élégance des figures et leur richesse émotionnelle. (...)
La domination latine (1204-1261) n'a pas interrompu la production d'icônes et toute une série de pièces, plus ou moins marquées d'influences occidentales (icônes dites « des Croisés »), est actuellement l'objet de discussions entre spécialistes qui tentent de déterminer les centres de production (Jérusalem, Acre, la Syrie, le Sinaï ou Chypre) et l'origine des peintres (latins - italiens et français surtout - ou « orientaux »). L'époquedes Paléologues marque l'apogée de la peinture d'icônes à Byzance et dans sa sphère d'influence. (...)
Les Bibles sont rares (Bible de la reine Christine, Bibliothèque vaticane; Bible de Nicétas, Xe s.); la Genèse n'est illustrée séparément qu'à l'époquepaléochrétienne (Genèse, Nationalbibliothek, Vienne; Genèse Cotton, British Library, Londres). (...)
), on ne possède qu'un très petit nombre d'ouvrages littéraires (L'Iliade , Le Roman d'Alexandre de Pseudo-Callisthène) et de chroniques historiques (le Skylitzès de Madrid, daté aujourd'hui du XIIe siècle, la Chronique de Constantin Manassès, dans sa traduction bulgare, au Vatican, vers 1345) qui soient illustrés de miniatures. Il n'est guère possible de retracer l'histoire de l'enluminure à l'époquepaléochrétienne: les manuscrits parvenus jusqu'à nous sont trop peu nombreux et de styles trop hétérogènes (cf. (...)
En revanche, les plus anciens psautiers à illustrations marginales, qui ont été souvent datés de cetteépoque, sont généralement considérés aujourd'hui comme postérieurs à la fin de l'iconoclasme. Plusieurs manuscrits précieux, produits dans les ateliers de la capitale aux IXe et Xe siècles, sont marqués par l'esprit de renouveau classique, qui caractérise les oeuvres issues des cercles de lettrés de la cour et du patriarcat à l'époquede la dynastie macédonienne (Bibl. nat., ms. gr. 510 et ms. gr. 139; Rouleau de Josué de la Vaticane). (...)
Le somptueux recueil des Homélies de Grégoire de Nazianze de la Bibliothèque nationale de Paris (gr. 510) est l'un des manuscrits les plus intéressants de cetteépoque. Destiné à l'empereur Basile Ier et probablement conçu par le patriarche Photius, il comporte une illustration abondante et de qualité, qui témoigne d'une grande érudition théologique et du souci d'exalter le dédicataire impérial du manuscrit (880-883). (...)
Quelques oeuvres du XIVe siècle se distinguent encore par la beauté de leurs miniatures, témoignant du haut niveau qu'a pu atteindre parfois l'enluminure sous les Paléologues (OEuvres théologiques de Jean Cantacuzène, Bibl. nat., ms. gr. 1242). La sculpture :Epoqueproto-byzantine (IVe-VIIe s.) : La sculpture byzantine plonge ses racines dans la sculpture romaine d'Orient, notamment celle du Bas-Empire qui fleurit dans un certain nombre de villes d'Asie Mineure. (...)
La statuaire officielle reste importante dans les grands centres comme Sardes, Ephèse, Aphrodisias, Mégare, Corinthe où magistrats et généraux sont souvent représentés avec des expressions et une stylisation étonnantes.Epoquebyzantine (IXe-XVe s.) : Après un siècle et demi de moindre expansion, où la rareté des documents datés rend délicate l'analyse des caractéristiques, la sculpture architecturale se développe à nouveau, abondamment parfois, dans la plupart des régions de l'Empire. (...)
Pour la technique et le style, les Byzantins s'inspirèrent de la bijouterie romaine, mais ils supprimèrent progressivement, au VIe siècle, les motifs païens pour les remplacer par des symboles chrétiens. A l'époquemédiobyzantine, les émaux seront de plus en plus souvent associés à l'or, tandis que sous les Paléologues l'appauvrissement général et la pénurie de matériaux précieux provoquent une certaine décadence de l'orfèvrerie. L'argenterie : Après l'époquepaléochrétienne, pour laquelle on dispose d'un nombre important d'objets profanes et liturgiques, décorés de sujet mythologiques et religieux (cf. (...)
Dans le trésor de Saint-Marc de Venise se trouve également un « coffret » en forme d'église (brûle-parfums ou lampe, au décor profane, qui fut transformé plus tard en reliquaire du Saint Sang (Italie méridionale ou Venise, fin XIIe s.). De l'époquedes Paléologues datent de nombreux cadres et revêtements d'icônes, le plus souvent d'argent doré (Saint-Clément d'Ohrid, mont Athos), des éventails liturgiques et des plats de reliure, comme ceux de la Bibliothèque marcienne (Venise) avec la Crucifixion et l'Anastasis représentées au repoussé. (...)
Quelques objets (aiguière de Saint-Michel d'Agaune, croix-reliquaire de Pascal Ier, Museo sacro, Vatican) témoignent de la poursuite de la production à l'époqueiconoclaste, mais c'est sous les Macédoniens et, surtout, sous les Comnènes que se situe la grande floraison de l'émaillerie byzantine. (...)
La technique se perfectionne dans le courant du Xe siècle: les cloisons dessinent des réseaux plus complexes et plus souples, la palette s'enrichit considérablement et les couleurs deviennent plus opaques et plus intenses (staurothèque du trésor de la cathédrale de Limbourg-sur-Lahn, icône en relief de l'archange Michel à Saint-Marc de Venise, calices de l'empereur Romain et de Théophylacte, dans le même trésor, etc.). Un grand nombre d'émaux byzantins ont été à cetteépoqueexportés en Géorgie et rapidement imités par les ateliers locaux, si bien que la distinction entre production byzantine et production géorgienne reste souvent difficile à établir. (...)
La Pala d'Oro de Saint-Marc de Venise, retable maintes fois remanié et enrichi, conserve de remarquables témoignages de l'art des émaux à l'époquecomnène, même si l'on ne s'accorde toujours pas aujourd'hui sur leur date précise et leur provenance. (...)
Ils fabriquèrent également des vitraux, dont on a retrouvé quelques fragments dans les églises de Constantinople (Kariye Camii, Zeyrek Camii). Les ivoires : Matériau de luxe par excellence, l'ivoire, rare et précieux, a donné lieu, dès l'époqueprotobyzantine, à une production très abondante (cf. artPALEOCHRETIEN). Après l'interruption quasi totale des « siècles obscurs » (VIIe-première partie du IXe s. (...)
Déclinant au XIIe siècle, la production d'ivoires ne cessa pas totalement, mais ne connut pas non plus de renouveau sous les Paléologues,époqueà laquelle on ne peut attribuer que quelques pièces isolées (pyxide de la collection de Dumbarton Oaks, Washington). (...)
La glyptique: stéatites et pierres dures Pierre tendre sans pores, dont la couleur varie du vert amande au gris clair, la stéatite a été très utilisée à Byzance, à partir de l'époquemacédonienne, pour la fabrication de pendentifs, d'amulettes et surtout de nombreuses petites icônes. (...)
Si quelques pièces, souvent d'une facture assez grossière, remontent aux Ve-VIIe siècles, la plupart - dont les plus remarquables - appartiennent à l'époquemédiobyzantine (Xe-XIIe s.). Aux oeuvres de petites dimensions, qui sont les plus nombreuses (pendentifs, icônes, éléments de décoration pour reliures ou couronnes), s'ajoutent des vases, coupes, calices et patènes, souvent sertis de montures d'or ou d'argent doré enrichies d'émaux, de cabochons et de perles (trésor de Saint-Marc). (...)
Au XIIe siècle, une recherche plus poussée d'élégance et de finesse dans le dessin entraîne un certain déclin de la qualité monumentale. De nombreux tisserands byzantins travaillaient, à cetteépoque, à la cour normande de Sicile et en Italie: ils contribuèrent à la diffusion, en Occident, des textiles byzantins. Les riches tissus de l'époquedes Paléologues sont surtout connus par les représentations des mosaïques, peintures murales, miniatures ou icônes: préférence est donnée aux très grands motifs circulaires où s'inscrivent animaux ou motifs floraux, traités dans des couleurs souvent assez heurtées. (...)
Les épitaphios , voiles liturgiques symbolisant le linceul du Christ, forment aussi un groupe important de broderies religieuses de l'époquedes Paléologues (épitaphios provenant de Thessalonique, au Musée byzantin d'Athènes). Figures et scènes qui décorent ces pièces sont exécutées avec un soin méticuleux et avec un art qui peut soutenir la comparaison avec la peinture. L'essor de la broderie religieuse se poursuivra à l'époquepostbyzantine, en Grèce, en Roumanie et dans les pays slaves. Perspectives nouvelles de la recherche en archéologie et en histoire de l'art L'incessant apport de l'archéologie et des monographies relatives à des monuments, des sites ou des régions de l'empire byzantin a rendu souvent caducs les schémas et les classifications hérités des premiers historiens de l'art byzantin. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...