Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : livres (6)(...) On peut citer les monumentales Ethnika du géographe Etienne de Byzance, malheureusement perdues, le traité sur l'astrolabe de Jean Philoponos, précurseur de la mécanique moderne, l'Onomatologos , ou dictionnaire des écrivains célèbres, d'Hésychios de Milet (VIe s.), surtout la Médecine en douzelivresd'Alexandre de Tralles, frère de l'architecte de Sainte-Sophie, remarquable par l'importance qu'y prend l'observation méthodique. (...)
Le canon reçoit sa forme définitive au siècle suivant, dans deux écoles d'hymnographes: celle de Syrie avec Jean Damascène et son frère Cosmas de Maïouma et celle du Stoudios, le grand couvent constantinopolitain, avec Théodore le Studite (759-826), connu aussi comme polémiste et écrivain ascétique, son frère Théodore et Théophane Graptoï (775-844 et 778-845). Leurs oeuvres forment la base deslivresliturgiques actuels. Ce bouleversement de l'hymnologie traditionnelle s'explique, non seulement parce que le canon permet de varier le rythme et par conséquent la mélodie, mais aussi par un souci de plus grande précision dogmatique dans le texte de l'office. (...)
En tant qu'écrivain, il est surtout connu pour son Myriobiblion ou Bibliothèque , qui est en fait un ouvrage collectif: c'est le recueil des comptes rendus deslivres, très divers, lus par les membres de son cercle. Son disciple, l'empereur Léon VI le Philosophe (866-912), fut comme lui un érudit, un mécène et un animateur. (...)
L'histoire aussi subit l'influence de Constantin VII; mais c'est parce que celui-ci met les historiens au service de la propagande impériale: c'est le cas des « continuateurs de Théophane », parmi lesquels Constantin VII lui-même, auteur d'une Vie de Basile Ier , et de Joseph Génésios, qui écrit quatreLivresdes Rois (de Léon V à Basile Ier); leur objectivité est évidemment sujette à caution. A la fin du Xe siècle, Léon le Diacre (né en 950), dans ses dixlivresqui vont de 959 à 976, fait preuve d'une impartialité et d'une intelligence qui sont d'un véritable historien; son style fleuri et compliqué est imité d'Agathias. Sous le règne de Michel III, on trouve encore une chronique très représentative du genre, celle de Georges Hamartôlos ou Georges le Moine. (...)
Son disciple Nicéphore Grégoras (1295-1360), adversaire malheureux de l'hésychasme, fut aussi un homme de grand savoir et un astronome, qui préconisa avec deux siècles d'avance la réforme du calendrier (De la date de Pâques ); Grégoras, en plus, est historien. Son Histoire romaine en trente-septlivres, désordonnée mais de vaste conception, est importante pour l'histoire de l'hésychasme. Toute cette école est divisée par une querelle de rhéteurs - c'est l'époque où la rhétorique envahit tout - entre les tenants de l'atticisme (ou de ce qu'on prend alors pour l'atticisme) et de l'imitation des Anciens, tels que Choumnos, et les « Modernes » comme Métochite, dont la manière, semble-t-il, était plus exubérante et passionnée. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...