Constantinople
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Contient : remarquable (12)(...) La crise du VIIe siècle (610-717) : L'idée de légitimité dynastique a fait, au VIIe siècle, de rapides progrès : jusqu'à la longue série de désastres et de coups d'Etat qui suivit la première chute de Justinien II, le trône fut constamment occupé par des membres de la famille des Héraclides, qui firent ainsi bénéficier l'Etat d'une incontestable continuité de vues, exception faite pour le domaine religieux - continuité qui tient peut-être en partie aux traits de caractère communs aux Héraclides: un goût très vif de l'action; des dons de stratège; une piété sincère, bien que souvent mal éclairée; un sens de l'autorité dégénérant parfois en despotisme. La régularité de cette succession est d'autant plusremarquableque le VIIe siècle ne fut pas précisément pour Byzance une époque de tranquillité: il commença dans le chaos et finit de même. (...)
La dynastie macédonienne et l'apogée de Byzance (867-1081) : En se débarrassant par un meurtre sordide de son bienfaiteur Michel III, il se trouva que Basile Ier installait au pouvoir, pour deux siècles, la dynastie dite macédonienne - en réalité d'origine arménienne - qui allait mener l'Empire à son apogée. La continuitéremarquableque l'on observe dans l'oeuvre des Macédoniens nous oblige à la considérer dans son ensemble plutôt que d'insister sur la part personnelle que chaque souverain y a prise. (...)
La régularité de la succession dynastique montre combien s'était affermie à Byzance le sentiment de la légitimité depuis l'époque de Justinien. C'est d'autant plusremarquablequand l'extrême jeunesse de l'héritier du trône - ainsi Basile II - ou son peu d'intérêt pour l'exercice du pouvoir - c'est le cas de Constantin VII - favorisait les usurpations. (...)
Théodore avait compté sans un troisième compétiteur, Jean Asên II, tsar de Bulgarie, qui convoitait aussi le titre d'empereur des Romains, et qui l'écrasa à Klokotnitsa en 1230. Un grand homme d'Etat : A Nicée régnait depuis 1222 unremarquablehomme d'Etat, Jean Vatatzès. A sa mort, l'Empire, qui avait récupéré presque toutes les conquêtes des Latins dans le nord-ouest de l'Asie Mineure ainsi que les grandes îles de la côte asiatique, de Lesbos à Rhodes, s'étendait désormais sur les deux rives de l'Hellespont, sur toute la côte nord de la mer Egée, englobait la Thrace jusqu'à la Maritsa, la Macédoine jusqu'à la hauteur de Skoplje et même atteignait l'Adriatique au nord de Dyrrachium. (...)
), surtout la Médecine en douze livres d'Alexandre de Tralles, frère de l'architecte de Sainte-Sophie,remarquablepar l'importance qu'y prend l'observation méthodique. Si la fermeture de l'université d'Athènes en 529 porte le dernier coup à la philosophie païenne, il faut se rappeler que, depuis plusieurs siècles, celle-ci occupait une place secondaire par rapport à la rhétorique dans l'éducation grecque. (...)
Tous deux sont d'origine orientale, tous deux écrivent dans une langue populaire. Ces deux traits se retrouvent dans l'hymnologie liturgique de cette époque, qui estremarquablepar sa puissance et son originalité. Elle s'exprime dans un genre propre à Byzance, bien qu'il dérive probablement de modèles syriaques adaptés au public grec: c'est le kontakion , sorte d'homélie rythmée et chantée, dont les strophes, d'une structure métrique compliquée, se terminent toutes par le même refrain. (...)
De grands historiens : Le genre historique n'a jamais eu plus d'éclat que sous les derniers Macédoniens et les Comnènes; il est presque toujous cultivé par de hauts personnages ou des gens qui ont vu de très près les événements tel Michel Attaliate, qui écrit l'Histoire des années 1034-1079 dans un style fleuri et pompeux qui sent encore le siècle de Constantin VII. Avant lui, Michel Psellos avait écrit vers 1060 une Chronographie d'une grande valeur littéraire,remarquablepar le choix qu'il a su faire des événements essentiels, la pénétration psychologique et l'art des portraits. (...)
En Asie Mineure, un assez grand nombre de monuments se dressent encore, indépendamment même des églises rupestres de Cappadoce, dont certaines - les églises à colonnes - atteignent un degréremarquablede monumentalité. Citons les églises de Bithynie (Triglye, Sige, Kur?unlu, Iznik), de Sardes et du Latmos. (...)
Les rares oeuvres conservées des IXe et Xe siècles sont d'un style assez sévère, tandis que les figures délicates et dématérialisées du XIe siècle sont souvent proches de celles des enluminures contemporaines: icônes et miniatures étaient vraisemblablement produites dans les mêmes ateliers et par les mêmes peintres. Quelques pièces d'uneremarquablequalité artistique, provenant probablement des ateliers de Constantinople, nous sont parvenues pour le XIIe siècle. (...)
La dernière phase, plus maniériste, de la peinture à l'époque des Comnènes est également représentée par un chef-d'oeuvre: L'Annonciation du Sinaï,remarquablepar sa technique raffinée, l'élégance des figures et leur richesse émotionnelle. La domination latine (1204-1261) n'a pas interrompu la production d'icônes et toute une série de pièces, plus ou moins marquées d'influences occidentales (icônes dites « des Croisés »), est actuellement l'objet de discussions entre spécialistes qui tentent de déterminer les centres de production (Jérusalem, Acre, la Syrie, le Sinaï ou Chypre) et l'origine des peintres (latins - italiens et français surtout - ou « orientaux »). (...)
Le bronze : Parmi l'abondante production byzantine d'objets de bronze se distinguent quelques plaques à sujets religieux, généralement dorées et d'un haut niveau artistique, véritables substituts des icônes en métaux précieux ou en ivoire (Vierge à l'Enfant du musée de Plovdiv, triptyque du Victoria and Albert Museum de Londres). Les artisans de Constantinople ont également atteint une maîtriseremarquabledans la fabrication des portes de bronze décorées de reliefs et d'incrustations de nielle, d'argent et de divers alliages: on leur doit les portes réalisées dans la seconde moitié du XIe siècle pour les églises italiennes d'Amalfi, du Mont-Cassin, de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, de Monte Sant'Angelo, de Salerne, de Saint-Marc de Venise et d'Atrani. (...)
L'industrie textile atteint son apogée sous les Macédoniens et les Comnènes; les ateliers de Constantinople sont désormais concurrencés par ceux de Patras, de Corinthe, de Sparte, de Thèbes et de Chypre. Les motifs zoomorphes répétés dans des compositions symétriques et majestueuses, d'unremarquableeffet décoratif, l'emportent nettement sur les représentations figurées (triomphe d'un empereur à cheval sur la soierie de Bamberg). (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...