Constantinople
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Contient : venise (24)(...) Pour assurer la qualité de la production, et notamment celle de la soie, l'Etat contrôle de très près les corporations dont les chefs sont nommés par lui. Les principales voies commerciales vont vers l'Asie centrale par l'Arménie, versVenisepar l'Adriatique, surtout vers la principauté de Kiev et, de là, par le royaume khazar, vers l'Extrême-Orient. (...)
Byzance ne pouvait ni laisser la Méditerranée et ses villes côtières exposées aux pirateries arabes, ni tolérer l'existence d'un Empire bulgare qui, installé à la fois sur le Danube et sur les côtes dalmates, menaçait de couper la route deVeniseet la voie terrestre menant en Russie du Sud. En Asie, en revanche, c'est Byzance qui se montra agressive et conquérante, et cela pour des motifs divers: la volonté de maintenir sa prépondérance en Arménie et dans le Caucase, un certain esprit de croisade animé par un patriarcat plus puissant que jamais, et surtout le besoin de terres. (...)
Il anéantit ensuite la principauté de Petite-Arménie, récupérant la Cilicie (1137-1138), et rétablit pour quelques années la suzeraineté byzantine sur la principauté normande d'Antioche. Mais, faute d'une flotte assez puissante, il ne put réussir à arracher àVeniseles privilèges commerciaux que son père avait dû concéder. Isolement : Héritant de son père les qualités militaires et l'habileté diplomatique, Manuel Ier y ajoutait des vues politiques hardies, trop sans doute pour n'être pas quelque peu chimériques, et un attrait pour la civilisation occidentale qui fait de lui le plus original des Comnènes et - pour nous autres Occidentaux du moins - le plus attachant. (...)
Du côté de l'Occident, il profita habilement de la compétition entre les deux prétendants à la succession de Geiza II, roi de Hongrie, pour récupérer la Bosnie, la Croatie et la Dalmatie. Cette politique impérialiste et interventionniste inquiétait beaucoup l'Occident, particulièrementVenise, menacée par l'annexion de la Dalmatie, et Frédéric Barberousse, qui savait que Manuel, dans le dessein de lui enlever la couronne impériale d'Occident, négociait en sous-main l'union des Eglises avec le pape Alexandre III et soutenait la ligue Lombarde avec l'or byzantin. (...)
La détresse de Byzance devint si évidente que la conquête de l'Empire, plusieurs fois manquée par les Normands d'Italie, rêvée plus récemment encore par Frédéric Barberousse, parut possible au doge deVeniseEnrico Dandolo: il y était stimulé à la fois par la haine et le mépris réciproques qui séparaient les Grecs et les Latins depuis le schisme et les croisades, et par le désir qu'avaitVenised'installer à Constantinople un gouvernement à sa dévotion pour pouvoir exploiter l'Empire sans risques et sans contrainte. Dandolo était un politique de génie: il sut mettre à profit à la fois la quatrième croisade lancée par le pape Innocent III et les prétentions du jeune Alexis Ange, fils d'Isaac que son frère Alexis III avait détrôné et aveuglé. (...)
Le 13 avril 1204, les croisés forçaient la ville et la soumettaient à un épouvantable pillage: de mémoire d'homme, on n'avait jamais fait un si riche butin. Et suivant un plan soigneusement préparé d'avance, l'Empire fut partagé entre la république deVeniseet les chevaliers francs. L'Empire de Nicée (1204-1261) : Les complices de l'opération de 1204 ne purent la mener complètement à bien. (...)
Surtout, l'Asie Mineure dut à l'énergie de Théodore Lascaris, gendre d'Alexis III, qui semble avoir été élu empereur par le clergé quelques heures avant la prise de Constantinople, d'échapper à la conquête pour sa plus grande partie et de former le noyau à partir duquel sera reconstitué l'Empire, en moins de soixante ans, avec une habileté digne des plus grands souverains de Byzance.Venise: Dans le partage de ce que les croisés avaient pu conquérir,Venisese taillait la part du lion: avec les principaux ports et la plupart des îles, un très vaste quartier de Constantinople, une franchise commerciale absolue dans tout l'Empire et le monopole de l'élection du patriarche, les Vénitiens devenaient les véritables maîtres de la conquête franque et en recueillaient les meilleurs bénéfices. Le reste du territoire, sous la suzeraineté d'un empereur élu qui fut Baudouin de Flandre, était distribué entre les chevaliers et devenait une mosaïque de principautés féodales, dont les plus importantes furent le royaume de Thessalonique que s'attribua Boniface de Montferrat et la principauté française d'Achaïe, dans le Péloponnèse. (...)
Mais entre-temps, croyant à tort que la ville était difficile à emporter, il avait concédé aux Génois, en échange du concours de leur flotte qui lui semblait indispensable, les mêmes privilèges commerciaux queVeniseavait jadis possédés dans l'Empire. Celui-ci, en mettant le Paléologue à sa tête, était retombé au pouvoir d'une aristocratie décidément fermée à l'intelligence des réalités économiques: sous sa direction, il s'engageait une seconde fois dans une voie qui l'avait déjà mené à la catastrophe. (...)
Il ne put ni s'opposer aux progrès du roi serbe Miloutine en Macédoine, ni intervenir dans la guerre entreVeniseet Gênes qui finirent par s'entendre aux dépens de Byzance, ni se défendre du fléau catalan; du moins affermit-il l'autorité impériale en Morée et récupéra-t-il quelques territoires en Epire et en Thessalie. (...)
Du côté de l'Occident, les raisons principales de cet échec sont dans l'éclipse que subit, aux XIVe-XVe siècles, l'autorité pontificale et, avec elle, le sentiment de l'unité chrétienne, dans la désunion des Etats européens, surtout dans l'égoïsme féroce et aveugle des républiques maritimes d'Italie. Gênes etVenisene comprendront que bien trop tard le danger turc; elles ne se préoccupent que de maintenir les conditions momentanément les plus favorables à leur colonisation économique de l'Europe du Sud-Est: le morcellement politique, et la faiblesse de l'Etat byzantin. (...)
Les voyages qu'avait faits Jean V en Occident pour y quêter du secours ne lui avaient rapporté que des humiliations: àVenise, il fut même emprisonné comme débiteur insolvable. Cependant, dans les Balkans, les Ottomans l'emportaient sur les Slaves, et la puissance serbe était brisée à Kossovo en 1389. (...)
), par les mosaïques de Sainte-Sophie de Kiev et de nombreux autres monuments, en Grèce, en Cappadoce, en Italie du Sud et àVenise. Un second courant, plus pictural, apparu un peu plus tard, connut également une grande diffusion. (...)
les curieux exemplaires de l'église de la Vierge [Panayia, seconde moitié du Xe s.], à Hosios Loukas ) ou ioniques à imposte (voir les remplois byzantins à Saint-Marc deVenise). En revanche, le templon (ou iconostase), c'est-à-dire la clôture haute séparant les fidèles du sanctuaire, se développe largement. (...)
Signalons tout d'abord une série de Vierge , dont certaines sont remarquables, comme celle du musée d'Istanbul provenant des Manganes, celle qui fait partie de la collection de Dumbarton Oaks, à Washington, d'autres encore d'Athènes, de Thèbes, deVenise, des images de saints, des scènes christologiques (comme le Baptême conservé au musée de Rouen). (...)
L'argent doré, associé aux émaux, aux perles et aux gemmes, est utilisé pour les montures de calices en sardoine, les plats de reliure, les reliquaires de la Vraie Croix et les icônes, comme le montrent les pièces du trésor de Saint-Marc et de la Bibliothèque marcienne, àVenise. D'Antioche provient peut-être le curieux artophorion (coffret pour pain eucharistique) d'Aix-la-Chapelle, en forme d'église à coupole, en argent partiellement doré et niellé (début du XIe s.). Dans le trésor de Saint-Marc deVenisese trouve également un « coffret » en forme d'église (brûle-parfums ou lampe, au décor profane, qui fut transformé plus tard en reliquaire du Saint Sang (Italie méridionale ouVenise, fin XIIe s.). De l'époque des Paléologues datent de nombreux cadres et revêtements d'icônes, le plus souvent d'argent doré (Saint-Clément d'Ohrid, mont Athos), des éventails liturgiques et des plats de reliure, comme ceux de la Bibliothèque marcienne (Venise) avec la Crucifixion et l'Anastasis représentées au repoussé. Le bronze : Parmi l'abondante production byzantine d'objets de bronze se distinguent quelques plaques à sujets religieux, généralement dorées et d'un haut niveau artistique, véritables substituts des icônes en métaux précieux ou en ivoire (Vierge à l'Enfant du musée de Plovdiv, triptyque du Victoria and Albert Museum de Londres). (...)
Les artisans de Constantinople ont également atteint une maîtrise remarquable dans la fabrication des portes de bronze décorées de reliefs et d'incrustations de nielle, d'argent et de divers alliages: on leur doit les portes réalisées dans la seconde moitié du XIe siècle pour les églises italiennes d'Amalfi, du Mont-Cassin, de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome, de Monte Sant'Angelo, de Salerne, de Saint-Marc deVeniseet d'Atrani. Les émaux : Les émaux cloisonnés, appliqués généralement sur or ou électrum, occupent une place privilégiée dans les arts somptuaires byzantins. (...)
Dans les oeuvres du IXe et du début du Xe siècle, le dessin reste simple, les cloisons rectilignes, les couleurs peu nombreuses et translucides (couronne votive de Léon VI à Saint-Marc deVenise). La technique se perfectionne dans le courant du Xe siècle: les cloisons dessinent des réseaux plus complexes et plus souples, la palette s'enrichit considérablement et les couleurs deviennent plus opaques et plus intenses (staurothèque du trésor de la cathédrale de Limbourg-sur-Lahn, icône en relief de l'archange Michel à Saint-Marc deVenise, calices de l'empereur Romain et de Théophylacte, dans le même trésor, etc.). Un grand nombre d'émaux byzantins ont été à cette époque exportés en Géorgie et rapidement imités par les ateliers locaux, si bien que la distinction entre production byzantine et production géorgienne reste souvent difficile à établir. (...)
Parmi les témoins les plus importants de l'émaillerie du XIe siècle, citons les deux couronnes envoyées aux Hongrois par les empereurs byzantins Constantin IX Monomaque (1042-1050, au Musée national de Budapest), et Michel VII Doukas (1071-1078). La Pala d'Oro de Saint-Marc deVenise, retable maintes fois remanié et enrichi, conserve de remarquables témoignages de l'art des émaux à l'époque comnène, même si l'on ne s'accorde toujours pas aujourd'hui sur leur date précise et leur provenance. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...