Sarah de Lindt
sur Eric Christ au format (160 Ko)
Contient : intérieur (7)(...) ' La fois d'après, Sarah connaissait un homme dans sa chambre. Ennoia vint la trouver dans les sensations de la chair et elle lui parla du silenceintérieurafin, disait-elle, qu'elle lui l'apprendre elle aussi. 'Il faut créer un calme absolu en soi. (...)
Elle resta un instant cambrée, sentant les regards des hommes braqués sur elle, sur ses seins pointés sous son maillot de bain, sur son dos et son ventre recouverts d'une pellicule de sueur, sur ses longues jambes, sur son sexe. Elle quitta la scène et alla dans sa loge.. l'intérieur, Ray, son patron l'attendait. Sarah ne comprit pas pourquoi. 'Salut Ennoïa. Pas mal ce soir,' dit-il, un sourire au coin des lèvres (sale pervers, pensa Sarah). (...)
Baignée dans la pénombre et illuminée de milles spots aux couleurs vives, Sarah voyait mal les gens passer devant elle, ne distinguant sur ces hommes et ces femmes que des coiffures provocantes, des tatouages criard et un maquillage blafard dans le genre Blood Doll. Jeunesse égarée qui se retrouvait dans ces lieux à l'écart de la société. Une société malade de l'intérieur, songea Sarah, qui laisse mourir ceux qui en sont les victimes. Victimes de ces 'technocrates. (...)
Même si Sarah croyait aux phénomènes paranormaux, à la magie tantrique, au shaman complètement taré de la 3e qui hurlait vers les esprits des autos et des canalisations gelées, au pouvoir de Fred Savage, sorte de prédicateur mystique qui soutenait que les femmes qui portaient des fourrures ressemblaient à l'animal dont elle portait la peau; ce qui faisait marrer Sarah, sachant combien de nanas porter du lapin croyant avoir du renard argenté. Lui disait qu'il portait sa peau à l'intérieur, ce à quoi Sarah riait et il riait aussi, laissant montrer ses belles dents blanches. D'ailleurs c'est Fred qui l'avait rencardé sur ce coup. (...)
Elle comprit que ce n'était pas elle qui avait besoin de sa soeur. Mais sa soeur qui avait besoin d'elle pour vivre à l'intérieurde son coeur. C'était l'immortalité de l'âme de sa soeur qui était en jeu. Elle comprit qu'elle était en train de la tuer et de se tuer elle-même. (...)
Ils cherchaient à l'endoctriner, à lui faire accepter leurs vues, leur organisation. Sarah s'était rebiffée violemment quand Hadès lui avait montrée sur un écran d'ordinateur l'intérieurde sa propre maison de Greenwich, lui faisant comprendre que rien de sa vie ne lui était étranger. (...)
Chassant ses pensées négatives, elle se demande avec une pointe de mépris si ses parents ne sont pas en ce moment même dans le parc, en train de promener leur chien. Sur une plaque en bronze, Sarah peut lire: 'The Heights. Résidence privée.' A l'intérieur, une fois passée la porte en verre, Sarah découvre un hall luxueux, meublé art-déco, au sol et aux colonnades de marbre. (...)Héritière de l'empire Lindt & Sprügli, Sarah a grandi dans une ambiance de conformisme rigide. Belle, intelligente, on lui destinait tout - la tête de l'entreprise, les honneurs, l'attention - sauf une chose, l'amour. Sarah reporta tout le sien vers sa petite soeur, Emma, qu'elle adorait et qui lui ressemblait tant. Le 25 décembre 1992, à 23h34, il neigeait quand la limousine noire où était la famille De Lindt dérapa sur la neige du pont et bascula par dessus la rampe de sécurité, plongeant dans ...