Souvenirs d'un rêve passé (1)
sur L' Omnirêve
Le temps était plutôt frisquet pour cette fin du mois de la Couronne. Déjà, dans les nids des hirondelles, on commençait à entendre le piaillement plaintif des oisillons affamés, eux dont le plumage apparaissait à peine. C'est avec le soleil que s'était levé le vieux Tob ce matin-là car, comme chaque jour, ses vaches demandaient à aller paître dans les champs dès la première lueur de l'aurore. Tob aurait bien aimé les laisser à l'extérieur la nuit mais, avec les groins qui avaient été récemment aperçus ...Contient : habitants (5)(...) Voilà, vous savez absolument tout ce que moi-même je sais sur ma propre vie. -Ce que vous m'avez raconté sur Cramonet ne m'étonne guère. Je commence à bien connaître seshabitantsqui ne pensent qu'à se chamailler au sujet de la couleur que devrait avoir leur statue de chimère ou encore à tenter de nous éliminer nous, les haut-rêvants, qui sommes capables de magie en modifiant le cours du rêve des Dragons, parce qu'ils sont effrayés par nos pouvoirs. (...)
'Mon histoire se passe dans un pays qui est très loin d'ici, que personne n'a vu mais dont bien des gens ont entendu parler. Ce pays s'appelle Bramirdor. Bramirdor était jadis une contrée prospère, dont tous leshabitantsétaient particulièrement enjoués et travaillants. Un jour cependant, un grand malheur vint bousculer la vie de Bramirdor. (...)
Cet animal avait la forme d'un long, très long serpent de mer et la peau lisse et bleue. Celui-ci savait parler et s'adressa auxhabitantsde Bramirdor en les menaçant de ceci: si on ne lui livrait pas un jeune homme ou une jeune femme au début de la vingtaine à chaque premier jour de l'année, celui-ci remonterait le cours de la rivière jusqu'à sa source et boirait son eau jusqu'à ce que tout le peuple de Bramirdor meure de la famine qui sévirait à ce moment-là, le lac et sa rivière étant l'unique source d'eau potable à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde, et leshabitantsde Bramirdor ignoraient comment faire des puits. Au début, les gens rirent bien de cette menace faite par le buvard mais, quand vint la date fatidique, ils purent observer que plus une seule goutte d'eau ne parvenait de la rivière qui alimentait le lac et que celui-ci s'asséchait à vue d'oeil. (...)
On désigna alors une jeune personne au sort et, muni d'un énorme porte-voix, le roi de ce pays fit savoir au buvard que l'on avait son gage pour l'année. Celui-ci descendit des montagnes et fit savoir auxhabitantsque la prochaine fois qu'un retard dans la livraison de la victime arriverait, il serait sans merci et laisserait périr tout le peuple. (...)