La bataille du Rocher-Feu
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Contient : duc (34)(...) La bataille était inévitable, la trahison de Yarish tout autant, la mort d'Arakin aussi... Ce soir, l'armée naine serait rassemblée au Rocher-Feu, et les quatre cents combattants se prépareraient à subir l'offensive des armées duDuc. Mercenaires, démons et autres créatures aussi dangereuses que repoussantes lanceraient la charge à l'aube. (...)
Les cinq lieues seraient vites couvertes. Arakin restait silencieux, il ne pouvait s'empêcher de penser auDuc. LeDuc, un homme si étrange dont beaucoup disaient qu'il n'avait rien d'humain. Personne de vivant n'avait jamais vu son visage. Constamment entouré d'ombre, il vivait reclu dans son château, sit au nord des monts Eiglophiens. (...)
Son coeur recellait le plus grand trésor de la région: Kouladamor, Inspiré devenu Génie, et éveillé il y a de celà trente années par un groupe de porteurs de Flamme. LeDuc, et ses serviteurs démons, sa magie de l'emprise corrompue, ses chevaliers noirs, totalement dévoués, porteurs de corruption,... La seule évocation de son nom faisait frémir les plus braves. (...)
Des tranchées étaient aménagées, des barricades rudimentaires derrière lesquelles on plaçait différentes armes ingénieuses et autres pièges mortels. Si leDucl'emportait, il subirait de lourdes pertes, c'était certain. Après s'être présenté aux sentinelles, les six nains gravirent le sentier escarpé qui menait à la citadelle proprement dite. (...)
Une fois une partie de l'ennemi passé au delà de la rigole, on y mettrait le feu afin de diviser les forces duDuc. Mais tout celà ne suffirait pas. Au mieux, celà simplifierait le tâche des combattants. Quatre cents hommes, certes bien entraînés, mais peu habitués à combattre des créatures si maléfiques. (...)
Ici aussi on avait fourbi de puissantes armes. Les harmonistes avaient préparés leurs Oeuvres magiques afin de repousser les hordes immondes duDuc. Les deux accordés du tambour useraient de leurs talents sur les nains, les rendant plus forts et plus hardis. (...)
Les autres, sans grands talents harmoniques ou magiques, utiliseraient leur Flamme pour tenter de porter un coup décisif à l'adversaire en tuant leDucluimême. C'était la mission qu'ils s'étaient fixé, et Arakin et ses compagnons voulaient y participer. (...)
Le groupe attendrait que la bataille soit engagée, puis, il flanquerait la mêlée et tenterait d'approcher leDuc. Tous s'occuperaient des démons, sauf Arakin, qui devrait discrètement s'approcher duDucet l'abattre seul. C'était sans doute quelque peu suicidaire, car nul ne connaissait les vrais pouvoirs duDuc, mais si cela réussissait, cela donnerait un avantage sans doute décisif à l'armée de Dognar le Terrible. Les Inspirés se réunirent autour de Kouladamor, et dans une communion émouvante, prièrent pour se donner du courage. (...)
Les nains semblaient prêts, mais quand les premiers ennemis apparurent derrière un contrefort, les ventres se nouèrent, les gorges s'asechèrent, les voix se turent. Le silence était pesant, la tension palpable. Cela sentait la peur, et c'était compréhensible. LeDucapparut au sommet d'une butte, perché sur un destrier puissant. On ne voyait que sa silhouette macabre, entouré d'ombres grimaçantes qui poussaient des cris inhumains, qui percçaient les armures des combattants pour pénétrer leur coeur et le figer d'effroi. (...)
Les premiers rangs de mercenaires s'avançaient déjà. En bon ordre pour une troupe aussi bigarée. Les troupes duDucs'avançaient, déjà sûres de leur supériorité. Les ogres étaient en tête, toujours prêts à en découdre. (...)
Le choc fut terrible, et le bruit des armes s'entrechoquant se répercutait sur les parois des monts Eiglophiens. La réplique duDucà la stratégie des nains fut immédiate. Des hordes de démons, ne craignant pas le feu, s'élancèrent à grand renfort de hurlements à travers les flammes. (...)
Après une courte conversation avec Dognar, une nouvelle stratégie était adoptée: l'armée des nains chargerait dès le rideau de feu éteint, espérant surprendre leDuc. Araknir et ses compagnont les accompagneraient. Une fois la mêlée engagée, ils metteraient leur plan pour abattre leDucà exécution. Pendant ce temps, Harmonistes et mages s'occuperaient des démons à distance, ou enchanteraient les arbalètes pour les aider à tirer avec précision. (...)
Si la bataille tournait en leur défaveur, les huit Inpirés retourneraient auprès du Génie pour le protéger. Près d'une heure plus tard, aucun mouvement n'était visible dans le camp duDuc. Le rideau de flamme perdait lentement de son intensité. Au moment où il allait s'estomper complètement, les nains chargèrent, couverts par les catapultes et les ballistes. (...)
Mais ce n'est que trop tard que les nains se rendirent compte de leur erreur... La surprise qu'ils espéraient était inexistante. LeDucs'était préparé! Derrière une première ligne de démons, un mur de ténèbres interdisait toute vision du reste des troupes. (...)
Ils s'éloignèrent de la mêlée, et contournèrent le champs de bataille. Ils escaladèrent la colline, cachés par les nombreux arbres, afin de s'approcher du terribleDuc. Il était seul, sur son destrier, perché en haut de la colline, observant la bataille avec attention. (...)
L'un d'eux chargeait son arbalète, et enchantait son carreau à l'aide de l'Emprise. Son danseur dessinait des arabesques sur le trait qui devrait frapper leDuc. Un autre sculpait sa lame à l'aide du pouvoir de la Cyse, hérité des Muses. Les autres, dont Yarish, attendaient le signal de l'assaut. (...)
Ils s'enfermèrent avec Kouladamor, et attendirent les premiers adversaires... Araknir donna le signal, et les nains chargèrent! Ils n'étaient plus qu'à trois pas duDuc, quand les ombres qui l'entouraient s'éveillèrent soudain pour former des silhouettes humanoïdes prêtes à défendre leur maître. (...)
L'arbalète prodususit un bruit ourd, suivi du sifflement du trait, qui alla se ficher dans l'épaule duDuc. Ce dernier ne broncha pas, et tourna sa tête encapuchonnée vers le rocher derrière lequel se cachait le tireur embusqué. (...)
Yarish frappa une des ombres, et passa au travers sans aucun résultat. Il se retrouva derrière elle, face auDuc. Il saisit alors cette magnifique opportunité, et s'avança pour pourfendre son ennemi. C'est à cet instant précis que le terrible cavalier rabatti son capuchon, et découvrit son visage torturé, tordu dans un horrible rictus. (...)
Les compagnons d'Araknir commençaient à fléchir, et Yarish semblait toujours hors de combat, fort proche de l'ombre duDuc... Les mercenaires et les ogres pénétrèrent dans le Rocher-Feu. Les cavernes étaient truffées de pièges ingénieux, mais cela ne suffisait pas, les mercenaires continuaient leur fouille minutieuse, découvrant peu à peu les secrets des nains. (...)
Pendant ce temps, les protecteurs du Génie plaçaient leurs pièges magiques, et fourbissaient leurs armes. LeDucmit pied à terre et sortit des pinceaux et de l'encre de ses amples vêtements. Rapidement, il dessina le contour de l'ombre d'un arbre torturé sur le sol. (...)
Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, Yarish avait déjà abattu sa hache sur le dernier compagnon vivant, d'un air mauvais. Arakin et Yarish se retrouvaient face à face. LeDuc, à l'arrière, ricanait doucement, et semblait guider Yarish par la pensée. Le combat fut bref. Arakin ne pouvait pas rivaliser. (...)
Si la Perfidie et la Ténèbre avaient eut raison de sa volonté, l'amitié qu'il avait entretenu avec Arakin laissait une trace indélébile dans son âme. La douleur était insupportable, et tout cela était de la faute duDuc, qui le regardait d'un air mesquin. Le visage duDucchangea rapidement d'expression quand Yarish s'extirpa de son pouvoir une seule seconde, qui lui suffit pour attaquer brutalement. Sa hache brisa le sternum duDucdans un craquement sourd. Le nain s'accrocha auDucde toutes ses forces, enfonçant encore sa hache plus profondément dans le coeur de son ennemi. Dans un dernier souffle, leDucrepoussa le nain, tira sa longue épée de Ténèbre, et l'enfonça vivement dans l'abdomen de Yarish, qui s'écroula. LeDuceut un dernier sourire, avant de rouler le long de la colline, sans vie. Dognar le terrible, général des armées naines du Rocher-Feu avait échoué. (...)
Les ogres et les mercenaires furent déchiquetés par la Flamme de Kouladamor, et bientôt, les parois de la cavernes cédèrent. Yarish releva péniblement la tête. Le coup duDucavait raté ses organes vitaux. Il avait perdu beaucoup de sang, mais il était vivant. Mais il avait tué ses amis, et le fait qu'il avait abattu leDucne changeait rien. En contrebas, le champ de bataille n'était que cadavres, boue et sang. Plus rien ne semblait bouger en bas, la bataille devait être terminée. (...)De la corniche surplombant la rivière, Arakin observait la nature environnante. Sa Flamme lui avait donné ce talent de prédire l'avenir grâce aux subtiles variations de la nature. Un papillon s'égaillant sur le pistil d'une fleur trop rouge, un vent, espiègle, qui se glisse entre les branches des arbres, un rocher érodé par le temps, tous ces indices signifiaient quelque chose pour Arakin. Et du haut de la corniche, le nain pleurait, lentement. Pas vraiment de sanglots, mais tout le désespoir ...