Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : chute (16)(...) J'ai esquivé en plongeant en avant par dessus sa lame qui frappait trop bas, mon couteau trouva sa gorge, il bascula en arrière, et le choc de lachutefit s'enfoncer ma lame plus encore lorsque nous sommes tombé tout les deux dans la boue, étendus l'un sur l'autre. (...)
La glace cède sous moi. Je tombe comme une pierre dans les ténèbres. Les ténèbres ne durent pas. Jechutetête la première. Plus profond je tombe, plus la faille s'élargit, formant un véritable canyon souterrain. (...)
Je pense soudain à l'aura de la Princesse Bleue, mais la lumière est plus diffuse, plus douce, plus bleutée. Lachuteest interminable, la vitesse effroyable, et les parois s'étrécissent à nouveau, mais faites d'une glace bleutée étrange, je tente de l'attraper malgré tout pour tenter de me ralentir. (...)
Et Lewellyn s'élance, se jette du pont dans le vide vers les Stalagmites sans un cri, sans un avertissement de plus. Je me précipite au bord du pont, mes yeux contemplent sachute. Mes entrailles se glace lorsqu'il s'empale avec un bruit sec et dur sur une stalagmite, laissant une traînée de Sang-bleu sur le monceau aiguisé de métal, embrochés sinistrement. (...)
La Princesse Bleue et moi levons la tête, j'ai juste le temps de comprendre que le plafond se dissous, puis nous sommes engloutis par une cataracte monumentale. Je n'ai jamais assisté à une vraiechuted'eau. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si bruyant, ni si brutal. Je suis presque assommé par le choc lorsque l'eau s'abat sur nous. (...)
J'apprends à bondir avec une aisance démentielle. Je prends confiance en moi, apprend à ne pas redouter lachute. Aewyll et la Princesse Bleue m'initient : Saut périlleux, bond vertical, rétablissement improvisé. (...)
Je m'avance pour saisir le pain trop rapidement, trop sûr de moi, mon pied s'entrave dans quelque chose, je manque de tomber, mes mains s'agrippent à un mur tout proche et m'évite lachute, mais le mal est fait : une bonne demi-douzaine de cloche en bronze, du genre de celles que les riches fermiers mettent autour du cou des bêtes de leurs troupeaux, se mettent à sonner avec traîtrise et fracas. (...)
Je parviens à rester conscient, je ne sais pas combien de temps ça dure, je sais juste qu'à un moment, le vent se calme, et que lachutecommence. Je me concentre et relâche le pouvoir au moment de l'impact, et il arrive tard, très tard. Je tombe de si haut que machutecreuse un petit cratère dans le sol, le rugissement de l'impact m'assourdit, et la main du dieu fou s'abat sur moi, je suis aveuglé un instant mais je ne panique pas. (...)
Mon anima brille presque en permanence, mais il me reste encore des réserves de pouvoir qui se reconstitue lorsque je prends le temps de me reposer. Dans l'après-midi, je me remets en route après ma dixièmechute, les nuées soufflent toujours lorsque le messager ailé réapparaît dans un éclat de lumière qui traverse le nuage de poussière qu'est devenu l'univers. (...)
Je précipite mon pouvoir à la rencontre de l'impact, et je suis sans dommage lorsque l'essentiel de l'attaque est passée, mais c'est très juste. Très, très juste. Une seconde plus tard, je me retrouve loin au-dessus des nuages. Pendant machute, j'ai le temps d'observer le troupeau des gigantesques mastodontes de poussière qui semble tourner lentement au-dessus de la plaine des vents. (...)
Je grimpe les pentes de terre et de roche retournée devant moi, et arrivé au sommet, je constate que l'attaque du Seigneurs des Hauts Vents m'a plus avantagée que lui. Machutem'a fait avancer de plusieurs kilomètres sur mon itinéraire. Je souris. Des pensées obscures bouillonnent dans le chaudron de mon esprit, flirtant avec la folie, la colère et l'amusement, mais je reprends ma progression. (...)
Je finis par comprendre que le Seigneur des Hauts Vents à besoins de temps pour m'attaquer de toute sa puissance, un temps que je met a profit pour reconstituer mes réserves de pouvoir, au bout de sa troisième attaque, lors de lachutevertigineuse qui la suit immanquablement, je fini par apprendre que je peux diriger plus ou moins machuteen m'inclinant de gauche à droite et d'avant en arrière, et je comprend qu'il ne pourra pas me vaincre par ce moyen là non plus. La nuit finit par tomber lorsque je me retrouve à une journée de marche du Trône d'Orage. (...)
Je reprends ma route, de l'eau jusqu'aux jambes, progressant péniblement au milieu des arbres abattus. Lachutede grêlons s'apaise lorsque j'arrive en vue du Trône d'Orage. Le bâtiment n'a pas changé, et il semble intact malgré le déchaînement des éléments, mais les alentours sont dévastés. (...)
La cuisine est somptueusement équipée, je la balaie du regard lorsque tout à coup, mon pied glisse, comme si j'avais mis le pied sur de la glace et lachutem'entraîne à l'intérieur de la pièce. Je tente de me remettre debout, en vain, je suis aussi ridicule qu'un chien sur un lac gelé. (...)