Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : poing (18)(...) Le garde se retourne vers la Princesse Bleue. A nouveau, la voix caverneuse : - Montrez nous ça. - Ciel ! Je me lève, gardant lepoingfermé. Furtivement, je croise le regard de la princesse et celui de Pigeon et une vieille sensation s'empare de mes tripes, et les attache comme un noeud coulant autour de mon esprit. (...)
Je sens le regard d'un des gardes peser sur moi et je me tais et réprime l'envie de pleurer de rage et essaie de penser à Brin et Aube. A tout ce qui dépend de moi. Je garde lepoingserré sur la terre noire et froide du domaine. Une éternité semble passer (s'écouler) dans le silence. (...)
Je sens la flèche se briser sur mon dos et entend un cri de rage. Je me retourne, envoyant un coup depoingau hasard. Le coup percute un visage, fait voler un nez en éclat et déloge quelques dents. A l'autre bout de mon bras ensanglanté, c'est Jaï, que la force de l'impact traîne dans la terre dans un bruit obscène et un nuage de poussière. (...)
- Allons, tu n'as jamais rêvé un jour de crever un oeil à ta femme, ou au moins de lui donner une gifle ou un coup depoing? Je crie à nouveau. - Non ! Il sourit, un sourire aussi doux que de la neige. - Allons, n‘oublie pas ce que je suis ! (...)
Je pose la main dessus et sens une présence de l'autre côté du froid. Je retiens mon souffle. Je dois passer. Je veux passer. Le pouvoir se rue dans monpoinglorsque j'arme le coup et se répand dans le mur à la vitesse de la pensée. Tout va si vite que mon coup transporte le souffle d'un ouragan. (...)
La princesse en profite pour coincer la gueule du monstre en plantant son arme à travers sa mâchoire. J'arme un coup depoingdans lequel je mets tout mon pouvoir. Les yeux de la bête sont froids, mais brillent tels des soleils jumeaux lorsqu'ils reflètent l'éclat de lumière qui émane de moi. (...)
Le spectacle est à la fois lascif, attendrissant, et troublant. Je tiens le pouvoir comme une dague sous ma main, prêt à le lui enfoncer dans la gorge à coup depoing. Aewyll se redresse d'un bond félin, sans ses mains, et crie de douleur comme une petite fille dont on vient de pincer l'oreille. (...)
- Je ne veux pas avoir à choisir mon camp, Ciel noir. - Tu n'auras pas à le faire. Dis-je. Je me retourne. Monpoinget le pouvoir jaillissent de concert. Mon coup est un vieux truc vicieux pour calmer les étrangers rendus fou par les hurlements du vent, un vieux truc pour se débarrasser des amis, des parents encombrants, qui vient la cueillir dans l'estomac. (...)
Son regard caresse mon corps plus intimement que n'importe quelle amante, avec plus d'affection cette mère que je n'ai jamais vraiment connue. Je ferme lepoing. La voix de la Princesse Bleue s'échappe de la bouche d'Aewyll. - Je te promets de veiller sur elle, et de ne pas lever la main sur elle tant qu'elle ne me nuira pas d'aucune manière. (...)
Je prends une inspiration, saisis le pouvoir et bondis sur la tranche supérieure de la porte d'une maison devant moi dont le propriétaire est en train de sortir, arme aupoing, et rebondis vers le toit de la maison d'en face avec l'aisance d'une plume poussée par le vent. (...)
Je croise son regard très, très bleu. La bête ouvre la gueule vers moi, mais mon autre main forme unpoingqui percute violemment le sommet du crâne, lui enfonçant la tête dans le sol. La bête s'agite et se dégage du sol, monpoinggauche est froid mais indemne. La bête cherche à s'enfuir et recule, à moitié sonnée. Je saisis le pouvoir à pleines mains, le laisse couler en moi et rattrape la bête, trop sonnée pour être réellement rapide. (...)
Une demi-douzaine de gardes dans la cour trouve le courage de se ruer sur moi, hurlant, hallebardes en avant, épées au clair. Quelques coups depoingbien placé les éparpillent comme des feuilles mortes balayées par le vent. Je ne dois pas rester là. (...)
Ils me tirent comme un lapin. Je me redresse une fraction de seconde, juste à temps pour bloquer deux flèches d'un coup depoing, l'un des gardes est trop nerveux et tire à côté. Ils réarment en un éclair, mais le temps de ce faire, je ranime l'armure de pouvoir. (...)
L'instant d'après, le monde entier autour de moi devient flou lorsque je me rue sur le mur de défenseurs. J'atteints l'un d'eux, monpoingpulvérise son bouclier, transperce son armure dans une gerbe d'étincelles, ses os craquent et cèdent à leur tour et il s'effondre presque aussitôt, transpercé de part en part. (...)
Je fonds sur le chef des gardes, mon coude rencontre une glotte qui se brise dans un bruit sec et étranglé. Je déploie le bras et monpoingvient percuter le garde suivant. Malgré ses quarante kilos de métal, il s'envole pour aller s'écraser l'échine contre un mur. Mon mouvement s'achève lorsque monpoinghappe la mâchoire du dernier et le colle contre un autre pilier où je disloque son crâne, déchaussent ses dents, et déchire sa chair d'un seul geste. (...)
Les légendes disent que les élus du soleil et ceux des dragons sont ennemis, alors j'ai prévenu le Seigneur des Hauts Vents grâce à Brume, mais le destin... c'est injuste ! Le destin, répète-t-il, le destin... J'éclate de rire. Je frappe, monpoings'abat sur la pierre au dessus de sa tête. La pierre lui dégringole dessus, il hurle. - La ferme ! (...)