Ciel et Terre
sur Chaodisiaque au format
Le maître du vent. Je m'appelle Ciel Noir. Je ne suis qu'un homme. Le sang qui coule dans mes veines n'est pas celui des dieux, ni celui des dragons, il me permet juste d'animer ce corps, de pousser cette charrue qui creuse son sillon pour m'offrir de quoi me faire vivre, de parler, et parfois, faire naître un sourire sur le visage de ma femme. Ce village est petit, si petit qu'il ne porte pas de nom, à peine une centaine de paysans l'animent, survivant avec moi, leurs âmes revêtues ...Contient : taches (2), tâches(...) Ma femme, Aube Grise, est une petite créature au regard gris, dont la flamme est trop souvent éteinte par la fatigue, ses cheveux sombres grisonnent prématurément sous le poids de la fatigue et des ans. Destachesde rousseurs sur son visage, un sourire rare et précieux comme le diamant. Mon fils lui ressemble beaucoup, mais son regard est plus inquiet, plus nerveux. (...)
Je manque de le dépasser car il ne reste rien, ou presque : effacé de la surface du monde, seule la butte de Regard Vif est encore là, amoindrie, l'entrée disloquée et bouchée par un effondrement. Peut-être quelques poutres et pierres ci et là. Les champs ne sont plus que destachesde terre au milieu des mauvaises herbes qui les entouraient. Mon esprit est vide, sa substance emportée par le vent. (...)
L'après-midi touche à sa fin lorsque j'arrive en vue des champs qui entourent le village. Je m'allonge par terre en espérant qu'aucune destâchesnoires qui y triment pour l'instant ne m'a vu. Ils ne m'aideront pas. Non seulement ils n'apprécient pas les gens de mon bled, mais ils sauront certainement ce qui est arrivé, et ils ne voudront pas aider un répudié. (...)