Comme on sert le Cerf
sur La Cour d'Obéron au format (122 Ko)
Ce scénario s'adresse à des personnages expérimentés ; en effet, l'aventure qui attend les PJ est dangereuse et risque d'être vorace en points de Providence... Un ou deux combattants et au moins un personnage lettré et diplomate sont indispensables. Un médecin ou un barbier peuvent se révéler très utiles. Avec des adaptations mineures, ce scénario peut facilement être joué ailleurs que dans le Lyonnais et au cours d'une autre guerre civile de la deuxième moitié du XVIo siècle. Introduction ...Contient : louis (52)(...) Fille de petite noblesse, elle eut la chance d'être placée dès l'âge de treize ans comme demoiselle de compagnie à la cour du roiLouisXII. Elle ne connut que peu ce monarque prématurément vieilli ; il mourut le premier janvier 1515. (...)
Jeanne eut sept enfants, dont seuls trois survécurent à la petite enfance. Il s'agissait de François, l'aîné ; de Marguerite, la cadette ; et deLouis, le puyné. Lors de leur enfance, elle eut fort à faire pour lutter contre les entreprises d'un voisin ambitieux, René de Francheville. (...)
Avec la mort de Pierre, ce fut son aîné, François d'Azergues, qui reprit le titre de sieur du Bois d'Oingt. Le cadetLouis, fut envoyé à Paris faire des études de droit ; il en revint avec le titre d'avocat et partit exercer à Lyon. (...)
Celui-ci s'exécuta d'autant plus volontiers qu'il ignorait avoir affaire au père naturel de sa cousine adorée ! Pendant ce temps,Louisd'Azergues, avocat au Parlement de Lyon, sombrait dans un vice dangereux : le jeu. Il jouait gros et perdait gros. (...)
Jacques de Francheville, fils et successeur de René de Francheville, accepta de lui porter secours en échange de sa fidélité... C'est ainsi queLouisd'Azergues devint secrètement la créature des Francheville. Il commença par révéler à Jacques de Francheville la filiation de sa nièce Anne, et fit miroiter à celui-ci qu'un mariage avec Anne pourrait lui permettre de mettre terme à la rivalité entre les d'Azergues et les Francheville, voire de mettre un pied dans la puissante famille du maréchal de Brissac.Louisprésenta le projet avec suffisamment d'habileté pour séduire son frère ; mais, Jeanne, la matriarche, refusa tout net la perspective d'une telle alliance, et commença à se méfier de ses fils. (...)
Le frère de Germain, Benoît Trognet, tenta de porter plainte contre son seigneur, car les d'Azergues ne possédaient pas le droit de haute justice ; mais les compétences en Droit deLouisd'Azergues et ses relations au sein des milieux judiciaires lyonnais permirent d'étouffer l'affaire. (...)
La trahison des frères d'Azergues : Au cours de l'année 1561, François est tombé complètement sous l'influence deLouisà la suite de son aide dans l'affaire Trognet. OrLouis, toujours débiteur de Jacques de Francheville, s'était impliqué dans les conjurations des Réformés Lyonnais. Dès le début de la première guerre civile, dans les premiers jours du mois d'avril 1562,Louisprévient François que Lyon va se rebeller contre l'autorité royale et ouvrir ses portes aux troupes du Prince de Condé.Louisinsiste aussi sur l'importance stratégique du Bois d'Oingt : le bourg contrôle la route de Caluire qui mène de Lyon à Villefranche-sur-Saône, et sa position géographique risque d'en faire l'enjeu de violents combats entre les forces catholiques et réformées. François prend alors secrètement contact avec Jacques de Francheville, par l'intermédiaire de son frère. (...)
Pour sceller l'accord, il propose, toujours secrètement, la main d'Anne au seigneur protestant. Il est convenu entre les trois gentilshommes queLouisd'Azergues quitterait Lyon dès la ville tombée entre les mains des Réformés, et qu'il préviendrait immédiatement Jacques de Francheville et François. (...)
François ferait traîner suffisamment les choses pour permettre aux Francheville de s'emparer du bourg du Bois d'Oingt sans coup férir. 7. La tragédie se noue :Louiset François ont négligé deux paramètres dans leurs plans. D'une part, la moitié de la population du Bois d'Oingt est farouchement catholique, à commencer par Jeanne elle-même, par le curé Clément Bouillard ou par Henriot La Gaule. (...)
Bataille pour le Bois d'Oingt : Dès que Lyon tombe aux mains des protestants, dans les premières heures du 30 avril,Louisd'Azergues gagne au galop le Bois d'Oingt. En chemin, il prévient Jacques de Francheville, qui marche aussitôt sur le bourg à la tête d'une bande armée. Au Bois d'Oingt,Louisprévient seulement son frère, François, et tous deux se gardent bien d'agir. Malheureusement, d'autres lyonnais qui ont fui les troubles ont déjà répandu des rumeurs sur l'insurrection. (...)
Gratien, quant à lui, est fou de douleur et de rage, et il devient complètement incontrôlable par son père et son oncle. François etLouisse rendent bien compte que leur plan est ruiné, et qu'il leur sera difficile de convaincre leurs gens de rendre les armes. (...)
Malheureusement le petit David est entrevu par Benoît Trognet alors qu'il se faufile au-dessus des barricades ; Trognet soupçonne alors une trahison et ne se gêne pas pour faire circuler la nouvelle jusqu'au père Bouillard.Louiset François, de leur côté, décident de désamorcer la situation ; puisqu'ils n'ont plus d'empire sur Gratien, ils décident d'avoir recours aux seules personnes susceptibles d'avoir encore de l'autorité sur le jeune homme : Anne et Jeanne.Louisse charge de convaincre Anne de supplier Gratien d'abandonner la lutte : il harcèle la mourante, sous les yeux horrifiés de Marie, sa belle-soeur, qui veillait la jeune fille. (...)
Comme on sert le cerf : Au cours de l'heure qui suit l'accueil des PJ et le premier assaut huguenot François se retire dans ses appartements pour trouver un peu de repos. Il y est seul car sa femme, Marie, et sa mère, Jeanne, veillent sur Anne ;Louisse renseigne sur l'évolution de la situation auprès des PJ, Gratien monte la garde sur les barricades. (...)
Les chevau-légers refluent rapidement, et les PJ sont chaleureusement accueillis par les d'Azergues. Le père Bouillard, François etLouisont été attirés par la fusillade, et les PJ se retrouvent rapidement entourés par la plupart des protagonistes masculins du drame. (...)
Tout le monde est horrifié et stupéfait - et tout le monde est sincère, car Jeanne, qui est restée pour veiller sur Anne, est absente.Louisd'Azergues comme Gratien jurent de retrouver le meurtrier et de lui brûler la cervelle. Ils demandent aux PJ de les aider dans leur entreprise - et cette demande est empreinte de soupçon si les PJ n'ont pas participé à la défense des barricades. (...)
S'ils le lui font remarquer, elle leur rétorquera sans se démonter qu'il s'agit du sang d'Anne, qui a dû souiller ses vêtements quand elle a tenté de panser sa plaie. (C'est un mensonge ; c'est bien le sang de François.)Louisd'Azergues : Il n'était pas présent sur les barricades au moment de l'assaut des huguenots, ce qui en fait le suspect numéro un si personne ne découvre que François a été tué avant le combat. (...)
Il prétend qu'au moment du combat, il a ouvert le feu sur les assaillants depuis une fenêtre du deuxième étage de la tour de l'hôtel - ce qui n'est qu'à moitié vrai ;Louisétait bien dans l'hôtel, mais surtout pour échapper aux balles perdues... En revanche, si l'on a découvert que la mort de François remonte avant l'assaut des rebelles,Louisne devrait plus être suspect, puisqu'il a passé beaucoup de temps à interroger les PJ sur leur fuite hors de Lyon au début de la nuit.Louispeut livrer des informations précises sur l'affaire Germain Trognet, et orienter les soupçons des PJ sur Benoît Trognet. A propos des mouvements financiers du Livre de Raison de François, il prétendra que ces sommes lui étaient confiées pour être investies dans de lucratives affaires. L'argent renvoyé à partir de 1560 aurait représenté le bénéfice des placements.Louisprétend bien sûr tout ignorer de contacts éventuels entre son frère et les Francheville. Il est au courant de l'ancien projet de mariage entre Anne et Jacques de Francheville, affirme que c'est sa mère Jeanne qui l'a empêché, et prétend n'avoir aucune opinion à ce sujet. Interrogé au sujet de la jeunesse de Jeanne,Louisévoquera ses séjours à la cour du roi 'François le Grand'. Il connaît également l'anecdote de la chasse de La Chapelle-Vendômoise, que Jeanne lui a maintes fois raconté dans son enfance. Si les PJ commencent à soupçonner le lien qui associeLouisà Jacques de Francheville, il peut devenir plus bavard - il peut par exemple révéler le nom du père d'Anne, ou encore l'amour scandaleux des deux jeunes gens. (...)
Avec beaucoup de douceur et de psychologie, les PJ peuvent néanmoins obtenir des renseignements intéressants. Elle peut révéler aux PJ que l'argent envoyé à Lyon était destiné à éponger les dettes de jeu deLouis. Elle peut aussi dire queLouisa gagné un grand empire sur son aîné à partir du moment où il est parvenu à le dépêtrer de l'affaire Trognet. Si les PJ se montrent particulièrement habiles, elle pourra même livrer des renseignements capitaux : d'une part, l'acharnement avec lequelLouisa harcelé Anne quelques heures auparavant, sur son lit de souffrances, pour la convaincre de plaider la capitulation auprès de son cousin (mais Marie n'en a pas saisi le détail, carLouisparlait à voix basse) ; d'autre part, le fait que Madame Jeanne a quitté la chambre de Jeanne à deux reprises: la première fois pour aller discuter en tête-à-tête avec François (absence queLouisqueLouismit à profit pour harceler Anne), la seconde fois pendant une demi-heure, pour se reposer. La première absence de Jeanne eut lieu une heure environ avant l'arrivée des PJ. La seconde absence eut lieu entre l'arrivée des PJ et l'assaut des huguenots. Des PJ attentifs (Test de 'Perception' réussi) pourront remarquer qu'il y a des taches de sang sur les manches et le busc de la robe de Marie. S'ils le lui font remarquer, elle s'effondrera en larmes et leur expliquera qu'il s'agit du sang d'Anne, qui a dû souiller ses vêtements quand elle a tenté de panser sa plaie. (...)
Il ignore tout du détail des affaires qui unissaient son père et son oncle - et c'est préférable pourLouis... Il ignore également qui est le père d'Anne. Après minuit, Gratien devient extrêmement sombre et cassant. (...)
Si les PJ soupçonnent Jeanne, il n'hésite pas à venir froidement défier le meneur des PJ pour 'défendre l'honneur de son aïeule'. La seule façon de l'adoucir est de tenter de soigner Anne. Si Gratien a vent des trafics deLouis, c'est son oncle qu'il ira tout droit défier... S'il apprend que c'est Benoît Trognet qui a abattu Anne, ille cherche et l' arquebuse sans sommation. (...)
Elle se rappelle simplement qu'elle sortait de l'église où elle avait été déposer un bouquet de primevères aux pieds de la Sainte-Vierge, qu'elle a vu une grande presse d'hommes en armes, que des coups de feu sont partis en tous sens et qu'elle a couru vers l'hôtel d'Azergues... L'information la plus importante qu'elle puisse livrer, c'est la révélation des pressions queLouislui a fait subir quelques heures plus tôt.Louisvoulait la faire jurer de convaincre Gratien de cesser toute résistance face aux huguenots ; l'avocat a argumenté sa demande en affirmant que Lyon était déjà tombée aux mains des huguenots, que Gratien et ses hommes ne pourraient résister plus de quelques heures, et que toute la population catholique risquait d'être massacrée à cause de cette résistance inutile.Louisfaisait aussi miroiter à Anne que plus vite les combats cesseraient, plus vite on pourrait faire venir un médecin de Lyon. L'insistance de son oncleLouisa paru bizarre à Anne ; elle s'est étonnée que ce soit lui, et non son oncle François, qui lui ait fait cette demande, car c'était François qui était le chef de famille et le seigneur du bourg. Henriot La Gaule : Henriot ne se fiera qu'à des PJ ayant fait preuve de courage au feu. (...)
Il sait que Gratien a été envoyé servir sous les armes pour l'écarter de sa cousine. Il se méfie beaucoup deLouisd'Azergues, qu'il juge trop poli et trop savant pour être honnête... Trois ou quatre ans plus tôt, François lui avait confié que son jeune frère lui causait bien des soucis, sans en préciser la nature, mais les deux frères semblaient s'être réconciliés à la suite de l'affaire Germain Trognet. (...)
A propos de la naissance d'Anne, il refuse de donner le nom du père, mais ajoute que la demoiselle d'Azergues pourrait représenter un fort beau parti pour un petit hobereau de province. Au sujet deLouis, il affirme tout net qu'il faut s'en méfier : il a trop longtemps vécu dans de grandes cités comme Paris et Lyon, et il pourrait fort bien y avoir corrompu ses moeurs. Il ajoute que pendant plusieurs années,Louissemble avoir causé bien du souci à son aîné. Au sujet de l'affaire Germain Trognet, il affirme qu'il a pu voir le corps avant de le mettre en terre, et qu'il avait bien été abattu de deux balles dans le dos. (...)
Il ne sait pas s'il y a eu crime ; il était prêt à témoigner à la demande de Benoît Trognet pour attester que Germain avait été abattu dans le dos. MaisLouisd'Azergues a étouffé l'affaire auprès du Parlement de Lyon, et l'affaire a été enterrée. Comme les d'Azergues sont de bons catholiques, le père Bouillard n'a pas jugé bon de les affaiblir en protestant contre les manoeuvres de l'avocat. (...)
Il se fera un plaisir de révéler aux PJ qu'Anne est une bâtarde, née de père inconnu. Il révélera aussi que les gens du pays considèrentLouisd'Azergues comme un débauché, qui disperse la fortune familiale dans les bordels et les cabarets. (...)
Il invitera les PJ à aller voir le curé pour vérifier ses dires. Il crache sa haine pour les meurtriers, François et Henriot, et pour leur complice,Louis, qui a étouffé l'affaire. Si on l'interroge sur la balle qui a fauché Anne en lui faisant remarquer qu'elle a sans doute été tirée par un catholique, il affirme qu'il na pas de haine pour les dames d'Azergues. (...)
L'agonie d'Anne la plonge dans un désespoir profond ; la découverte du meurtre de son mari provoquera chez elle une crise de nerfs très violente. Femme sans caractère, François etLouisl'ont maintenue à l'écart de leurs arrangements avec Jacques de Francheville. Elle soupçonne toutefois quelque chose, car depuis plusieurs mois, les deux frères s'enfermaient souvent pour de secrètes conférences. Elle en a beaucoup deviné quandLouisest venu harceler devant elle la malheureuse Anne pour la convaincre d'intercéder en faveur de la capitulation auprès de Gratien. (...)
Après le meurtre, si les PJ découvrent que François a sans doute été tué avant l'assaut huguenot, Marie établira le rapport avec l'absence de sa belle-mère ; mais elle craint tellement Jeanne qu'il faudra des trésors de diplomatie aux PJ pour la faire parler.Louisd'Azergues, avocat (le fils cadet) : Savoir : 4 Sensibilité : 3 Entregent : 4 Puissance : 2 Complexion : 2 Adresse : 2 Sciences : - Mémoriser +4 - Comptabilité + 1 - Droit +4 - Jeux de table +3 - Latin +4 - Lire/ Ecrire +4 Dons : - Perception +3 - Perspicacité +3 Urbanités : - Charme +4 - Baratin +3 - Comédie +2 - Commander +2 - Eloquence +4 - Mendier +2 - Pose +2 Tours de Force : - Dégâts +2 Efforts : - Endurance : +2 Habiletés : - Course : + 2 - Arquebusade + 1 - Equitation +2 - Escrime +2 - Jeux de cartes +3 - Jeux de dés +3. Portrait Physique :Louisd'Azergues est un quadragénaire élégant. Mince, le front développé et le regard perçant, il porte les cheveux courts, et possède le teint pâle du gratte-papier ou du débauché. (...)
(Plus fragile que la norme, cette épée rajoute automatiquement un point au tirage sur le tableau des échecs critiques. En raison de sa valeur, son prix est le triple d'une épée normale.) Portrait moral :Louisd'Azergues est un personnage ambigu. Il est la créature de Jacques de Francheville, et il devine les raisons de la mort de son frère aîné. (...)
') Il reconnaît chez Gratien le caractère de 'Monsieur Pierre, le Capitaine', son grand père. Il se méfie en revanche deLouis, qu'il estime trop savant pour être honnête. L'assassinat de François d'Azergues le met en fureur, et il est prêt à brûler la cervelle sans sommation de l'assassin s'il le trouve. (...)