Histoire de Marin : Prise d'un Convoi Espagnol
Le brouhaha de la salle enfumée de l'auberge du Rat qui Pète fait lentement place au silence le plus complet. Tous les regards se tournent vers le vieil homme, maigre et ratatiné, qui se tient debout au comptoir. Son visage rouge de chaleur est marqué par des années d'une consommation immodérée de rhum. Comme s'il ignorait être au centre de l'attention, le vieil homme sort sa corde de tabac, qu'il mord pour en retirer une chique énorme. « Sang du diable, te fais pas prier, vieux Ben. Tu la racontes ...Contient : coque (3)(...) Le maître d'équipage s'égosille pour couvrir le bruit des rafales de vent et des lames qui s'écrasent contre lacoque. « Bichon, aux bras de hunier au vent, leste. Dujardin, choque l'amure, une brasse ». Le Bichon s'élance avec une grâce incomparable vers les haubans de grand mât, distribuant des coups de pieds au cul aux plus traînards de son groupe. (...)
Les Espagnols n'en mènent pas large et c'est à qui aide le plus au transfert des canons. Notre Charpentier se met ensuite au travail et ouvre des sabords dans lacoquedu Libertad en les camouflant. De Vercourt et moi, on rentre dans la salle du conseil avec le capitaine du Libertad pour causer. (...)
Ils rament vers le Pélican et les cinq navires Espagnols qui sont mouillés dans l'avant-port. Le clapotis paisible de l'eau contre lacoquede la chaloupe n'est troublé que par les tirs de mousquet des gardes du gouverneur, vite étouffés par l'immensité de la nuit. (...)