Akisu
sur Kuro Shin Edo au format (124 Ko)
Retranscription de l'enregistrement retrouvé dans l'appartement 211 de l'immeuble Hinan, quartier Harajuku. Ce soir, je ne serai plus. Cette certitude grandit en moi depuis l'aube et me tétanise d'effroi. C'est seulement au prix d'un colossal effort, que je suis enfin parvenue à activer ce satané enregistreur vocal. Je laisse ici mon histoire, si le temps me le permet, pour que demeure une trace de mon existence et de cette maudite période, et afin de mettre en garde quiconque écouterait ...Contient : bras (5)(...) Lorsque je fis irruption dans l'impasse déserte où il se trouvait, son attitude changea soudainement. Sesbrasà présent tendus devant lui à la manière d'un automate, les doigts crispés, il paraissait désespérément vouloir agripper quelque chose qui se trouvait dans ma direction et que lui seul pouvait voir ; son corps famélique tressautant et se tordant de mille horribles façons à chacune de ses tentatives. (...)
Quand je revins à moi, ce fut pour découvrir, penché au-dessus de moi, le pâle visage baigné de larmes de l'Akisu. Celui-ci, les yeux clos, me tenait affectueusement dans sesbrastout en chantonnant la berceuse Akatombo. Je ne sais pourquoi cette comptine résonna étrangement en moi, comme un écho de souvenirs passés, mais je dois reconnaître que je me sentais bien en cet instant et ne désirais rien d'autre que suspendre le cours du temps. (...)
Tombant à côté du lit, j'essayai tout de même de me traîner vers la porte en tirant avec force sur mesbras. Mais plus je progressais, plus mes muscles se contractaient et me faisaient me tordre de douleur. (...)
Complètement groggy au bout de quelques minutes, je sombrai bien malgré moi dans un sommeil plus apparenté à un délire qu'à un véritable repos. Et peu à peu, la sensation de présence qui m'avait douloureusement tirée desbrasde Morphée quelques heures plus tôt se fit à nouveau ressentir, mais cette fois-ci de manière agressive. (...)
des yeux d'enfant ! [Un bruit de porte qui s'ouvre. Une voix masculine empreinte de gaieté] Junko ! Dans mesbras, ma petite ! La locataire de cet appartement, Mademoiselle Sophie Chatelier, demeure à ce jour introuvable. (...)