Oedipe
sur Eastenwest
Contient : pris (8)(...) J'ai pas compris tout ce qu'il y avait dedans, mais ça m'a paru suffisamment important pour que je ne le supprime pas. J'aiprisun risque : des potes qui l'ont reçu également se sont vu flinguer leur deck et leurs comptes d'accès peu après. (...)
Il était cybernétisé jusqu'aux dents, et pourtant, il ne manifestait pas cette instabilité propre aux câblés. Son calme était étrange, presque inquiétant, et je meprisau jeu : je suivais l'interrogatoire avec beaucoup d'attention. On lui reprochait apparemment d'avoir tabassé à mort un petit vieux du nom de Hannymann, mais des caméras l'avaient filmé à l'oeuvre. (...)
D'autant plus que l'appareil avait l'air d'avoir été sérieusement endommagé par l'incendie : le boîtier extérieur avait fondu par endroit, et j'imaginais ce que la chaleur avait pu causer comme autres dégâts aux puces intérieures... Quoi qu'il en soit, après un rapide coup d'oeil au reste des objets entreposés, je décidais que le vieux PC était la seule chose qui méritait d'être emmenée. Je leprissous le bras etpriscongé de Bakers fils, qui ne manqua pas au passage de jeter un regard soupçonneux sur ce que j'emmenais. J'aurais pu le rassurer sur la valeur marchande de l'antique ordinateur, mais après tout, la colère et la méfiance des individus face à la Lone Star nous aide dans bien des cas... La Chronologie Hannymann : ' Il est foutu, ton zinzin ! (...)
J'avais la chance de pouvoir bénéficier d'horaires assez libres (seules les statistiques comptent)... Cela fait cliché de dire que je ne m'attendais pas à voir mon appartement saccagé : un bon flic n'est jamaisprisau dépourvu. Pourtant, j'avoue que je suis resté quelques longues secondes dans l'encadrement de la porte, contemplant les dégâts : mon matériel sono mis à terre, mon ordinateur écrasé, l'écran détruit, mes chaises brisées, une de mes tables reposant sur deux pieds... Une destruction sommaire, organisée. (...)
Même mon revolver de secours se trouvait encore dans le tiroir de la commode où je l'avais placé. Ceux qui avaient fait ça ne cherchaient rien, et n'avaient rienpris. C'était un avertissement, un message. Mon vidéophone (laissé intact par mes visiteurs) se mit alors à sonner, bruit incongru, étrangement familier au milieu de ce carnage, à 4 heures du matin. (...)
' Aucune conversation enregistrée ' m'indiqua l'appareil d'une voix féminine informatique. Ca, c'était trop ! Riposte : Je n'aime pas êtreprisau dépourvu, et cet événement fit sur moi l'effet d'un tube entier de stimulants. J'essayais bien de dormir une heure ou deux dans ce qui restait de mon lit, mais la colère, qui était née après la stupéfaction eut le dessus. (...)
Je notais également un petit canot qui mouillait à portée de saut. Hannymann avait prévu son départ. Je supposais qu'il était également armé. J'avais moi-mêmepriscette précaution... - Monsieur Hannymann ? demandais-je, à une certaine distance. Je ... - Tais-toi, bonhomme, me coupa-t-il. (...)« Salut gars. J'espère que tu me reconnais sans que j'aie besoin d'écrire mon nom. Je me méfie depuis quelques temps, et je préfère qu'il n'apparaisse nulle part... J'ai reçu un message l'autre jour. Une de mes adresses figurait sur un fichier de la Lone Star (une affaire à laquelle j'ai été mêlé il y a quelques temps) et visiblement, l'auteur s'est servi de ce fichier pour l'envoi. J'ai pas compris tout ce qu'il y avait dedans, mais ça m'a paru suffisamment important pour que je ne le supprime pas ...