Comme un putain de conte de Noël
sur Editions John Doe au format (5 Mo)
24 décembre 1948. La neige qui tombe sur Heaven Harbor recouvre tout de la couleur de l'innocence, mais personne n'est dupe. Surtout pas moi. Dans la ville où le crime ne dort jamais, ce n'est qu'une nuit de plus, une nuit comme les autres. Une bonne nuit pour un boulot facile : l'affaire de quelques minutes et j'aurais pu aller dépenser l'argent du contrat en m'achetant une bonne bouteille et une fille à la Forbidden City, histoire de passer un joyeux réveillon. Mais c'est à ce moment précis ...Contient : gamin (6)(...) J'avais un mal de chien à soutenir son regard mais je serrai les dents et je réussis tant bien que mal à jouer les durs. Finalement elle fit un léger signe de tête en direction dugaminet elle demanda : - Ca vous embête si je vais coucher le gosse ? Je secouai la tête et dès qu'elle tourna les talons et disparut dans la pièce voisine, j'en profitai pour détendre mes muscles et inspecter la pièce. (...)
Pour dire vrai, j'avais déjà cédé, bien plus tôt, et je sentais que quoi que je dise, ce n'était plus moi qui avais le contrôle de la situation. Nous irions donc faire les courses de Noël pour legamin, comme un couple tout ce qu'il y a de plus banal, sauf que nous étions loin d'en être un : le tueur et la prostituée, voilà qui sonnait comme le titre d'un mauvais roman. (...)
En lâchant un juron en l'honneur de ma propre bêtise, je redémarrai la voiture et la dirigeai droit sur Carnelly Hill. Legamindormait lorsque j'arrivai à l'appartement. Je pris le temps de nous passer un peu d'eau sur le visage, à l'ours et à moi, pour nous rendre un peu plus présentables, et puis j'allais le réveiller aussi doucement que j'en étais capable. (...)
Je poussai un soupir de résignation et je demandai : - Pour qui t'es venu, pour moi ou pour le gosse ? Il restait silencieux, le regard fixé sur legaminhaut comme trois pommes à mes côtés, qui tenait maladroitement son ours trop grand pour lui et dont les yeux clignaient sous l'effet du sommeil. (...)
Et on disait bien que c'était la nuit des miracles, alors... Il ricana, ce qui produisait un son métallique parfaitement désagréable : - Jamais entendu parler d'ungamin; c'est toi qu'ils m'ont demandé de chercher. Alors je crois que je vais faire comme si je n'avais jamais vu ce gosse et ensuite on prendra la voiture et on ira faire ce qu'on a à faire, O. (...)
? - O.K. Je sortis un bout de papier où j'écrivis un mot à destination de Maria et je le confiai augamin, en lui disant d'aller le donner à la porte du deuxième étage. Et puis je le regardai s'éloigner en me disant qu'à cette heure-là, si les choses s'étaient passées différemment, j'aurais pu être en train de boire le champagne dans le lit d'une prostituée de luxe de la Forbidden City, riche et en bonne santé. (...)