Quenya : la langue ancienne
sur Ambar Eldaron au format (214 Ko)
Contient : passé (79), passe (2)(...) En fait ces histoires ou légendes qui ont affaire avec les époques précédant le réveil des Quendi, ou avec lepassélointain, ou avec des choses que les Eldar ne pouvaient pas avoir connu, doivent avoir été présentées dès le début par les Valar ou les Maiar quand ils instruisirent les Eldar. (...)
Tolkien donne l'exemple róma Oroméva, "le cor d'Oromë", utilisé pour un cor qui appartenait/appartient à Oromë au moment où cela est raconté (passéou présent). Le génitif róma Oromëo "le cor d'Oromë" signifie à proprement parler "un cor venant de Oromë", impliquant que le cor avait quitté la possession d'Oromë au moment de la narration. (...)
L'instrumental a la terminaison -nen et marque l'instrument avec lequel quelque chose est fait, ou simplement la raison pour laquelle quelque chose sepasse. Des exemples tirés de Namárië sont laurië lantar lassi súrinen, "comme l'or tombent [les] feuilles dans [ou par] le vent", i eleni [tintilar] airetári-lírinen "les étoiles tremblent dans sa chanson, saintement et royalement" littéralement *'les étoiles tremblent par (à cause de) une chanson sainte et royale'. (...)
harna-"blesser", apparemment dérivé de l'adjectif ou du participe harna "blessé"); il y a aussi quelques radicaux-A qui se terminent simplement par -a, ex. ora- "urger, presser". Cinq temps Quenya sont connus: l'aoriste, le présent, lepassé, lepassécomposé et le futur. (Selon toute vraisemblance, Tolkien imagina aussi d'autres temps, comme le plus-que-parfait - mais de telles formes ne sont pas exemplifiées dans notre matériel.) L'aoriste est la forme la plus simple à la fois dans sa signification que dans sa forme. (...)
Cependant, il peut également être bien décrire une action simple, en cours, comme dans le cri de guerre entendu avant le Nirnaeth Arnoediad: Auta i lómë! 'La nuit est en train de passer!' Dans ce contexte la traduction "passe" ne dit pas explicitement si l'action est en cours (comme le présent Quenya le fait, voir ci-dessous). (...)
lantëar "sont en train de tomber"): Puisque la voyelle radicale ne peut pas être allongé dans cette position, seule la terminaison -ëa nous dit que c'est une forme présente (ou continue). LepasséQuenya montre toujours la voyelle finale -ë (bien que des terminaisons secondaires puissent être ajoutées; par exemple, nous voyons -er si le verbe a un sujet pluriel). (...)
Cette voyelle -ë fait très souvent partie de la terminaison -në, qui semble être le marqueur le plus général dupasséen Quenya. Les verbes radicaux-A ajoutent typiquement cette terminaison. Par exemple le verbe orta" élever/lever" est listé dans les Etymologies (entrée ORO, LR:379), et Namárië dans le SdA démontre que sonpasséest ortanë ortanë. D'autres exemples attestés: ulya- 'couler',passéulyanë (LR:396 s.v. ULU). hehta- 'abandonner',passéhehtanë (WJ:365). ora-'urger, presser',passéoranë (VT41:18). Comme pour les verbes primaires, le tableau est un peu différent. Quand de tels verbes se terminent par -r ou -m, ils peuvent prendre la terminaison -në juste comme les verbes radicaux-A, puisque le groupe résultant rn et mn sont permis dans la phonologie Quenya. Des exemples tirés des Etymologies incluent tirnë commepasséde tir-"regarder" et tamnë commepasséde tam-"taper". (voir entrées TIR, TAM). Les verbes primaires en -n reçoivent aussi la terminaison -në produisant un double nn aupassé; par exemple, le verbe men- « arriver, aller » a lepassémennë (VT49 :23-24). Cependant, les verbes primaires en -p, -t et -c ne peuvent pas recevoir la terminaison -në, puisque les groupes pn, tn, cn qui en résulteraient ne sont pas permis en Quenya. Ce problème est résolu en remplaçant l'élément nasal de la terminaison -në par l'infixion nasale s'immisçant avant la consonne finale de la racine verbale. L'infixe nasal apparaît comme m devant p; devant t il est simplement n, et devant c (k) il est prononcé comme dans le mot anglais « king », mais il toujours écrit n: Comparez le prononciation de l'orthographe anglaise "nk" comme dans think. Des exemples tirés des Etymologies (voir entrée TOP, SKAT, TAK): top- 'couvrir',passétompë. hat- 'casser',passéhant hantë. tac-'attacher',passétancë. Les verbes primaires qui ont -l comme consonne finale semblent abandonner complètement l'élément nasal; lepasséde vil-"voler" et donné comme villë (LR:398 s.v. WIL). Peut-être que vil( anciennement wil-) formait à l'origine sonpasséau moyen de l'infixion nasale plutôt comme les verbes ci-dessus, mais *winle se transforma probablement en villë par assimilation. (Pour ce développement de l'ancien groupe nl en Quenya, comparez le nom nellë "source", que Tolkien dériva de l'ancien nenlë. Voir l'entrée NEN dans les Etymologies, LR:376.) Attention : (dernière minute). pour lepassédu verbe « être », les terminaisons pronominales qui sont ajoutées devraient être ajoutés à la forme _ane-_ plutôt que ne/né. (...)
A un endroit, Tolkien affirmait que _né_ « était » ne pouvait pas recevoir de terminaisons pronominales. (mais il utilisa toujours _nése_ pour « il était » ailleurs). Lepassécomposé exprime l'idée d'une action qui a été complétée dans lepassé, mais qui est toujours "pertinente" pour le moment présent, habituellement parce que ses effets se font toujours sentir. Le français n'a pas depassécomposé unitaire, mais emploie une circonlocution incluant les verbes "avoir/être" comme dans "il est venu". Le Quenya a unpassécomposé unitaire. Sa formation est quelque peu complexe. Toutes les formes reçoivent la terminaison -ië (ou avec un sujet pluriel, -ier). (...)
La voyelle de la racine verbale est, si possible, allongée. D'où à partir de la racine tul-"venir", nous avons lepassécomposé utúlië "est venu". Comme nous le voyons, un préfixe u-est apparu ici. Ce préfixe, appelé augment, est en réalité variable en forme, puisqu'il est toujours identique à la voyelle de la racine verbale elle-même. (...)
utúvië 'a trouvé' (après avoir trouvé la pousse de l'Arbre Blanc, Aragorn s'exclame utúvienyes = 'je l'ai trouvée'). Dans quelques première formes du Quenya, nous trouvons des formes depassécomposé sans augments, par exemple lendië (plutôt que elendië) pour 'est parti' ou 'a voyagé' (la forme lendien dans SD:56 - incorporant le suffixe -n 'je' peut être interprété 'j'ai voyagé'). (...)
fírië plutôt que ifírië pour 'a expiré' dans MR:250 (verbe fir-'expirer, disparaître, mourir'). L'exemple lendië n'a pas non plus de longue voyelle radicale normalement associée aupassécomposé. (pas *léndië). Ceci parce que le Quenya ne peut pas avoir de voyelle longue immédiatement devant un groupe consonantique, et la majorité des verbes radicaux-A a un groupe consonantique qui suit la voyelle radicale qui serait normalement augmentée aupassécomposé. De bons exemples Tolkieniens nous manquent, mais on peut affirmer qu'à l'exception de cet allongement, lepassécomposé des verbes dérivés est formé comme dans le cas des verbes primaires: en préfixant la voyelle radicale comme augment et en ajoutant la terminaison -ië (cette terminaison remplace le -a final de tels verbes dérivés): panta- 'ouvrir' vs. apantië 'a ouvert'. (...)
Cependant, les plus simples des verbes dérivés, avec seulement la terminaison courte -a, peuvent montrer l'allongement normal de la voyelle radicale également (puisqu'il n'y a pas de groupe consonantique suivant la voyelle). Un verbe comme mapa-"attraper, saisir" peut donc former sonpassécomposé juste comme si c'était un verbe primaire ** map-: lepassécomposé serait probablement amápië. Les nombreux verbes radicaux-A en -ya peuvent se comporter de la même manière. Quand la terminaison dupassécomposé -ië est ajoutée à un verbe en -a, remplaçant régulièrement le -a final, nous pouvons attendre la combinaison finale **-yië, mais le Quenya ne peut pas avoir y + i. (...)
Donc, -yi-est simplifié en -i-, ainsi il ne reste rien de la terminaison originale -ya. En résumé, lepassécomposé d'u verbe en -ya peut être formé comme si cette terminaison n'était pas présente du tout, laissant seulement la racine basique du verbe, qui nécessairement se comporte comme un verbe primaire aupassécomposé. Nous pourrions n'avoir qu'un seul exemple attesté: Dans les Etymologies, Tolkien lista un verbe vanya-"aller, partir, disparaître" (LR:397 s.v. WAN). Que pourrait être sonpassécomposé, avánië, apparaît dans Namárië (là avec la terminaison -r pour aller avec un sujet pluriel; Galadriel chante yéni avánier, traduit "les longues années sont parties", plus littéralement "... ontpasséau loin"). La forme avánië montre toutes les caractéristiques qu'un verbe aupassécomposé puisse avoir: le préfixage de la voyelle radicale comme un augment a-, l'allongement de la voyelle radicale en á dans sa position normale, et le suffixage de la terminaison - ië (remplaçant complètement le -ya de vanya-). Dans une source post-SdA, Tolkien discute de cette forme depassécomposé apparaissant dans Namárië et (re-?)interpréta ceci comme lepassécomposé d'un verbe très irrégulier auta-"partir": Voir WJ:366. Cependant, il semble tout à fait possible que quand Tolkien écrivit Namárië plus de dix ans plus tôt, il pensa à avánië commepassécomposé du verbe vanya-. S'il en est ainsi, cet exemple réduit en pièces la manière dont les nombreux verbes en -ya se comportent dans ce temps. (...)
Un exemple 'd'irrégularité' historiquement justifiée est donnée dans le verbe rer-'semer'. Nous pouvions attendre que sonpassésoit **rernë; cf. des exemples comme tir-'regarder',passétirnë. Mais lepasséréel 'sema' est rendë. La contradiction est facilement expliquée: Alors que le verbe tir' regarder' reflète irectement la racine primitive TIR, ainsi le r a toujours été r, le -r final du verbe rer- 'semer' vient en réalité d'un ancien d: La racine originale est RED (LR:383). Lepassérendë est formé par infixion nasale de cette racine, ainsi cepasséest en réalité totalement analogue à (disons) quentë commepassérégulier de quet- 'dire, parler'. Cependant, comme le Quenya évolua à partir de l'Elfique Primitif, un d original qui suit une voyelle devient normalement z et puis r. Ainsi la racine RED produit un verbe primaire rez-> rer-, mais la formepassérendë, l'infixe nasal 'masquant' le d original à la voyelle précédente. Donc il reste d. D'autres verbes qui peuvent appartenir à cette catégorie incluent hyar-'partager', ser-'se reposer' et nir-'presser, pousser', puisque ils sont dérivés des racines SYAD, SED, NID (voir VT41:17 concernant ce dernier). Cependant, les formespasséhyandë, sendë, nindë ne sont pas explicitement mentionnées dans le matériel publié. Une forme attestée qui appartiendrait à cette catégorie est lendë 'alla' commepassédu verbe 'aller, voyager'. La forme lendë survient par infixion nasale à partir de LED (listé dans les Etymologies; selon WJ:363 elle est reformée à partir du plus ancien DEL). La forme basique du verbe 'aller' est lelya- (de l'ancien ledyâ), ainsi lepassélendë illustre aussi un autre phénomène: quelques verbes en ya perdent cette terminaison aupassé, qui est alors formé juste comme si nous traitions d'un verbe primaire. Particulièrement intéressant de ce point de vue est le verbe ulya-'couler, verser', au sujet duquel Tolkien nota qu'il a un doublepassé: 'coulait, versait' dans un sens transitif, comme dans 'l'homme versait de l'eau dans une coupe', est ulyanë avec la terminaisonpassénormal -në ajoutée à -ya: une forme parfaitement 'régulière' selon les règles établies ci-dessus. Cependant, lepassé'coulait' dans le sens intransitif, comme dans 'la rivière coulait dans la gorge', se dit ullë. Notez comment la terminaison -ya est supprimée et lepasséest formé directement à partir de la racine UL. Nous n'avons pas assez de matériel pour dire si cette suppression de -ya devant la terminaison dupassé-në est quelque chose qui intervient régulièrement. Il peut être noté que lepassédu verbe farya farya-'suffire' est donné comme farnë (pas **faryanë); cette forme semble supporter une telle théorie (LR:381 s.v. PHAR). (...)
Comme nous l'avons déjà abordé, Tolkien peut avoir remplacé le verbe vanya-'disparaître' par auta-'partir, quitter', qui a un double set depasséet depassécomposé :passéoantë avec lepassécomposé oantië si le verbe est utilisé en référence à un départ physique d'un endroit vers un autre, maispassévánë avecpassécomposé avánië quand le verbe est utilisé en parlant de disparition ou de mort. Le mot vanwa 'parti, perdu, évanoui' est censé être le 'participepassé' de ce verbe, bien qu'il semble si irrégulier qu'il pourrait aussi bien être traité comme un adjectif indépendant. Voir WJ:366. Alors que lepasséde la majorité des verbes inclue une nasale, soit sous la forme d'infixion nasale (comme dans quentë 'disait' de quet-'dire') ou comme partie d'une longue terminaisonpassé-në, il y a quelques verbes qui ne montrent pas d'élément nasal aupassé. A la place, lepasséest formé en allongeant la voyelle radicale et en ajoutant la terminaison -ë. Lepasséde lav-'lécher' est vu être lávë (composé dans Namárië: undulávë = 'lit. léché bas', (couvert complètement, noyé par). Le verbe négatif um-'ne pas' de la même manière a commepasséúmë. Cependant, beaucoup de mots formés à partir de verbes de cette manière ne sont pas des formes passées, mais des noms abstraits. Par exemple, le mot sérë se connecte au verbe ser-'se reposer', mais sérë n'est pas lepassé'se reposait'; il signifie 'repos' comme nom. La formation dupasséreprésenté par des mots comme lávë et úmë et donc ambiguë par sa forme, et il semble être plutôt inhabituel. Quelques verbes en -ta peuvent perdre cette terminaison aupassé, et ce qui reste de la racine verbale forme sonpasséd'après le modèle úmë. Par exemple, le verbe onta-'générer, créer' peut avoir la forme passée ónë (comme alternative à la forme régulière ontanë). Une preuve indirecte du SdA suggère que le verbe anta-'donner' peut se comporter de la même manière:passéánë plutôt que (ou ainsi que) la forme régulière antanë, elle-même non attestée (alors que ánë apparaît dans du matériel antérieur). La forme Sindarin onen 'je donnais', mentionnée dans un appendice du SdA correspondrait au Quenya ánen (la terminaison -n signifiant 'je'). Le verbe 'être': Les principales formes de ce verbe sont ná 'est', nar ou nár 'sont', né « était » (variante nánë), nér « étaient », anaië « a été » et nauva 'sera' ; impératif na ou ná « sois! » L'adjectif : Beaucoup d'adjectifs Quenya se terminent par la voyelle a: laica 'vert'. númenya 'occidental' (de númen 'ouest'). (...)
itila 'brillant' dans PM:363 (racine it-, bien qu'une racine verbale ita- soit aussi donnée). Le participepassé(ou passif) décrit la condition dans laquelle vous êtes si vous êtes exposé à l'action correspondant au verbe (si quelqu'un vous voit, vous êtes « vu »; si quelqu'un vous tue, vous êtes « tué »), ou, dans le cas de quelques verbes, la condition dans laquelle vous êtes après avoir compléter l'action décrite par le verbe (si vous allez, vous êtes « allé »). (...)
En Quenya, la majorité des participes sont dérivés du verbe correspondant avec la terminaison -na ou -ina. Le participepasséde car' faire' est carna 'fait'; la racine rac-signifie 'briser', alors que rácina est 'brisé' (s'il n'a y pas de groupe consonantique suivant la voyelle radicale, cette voyelle semble être allongée quand la terminaison participiale est ajoutée, comme a > á dans ce cas). (...)
Si la racine se termine par l, la terminaison -na est transformée en -da: mel- 'amour', melda 'aimé'. Le participepassés'accorde probablement en nombre avec le nom qu'il décrit (le -a final devenant -ë au pluriel, juste comme les adjectifs normaux), mais le participe présent ne change pas de -la en -lë comme on pourrait s'y attendre; il semble être invariable (MC:222: rámar sisílala 'des ailes brillant', et pas **rámar sisílalë). (...)
La même source liste aussi -ncë, -nquë comme alternatives de la 1ère personne duel inclusif. Exemple: Le verbe lendë 'alla' (passéde lelya-'aller, voyager') donnerait ceci: lenden ou lendenyë 'j'allais', lendel ou lendelyë 'vous [politesse sg. (...)HISTOIRE INTERNE : Le Quenya ou Haut -Elfique est la principale langue de la branche Amanya de la famille des langages Elfiques. A Aman il y avait deux dialectes de Quenya, le Vanyarin et le Noldorin. Pour des raisons historiques, seul ce dernier était utilisé en Terre-du-Milieu. Le seul autre langage Eldarin parlé à Aman, le Télérin, pouvait aussi être considéré comme un dialecte du Quenya, mais il était habituellement considéré comme un langage séparé et n'est pas discuté ici (voir article ...