Introduction
sur Le Terrier
C'était un hiver froid et sec, mordant, qui attaquait le sol et les arbres et ralentissait le cour des rivières. Les deux femmes cheminaient lentement en suivant le vieux sentier de hallage, le long de la Gisten. Le cheval de la première caracolait un peu en tête, le poitrail gonflé de son importance, les yeux à demi-plissés. Sa robe était d'un noir de jais, si on exceptait cette curieuse tâche sous l'œil qui lui avait valu son nom. Komma était un cheval eisenör puissant, immense, taillé pour des ...Contient : ciel (2)(...) Non loin, la magnifique cathédrale St Landbert n'était plus qu'un amas de colonnes brisées et de statues défigurées. Quelques fidèles avaient dégagé l'ancienne nef qui béait désormais en pleinciel, ses objets de culte volés, ses travées inondées par la pluie et éclatées par le gel. Les deux femmes marchaient dans un no-man's land qui se repeuplait de fantômes brisés et d'ombres assoupies. (...)
Les cités qu'elles avaient connues étaient bruyantes, affairées, un constant brouhaha couvrait le moindre son. Seigburg était un tombeau àcielouvert. Les mercenaires ne bronchèrent pas lorsqu'elles passèrent près d'eux. Ils avaient repéré les armes, le port guerrier, l'assurance des pas des chevaux. (...)