Introduction
sur Le Terrier
C'était un hiver froid et sec, mordant, qui attaquait le sol et les arbres et ralentissait le cour des rivières. Les deux femmes cheminaient lentement en suivant le vieux sentier de hallage, le long de la Gisten. Le cheval de la première caracolait un peu en tête, le poitrail gonflé de son importance, les yeux à demi-plissés. Sa robe était d'un noir de jais, si on exceptait cette curieuse tâche sous l'œil qui lui avait valu son nom. Komma était un cheval eisenör puissant, immense, taillé pour des ...Contient : vide (3)(...) Les villages n'étaient pas mieux lotis. Seuls s'y serraient encore des vieillards hagards et fatigués, au regardvide, abandonnés de Théus et des hommes. Ils vivaient dans quelques maisons épargnées par les flammes et la ruine des pillages incessants, attendant sans un mot que la grande faucheuse vienne finir son travail. (...)
Le Hafen était le quartier oriental de la ville, son port fluvial aussi. En cet époque de basses eaux, il semblaitvideet seuls quelques menuisiers travaillaient à réparer des coques de noix. Les entrepôts bas qui s'étendaient sur la rive nord se vidaient doucement et les commerçants vendelars restaient bien au chaud près des poêles dans leurs maisons. (...)
Les visages rendus hâves par la faim et le désespoir les fixaient comme on fixe un chien errant, une simple distraction fugace sur laquelle se concentrer un instant avant de retourner auvide. Arrivées au pont St Kristof, elles durent faire demi-tour. Les piles brisées ne soutenaient plus aucun tablier. (...)