L'histoire de Clébard
sur Le Ludiste
C'est une soirée d'automne morne à l'auberge des deux amphores. Dehors la nuit est brumeuse et humide. A cinq pas de la porte, la rue se perd dans un épais coton grisâtre. Oubliées les autres rues de Pôles aux alentours, oubliées les murailles toutes proches qui, la veille encore, dégoulinaient du sang des guerriers tentant, qui de prendre pied sur le parapet pour envahir la ville, qui de repousser les barbares du nord pour protéger leurs foyers. On aurait tout aussi bien pût se trouver n'importe ...Contient : dieu (7)(...) - Gaétan, je t'en pris.... Demande lui de nous raconter quelque chose. Ce silence m'étouffe. Lui, c'est Copperfangs, l'Arme-Dieude Gaétan. Un bouclier de métal cuivré forgé en forme de visage monstrueux. Il est pour l'heure appuyé sur le mur, juste à côté de son jeune porteur, un alweg musclé et beau garçon. (...)
Un sursaut salvateur de son instinct de survie lui a fait arracher une épée des mains d'un mourant. L'arme c'est révélée être undieuincarné. Grâce à elle Clarisse a survécu aux combats, mais son mari et son fils sont morts. Elle porte encore sur le visage les stigmates de sa douleur mais son regard se perd fréquemment dans la contemplation des arabesques gravées sur la lame de son Arme, posée devant elle. (...)
Clébard lui arracha son épée et d'un coup brutal lui fendit le crâne en deux. Et son existence bascula. Dans sa main, palpitante de puissance, se trouvait une Arme-dieu. La déesse de l'épée lui parla. Sentant sa panique naissante elle le rassura avant qu'il ne la lâche et s'enfuit. (...)
Clébard et son Arme disparurent dans la nuit, laissant derrière eux les cadavres enlacés des deux amants. Au fil des jours et des semaines l'Arme-dieuse passionna pour son nouveau porteur. Elle entreprit de lui enseigner tout ce qui lui manquait et se gava des ses sentiments d'émerveillement et de peur face au monde qu'elle lui révélait. (...)
Lorsque les villageois le reconnurent ils crurent leur dernière heure arrivée. Le petit monstre qu'ils avaient tous maltraité était revenu, une Arme-dieuà la main, pour leur faire payer leurs sévices au centuple. Ils furent presque soulagés quand Clébard leur expliqua qu'il voulait juste des vivres pour ses hommes et qu'on lui livre Anya pour qu'elle puisse enfin partir avec lui. (...)
Elle allait vivre le dénouement heureux de cette fabuleuse histoire d'amour. Anya était terrifiée par ce solide gaillard au visage monstrueux, dressé devant lui, undieuincarné à la main. Lorsqu'il la pris dans ses bras elle tenta de maîtriser sa peur et s'offrit à lui. (...)
La plus jeune des filles de joie balbutie : - Mais ce n'est pas une histoire d'amour ça ! Il l'a tuée ! Ils auraient dû vivrent heureux ensemble pour que ce soit une histoire d'amour. Ledieudans le bouclier éclate d'un rire sinistre. - Pourtant c'est bien une histoire d'amour, petite mortelle. (...)