L'histoire de Clébard
sur Le Ludiste
C'est une soirée d'automne morne à l'auberge des deux amphores. Dehors la nuit est brumeuse et humide. A cinq pas de la porte, la rue se perd dans un épais coton grisâtre. Oubliées les autres rues de Pôles aux alentours, oubliées les murailles toutes proches qui, la veille encore, dégoulinaient du sang des guerriers tentant, qui de prendre pied sur le parapet pour envahir la ville, qui de repousser les barbares du nord pour protéger leurs foyers. On aurait tout aussi bien pût se trouver n'importe ...Contient : miliciens (4)(...) Immobile à quelques pas d'eux Clébard les écoutait, incrédule. Les brigands étaient satisfaits. Le village ne semblait pas démuni et aucune garnison demiliciensde le défendait. S'en rendre maître ne serait pas difficile. Il suffirait alors d'y rester un jour ou deux pour refaire les réserves de la troupe, trouver les richesses intéressantes et, peut-être même sélectionner quelques jeunes à vendre comme esclaves. (...)
Les choses ne se passèrent pas comme Clébard l'espérait. Lorsqu'ils le virent débouler dans leur camp, avec son air d'homme-bête hirsute, lesmilicienslui tombèrent dessus. Ils s'y mirent à plusieurs et ne furent pas tendres. Une fois qu'ils eurent maîtrisé et ligoté ce pauvre Clébard à un pilori, ils se décidèrent enfin à lui poser des questions, non sans le couvrir d'insultes. (...)
Il savait qu'il pouvait difficilement entrer dans le village avec ses hommes sans risquer de voir débarquer la milice rurale. Après avoir discuté du problème avec ses lieutenants il décida de se débarrasser desmiliciens. Son expérience des combats faisait dire à Clébard qu'il valait mieux frapper le premier plutôt que de prendre des risques inutiles. (...)
Les mercenaires du chien de guerre avaient derrière eux des mois de combats bien plus durs que celui là. Lesmilicienseux, ne s'attendaient pas à un tel assaut. Une fois leurs chefs morts et la moitié d'entre eux sur le carreau ils se rendirent. (...)