Natis, la cité pensive
Contient : foule, foulé(...) Ces allées en surplomb traversent Tanis, la nécropole : pâle étendue lissée par les brises où s'élève unefoulede colonnes, de mausolées presqu'enfouis. A moins d'être Natiséen, la vue de la cité des morts laisse la gorge sèche : quel marchand, vif et sanguin, peut supporter la vue d'un tombeau de princesse effondré, près duquel s'évanouit, soudain, une ombre ? (...)
On ne trouve pas seulement des condamnés à mort, mais aussi des suicidés, et de petits Morts-nés descendants de Morts. On trouve aussi les malheureux qui ontfouléle sol de la nécropole ou touché un Mort : on attrappe la mort très facilement à Tanis, il suffit de quitter les Passes pour être banni du monde des vivants. (...)Pour peu qu'il y passe une semaine, le voyageur, même le moins poète, ne tarde pas à sentir d'étranges nostalgies. Natis... Naguère l'orgueilleuse capitale d'un royaume chevauchant en maître Ménuzith, la Coralie et la Corbuzée, Natis n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ses fiefs méridionaux ont été balayés comme châteaux de cartes par l'immense Urbis, les royaumes guerriers du Gandusran lui ont brisé les reins, la diplomatie vénéneuse de Zardonica a assoupi son cœur et l'a enchaîné... Les marchands ...