L'aumônière écarlate
sur Asmodée au format (353 Ko)
Contient : compagnon (10)(...) Plus tard, ils se rendraient auprès des hommes tombés sur le front, cherchant un peu de vie dans leurs yeux éteints, essayant de trouver ici un frère, là uncompagnondisparu. Frédéric ouvrit péniblement les yeux et tourna la tête de côté, retenant à grand-peine un gémissement de douleur. (...)
souligna-t-il non sans ironie. Don Lucas fronça les sourcils et entreprit d'appliquer des bandages autour du torse de soncompagnon. Ses gestes étaient précis, même si ses mains abîmées tremblaient un peu et qu'il se mordait nerveusement les lèvres. (...)
Lucas se réveilla en entendant les hurlements des combats et sans un mot, entreprit de vérifier les bandages de soncompagnond'infortune. A bout de forces, Frédéric finit par céder à la fatigue. Il fut réveillé par une délicieuse odeur de cuisine. (...)
De temps à autre, il se retournait pour attendre le Montaginois, qui, blessé et peu habitué à ce genre de trajet, suivait en claudiquant à quelque distance. Le jeune homme était assez intrigué par soncompagnon: il était vêtu comme un simple soldat mais avait les traits fins et le port d'un aristocrate. (...)
A présent, mon enfant, je vais aller me joindre à Padre Esteban... Que Theus guide vos esprits ! Il se leva et quitta la table. Après un bref coup d'oeil à soncompagnon, dont la peau cuivrée avait pris une inquiétante teinte rouge brique, Frédéric, l'empoigna fermement par l'épaule et le propulsa devant lui vers les escaliers, sous les regards terrifiés de l'aubergiste et de ses enfants. (...)
A mesure qu'ils approchaient de la terrible chaîne de montagnes, Lucas se faisait plus enjoué, cessant peu à peu de se tourmenter pour sa famille et de fomenter des projets de vengeance à l'encontre de l'Inquisition. Sans partager l'enthousiasme de soncompagnonà la vue des impressionnants sommets aux crêtes déchiquetées, Frédéric reconnaissait que l'atmosphère sauvage de la sierra avait quelque chose de majestueux. (...)
Et, à la pensée de certains petits bellâtres vaniteux de sa connaissance se dégonflant comme des baudruches en se faisant égratigner par la pointe d'un couvert, il ne put se retenir de pouffer, puis finit par éclater de rire. Peu à peu, cependant, devant l'air outragé de soncompagnon, il parvint à reprendre son calme. Mais les commissures de ses lèvres frémissaient encore lorsqu'il demanda : - Et que s'est-il passé, ensuite ? (...)
Ses cris de frayeur se perdirent dans les hurlement du vent, tandis que l'animal se ruait à la suite de soncompagnon. A demi aveuglé par la pluie et la boue, il n'eut d'autre solution que de se cramponner à la crinière... Il vit Lucas foncer droit vers la fenêtre, se ramasser sur sa selle et pénétrer dans la demeure dans un bruit d'éclats. (...)
Il avisa un énorme lustre de métal suspendu au plafond, prit son élan, bondit et atterrit près de soncompagnon. Mais ce dernier n'était plus seul, à présent. Quelqu'un le protégeait. Instinctivement, il se plaça à ses côtés et fit front. (...)
A moins qu'elle ne décide de le transpercer de la pointe de son épée. Il ne se défendait pas mal, dans son école - il étaitcompagnonde Valroux - mais savait qu'il ne serait pas de taille face à elle. Il l'avait vue combattre. (...)Une nouvelle de Charlotte Bousquet Rouge, orange, ocre, or... Le corps de la danseuse se tordait tel une flamme au son des tambourins. Sa peau brunie par le soleil se chargeait de reflets cuivrés et ses yeux, noirs, intenses possédaient l'éclat presque insoutenable de la neige des montagnes de la région à leur zénith. Seule au milieu de la piste, elle se laissait porter par la musique, oubliant son public, perdue dans les harmonies des mélodies, de ses rêves, de ce que son âme exprimait ; le ...