Le Salut du Coadjuteur
sur La Cour d'Obéron au format (107 Ko)
Ce scénario est conçu pour des personnages appartenant à la clientèle de la Maison de Guise. Il convient à une troupe de personnages courageux comprenant au moins un ou deux combattants et de bons diplomates. La présence d'un aristocrate est vivement recommandée ; celle d'un ec- clésiastique peut s'avérer à double tranchant : précieuse dans certaines circonstances, périlleuse dans d'autres. L'histoire : 1) La fuite du coadjuteur. Jean d'Aigremont, chanoine du chapitre de la cathédrale ...Contient : place (11)(...) L'armée remonte sur Corbeil. Lorsque les protestants se présentent devant la ville, le maréchal de Saint-André, qui occupe laplace, fait une sortie, et un violent accrochage oppose les deux avant-gardes. La bataille dure un peu plus d'une heure, se solde par un statu-quo et laisse de nombreux corps sur le terrain. (...)
N'importe quel habitant pourra indiquer aux PJ l'hôtel de Ginvilliers. Il s'agit d'une grosse maison de pierres construite au XV° siècle, située à l'angle de laplacede l'Eglise. Un énorme marteau en fer forgé orne une porte cloutée et basse ; un laquais craintif vient ouvrir aux PJ. (...)
Le plafond est bas, soutenu de grosses poutres massives ; une fenêtre étroite, couverte de givre, donne sur laplaceet la façade de Saint-Spire. Un grand feu flambe dans la cheminée, et le coadjuteur repose dans un lit à baldaquins, aux rabats de cuir. (...)
Des PJ attentifs pourront remarquer plusieurs détails : d'une part, le visage de Monsieur de Ginvilliers semble se décomposer au fur et à mesure que son oncle raconte son histoire, et achève de se défaire lorsqu'il apprend que c'est à son cousin inconnu que doit revenir la fortune du coadjuteur. D'autre part, par la fenêtre, on pourra percevoir de l'agitation sur laplace, et trois miliciens se précipiter vers l'hôtel de Ginvilliers. Un peu avant la fin de l'entretien, un des miliciens fait irruption dans la pièce et annonce qu'un mouvement de troupes a été aperçu à nouveau du côté d'Evry. (...)
Les cloches de Saint-Spire se mettent à sonner le tocsin, l'affolement gagne la population qui se met à courir en tous sens en criant que les huguenots sont dans laplace. Une quinzaine de chevau-légers débouche en effet au trot au coin de laplace, lancegayes (lances courtes de guerre ou de chasse) ou pistolets au poing. Il s'agit en fait des enfants perdus de l'armée du maréchal de Saint-André, mais le seul moyen de s'en assurer est de leur demander, ou de penser à observer la couleur de leurs casaques ou de leurs écharpes (qui sont rouges, couleur de l'armée royale). (...)
Si les PJ leur annoncent qu'ils ne sont plus très loin de Corbeil, et surtout s'ils leur apprennent que le maréchal de Saint-André vient d'investir laplace, ils entonneront cantiques et chants d'action de grâce. Ils paraissent manifestement terrifiés par l'épreuve qu'ils viennent de vivre. (...)
Ils peuvent apprendre aux PJ qu'ils ont fui La Ferté-Alais la veille, alors que le conseil de ville s'apprêtait à ouvrir les portes de laplaceaux troupes du Prince de Condé sans offrir de résistance. Selon eux, les troupes huguenotes marchent sur leurs traces, commettant des atrocités effroyables (moines égorgés, religieuses violées, églises brûlées, bourgades mises à sac) ; ils affirmeront aussi que le Baron de Saint-Vrain, qui contrôlait jusqu'alors la vallée de l'Essonne au nom du roi, a trahi et s'est rallié à l'armée des princes hérétiques. (...)
Tous les cadavres ont été dépouillés de leurs armes et fouillés ; certains semblent avoir été achevés surplace, car plusieurs ont été égorgés. Trois d'entre eux ont des casaques à crevés bariolées ; il s'agit manifestement de lansquenets ; les autres ont des costumes bourgeois ou paysans (ce sont des gens de pied de l'enseigne du baron). (...)
L'Amiral les salue brièvement, leur demande des renseignements concis sur la situation militaire telle qu'ils l'ont perçue pendant leur voyage et laisse son frère d'Andelot les affecter auprès d'une compagnie. Le colonel-général lesplacesous les ordres d'Aymé de Cassagnac, pour compenser les pertes que celui-ci a subi dans l'assaut contre Saint-Vrain. (...)
De plus, les catholiques sont soutenus par le Duc de Savoie, encore indépendante, et par les Espagnols, qui entrent en force au Béarn et en Guyenne, où ils crucifient et éventrent les protestants. Les huguenots sont aux abois ; comble de malheur, leur principaleplaceforte, Orléans, est frappée par la peste. Acculés, ils se tournent vers l'étranger ; en septembre, par le traité de Hampton Court, ils cèdent Le Havre à Elizabeth d'Angleterre contre son soutien financier et militaire ; ils lèvent également d'importantes troupes mercenaires en Allemagne, qui parviennent à forcer le blocus des troupes catholiques et à faire jonction avec l'armée d'Orléans. (...)