Le Journal de Lycia (Premières chroniques) - Marelles
J'étais à la fois terrifiée et fascinée. Debout dans les profondeurs du château, où les ténèbres reculent devant Sa magie, je contemplais la Marelle. Combien de fois n'avais-je pas imaginé, rêvé cet instant...retenir mon souffle et lentement avancer...inspirer profondément pendant qu'un long frisson me parcourt. Sous mes pieds, Elle prend vie à chacun de mes efforts, ma vie...mes souvenirs, bons, mauvais, surtout les meilleurs, mais toujours je ressens la détresse de l'abandon...pourtant, je continuais...encore ...Contient : fille (5)(...) Elle se dégagea du pilier de pierre derrière lequel elle avait trouvé refuge et s'avança vers moi. La jeunefilleportait, sans trop d'élégance, une tenue de veneur. Ses cheveux bruns retombaient en désordre sur ses épaules. (...)
Malgré tout, elle dégageait une sorte de grâce animale, peut-être en raison de sa démarche étonnamment légère. Marelsa, c'était son nom, disait être lafilledu prince Julian. Elle avait appris que j'avais traversé la Marelle la veille, et souhaitait que je lui en parle. (...)
Ces présentations m'intriguaient assez : premièrement les nouvelles allaient fort vite ici, et deuxièmement, j'avais rencontré Julian lors de la 'fête' sur le port, mais sa prétenduefillen'était pas présente alors. J'hésitais quelques instants seulement avant d'accepter d'accompagner Marelsa jusqu'à la salle de la Marelle. (...)
Elle fixait son bras droit avec un étonnement teinté d'angoisse : un sillon bleu le parcourait, traversait tout son corps, pour reproduire finalement l'image de la Marelle... Avant que nous ne puissions nous inquiéter plus du phénomène, le bruissement des fourrés alentours nous avertit d'une arrivée imminente. Le temps pour nous de nous emparer d'une chemise et nous vîmes surgir Robin, surmonté d'une jeunefillevisiblement épuisée. Leurs vêtements déchirés témoignaient d'un long trajet à travers les broussailles du coeur de la forêt. (...)
Robin m'expliqua, sans même prendre la peine de détourner le regard, qu'elle se nommait Neige et était lafillede Flora. Il l'aurait récupérée en Ombre... Neige était presque remise lorsque nous nous mîmes en marche vers le château. (...)