Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : animaux (21)(...) Grâce à la chaleur de l'habitation, l'herbe y pousse avec assez de perfection, et on la fauche soigneusement à l'époque de la fenaison, sans quoi lesanimauxdomestiques viendraient paître sur ces demeures verdoyantes. Pendant mon excursion, je rencontrai peu d'habitants ; en revenant de la rue commerçante, je vis la plus grande partie de la population occupée à sécher, saler et charger des morues, principal article d'exportation. (...)
- Nous voici arrivés à cette période pendant laquelle ont apparu les premières plantes et les premiersanimaux! - Ah ! tu penses ? - Mais regardez, examinez, observez ! » Je forçai le professeur à promener sa lampe sur les parois de la galerie. (...)
Des spécimens de marbres magnifiques revêtaient les murailles, les uns, d'un gris agate avec des veines blanches capricieusement accusées, les autres, de couleur incarnat ou d'un jaune taché de plaques rouges, plus loin, des échantillons de ces griottes à couleurs sombres, dans lesquels le calcaire se relevait en nuances vives. La plupart de ces marbres offraient des empreintes d'animauxprimitifs ; mais, depuis la veille, la création avait fait un progrès évident. Au lieu des trilobites rudimentaires, j'apercevais des débris d'un ordre plus parfait ; entre autres, des poissons Ganoïdes et ces Sauropteris dans lesquels l'oeil du paléontologiste a su découvrir les premières formes du reptile. Les mers dévoniennes étaient habitées par un grand nombre d'animauxde cette espèce, et elles les déposèrent par milliers sur les roches de nouvelle formation. Il devenait évident que nous remontions l'échelle de la vie animale dont l'homme occupe le sommet. (...)
Vois cette poussière que nous foulons aux pieds, ces ossements épars sur le sol. - Des ossements ! m'écriai-je. Oui, des ossements d'animauxantédiluviens ! » Je m'étais précipité sur ces débris séculaires faits d'une substance minérale indestructible8. (...)
« Voilà la mâchoire inférieure du mastodonte, disais-je ; voilà les molaires du dinotherium ; voilà un fémur qui ne peut avoir appartenu qu'au plus grand de cesanimaux, au mégatherium. Oui, c'est bien une ménagerie, car ces ossements n'ont certainement pas été transportés jusqu'ici par un cataclysme. Lesanimauxauxquels ils appartiennent ont vécu sur les rivages de cette mer souterraine, à l'ombre de ces plantes arborescentes. (...)
Il est probable que des affaissements du sol se sont produits, et qu'une partie des terrains sédimentaires a été entraînée au fond des gouffres subitement ouverts. - Cela doit être. Mais, si desanimauxantédiluviens ont vécu dans ces régions souterraines, qui nous dit que l'un de ces monstres n'erre pas encore au milieu de ces forêts sombres ou derrière ces rocs escarpés ? (...)
Plus loin, le pachyderme Lophiodon, ce tapir gigantesque, se cache derrière les rocs, prêt à disputer sa proie à l'Anoplotherium, animal étrange, qui tient du rhinocéros, du cheval, de l'hippopotame et du chameau, comme si le Créateur, pressé aux premières heures du monde, eût réuni plusieursanimauxen un seul. Le Mastodonte géant fait tournoyer sa trompe et broie sous ses défenses les rochers du rivage, tandis que le Megatherium, arc-bouté sur ses énormes pattes, fouille la terre en éveillant par ses rugissements l'écho des granits sonores. (...)
Ces pensées m'agitent pendant tout le jour, et mon imagination se calme à peine dans un sommeil de quelques heures. Lundi 17 août. - Je cherche à me rappeler les instincts particuliers à cesanimauxantédiluviens de l'époque secondaire, qui, succédant aux mollusques, aux crustacés et aux poissons, précédèrent l'apparition des mammifères sur le globe. (...)
J'ai pris ma carabine. Mais quel effet peut produire une balle sur les écailles dont le corps de cesanimauxest recouvert ? Nous sommes muets d'effroi. Les voici qui s'approchent ! D'un côté le crocodile, de l'autre le serpent. (...)
Nous voyons distinctement les deux monstres aux prises. Mais il me semble que maintenant les autresanimauxviennent prendre part à la lutte, le marsouin, la baleine, le lézard, la tortue. A chaque instant je les entrevois. (...)
Je les montre à l'Islandais. Celui-ci remue la tête négativement. « Tva, dit-il. - Quoi ! deux ! Il prétend que deuxanimauxseulement... - Il a raison, s'écrie mon oncle, dont la lunette n'a pas quitté les yeux. - Par exemple ! (...)
Son corps est entièrement revêtu d'une carapace, et son cou, flexible comme celui du cygne, se dresse à trente pieds au-dessus des flots. Cesanimauxs'attaquent avec une indescriptible furie. Ils soulèvent des montagnes liquides qui s'étendent jusqu'au radeau. (...)
Nos pieds écrasaient d'innombrables coquillages de toutes formes et de toutes grandeurs, où vécurent lesanimauxdes premières époques. J'apercevais aussi d'énormes carapaces dont le diamètre dépassait souvent quinze pieds. (...)
Cependant une impatiente curiosité nous entraînait. Nos pieds écrasaient avec un bruit sec les restes de cesanimauxantéhistoriques, et ces fossiles dont les muséums des grandes cités se disputent les rares et intéressants débris. (...)
Ce savant de si haute autorité soutenait que le terrain de Moulin-Quignon n'appartenait pas au « diluvium », mais à une couche moins ancienne, et, d'accord en cela avec Cuvier, il n'admettait pas que l'espèce humaine eût été contemporaine desanimauxde l'époque quaternaire. Mon oncle Lidenbrock, de concert avec la grande majorité des géologues, avait tenu bon, disputé, discuté, et M. (...)
Ces débris, il est vrai, n'étaient point des ossements de l'homme, mais seulement des objets de son industrie, des tibias, des fémurs d'animauxfossiles, striés régulièrement, sculptés pour ainsi dire, et qui portaient la marque d'un travail humain. (...)
Je sais aussi que Cuvier et Blumenbach ont reconnu dans ces ossements de simples os de mammouth et autresanimauxde l'époque quaternaire. Mais ici le doute seul serait une injure à la science ! Le cadavre est là ! (...)
D'autres corps se rencontraient à chaque pas que nous faisions dans cette poussière, et mon oncle pouvait choisir le plus merveilleux de ces échantillons pour convaincre les incrédules. En vérité, c'était un étonnant spectacle que celui de ces générations d'hommes et d'animauxconfondus dans ce cimetière. Mais une question grave se présentait, que nous n'osions résoudre. (...)
réellement, de mes yeux, je voyais des formes immenses s'agiter sous les arbres ! En effet, c'étaient desanimauxgigantesques, tout un troupeau de mastodontes, non plus fossiles, mais vivants, et semblables à ceux dont les restes furent découverts en 1801 dans les marais de l'Ohio ! (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...