Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : aveugle (5)(...) Elle est diffuse, elle est subtile ; mais, si peu qu'il en reste, la rétine de l'oeil finit par la percevoir ! Ici, rien. L'ombre absolue faisait de moi unaveugledans toute l'acception du mot. Alors ma tête se perdit. Je me relevai, les bras en avant, essayant les tâtonnements les plus douloureux ; je me pris à fuir, précipitant mes pas au hasard dans cet inextricable labyrinthe, descendant toujours, courant à travers la croûte terrestre, comme un habitant des failles souterraines, appelant, criant, hurlant, bientôt meurtri aux saillies des rocs, tombant et me relevant ensanglanté, cherchant à boire ce sang qui m'inondait le visage, et attendant toujours que quelque muraille imprévue vint offrir à ma tête un obstacle pour s'y briser ! (...)
Mais celui-ci offre une particularité qui, dit-on, se rencontre chez les poissons des eaux souterraines. - Laquelle ? - Il estaveugle! -Aveugle! - Non seulementaveugle, mais l'organe de la vue lui manque absolument. » Je regarde. Rien n'est plus vrai. Mais ce peut être un cas particulier. (...)
Seulement, son long cou se dresse, s'abat, se relève, se recourbe, cingle les flots comme un fouet gigantesque et se tord comme un ver coupé. L'eau rejaillit à une distance considérable. Elle nousaveugle. Mais bientôt l'agonie du reptile touche à sa fin, ses mouvements diminuent, ses contorsions s'apaisent, et ce long tronçon de serpent s'étend comme une masse inerte sur les flots calmés. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...