Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : bras (29)(...) Au bout d'une heure, mes géodes étaient étagées avec ordre. Je me laissai aller alors dans le grand fauteuil d'Utrecht, lesbrasballants et la tête renversée. J'allumai ma pipe à long tuyau courbe, dont le fourneau sculpté représentait une naïade nonchalamment étendue ; puis, je m'amusai à suivre les progrès de la carbonisation, qui de ma naïade faisait peu à peu une négresse accomplie. (...)
Je me le figurais courant sous les beaux arbres de la route d'Altona, gesticulant, tirant au mur avec sa canne, d'unbrasviolent battant les herbes, décapitant les chardons et troublant dans leur repos les cigognes solitaires. (...)
Je ne veux pas me reprocher un jour de l'avoir conduit à sa perte ! » Ceci bien résolu, je me croisai lesbras, et j'attendis. Mais j'avais compté sans un incident qui se produisit à quelques heures de là. Lorsque la bonne Marthe voulut sortir de la maison pour se rendre au marché, elle trouva la porte close ; la grosse clef manquait à la serrure. (...)
» Le professeur me regarda par-dessus ses lunettes ; il remarqua sans doute quelque chose d'insolite dans ma physionomie, car il me saisit vivement lebras, et, sans pouvoir parler, il m'interrogea du regard. Cependant jamais demande ne fut formulée d'une façon plus nette. (...)
- Va, mon cher Axel, va, me dit-elle, tu quittes ta fiancée, mais tu trouveras ta femme au retour. » Je serrai Graüben dans mesbras, et pris place dans la voiture. Marthe et la jeune fille, du seuil de la porte, nous adressèrent un dernier adieu ; puis les deux chevaux, excités par le sifflement de leur conducteur, s'élancèrent au galop sur la route d'Altona. (...)
De longs cheveux, qui eussent passé pour roux, même en Angleterre, tombaient sur ses athlétiques épaules. Cet indigène avait les mouvements souples, mais il remuait peu lesbras, en homme qui ignorait ou dédaignait la langue des gestes. Tout en lui révélait un tempérament d'un calme parfait, non pas indolent, mais tranquille. (...)
Je surpris les nuances de ce caractère, à la manière dont l'Islandais écouta le verbiage passionné de son interlocuteur. Il demeurait lesbrascroisés, immobile au milieu des gestes multipliés de mon oncle ; pour nier, sa tête tournait de gauche à droite ; elle s'inclinait pour affirmer, et cela si peu, que ses longs cheveux bougeaient à peine ; c'était l'économie du mouvement poussée jusqu'à l'avarice. (...)
D'ailleurs, au besoin, je lui céderai ma monture. Les crampes me prendraient bientôt, si je ne me donnais pas quelque mouvement. Lesbrasvont bien, mais il faut songer aux jambes. » Cependant nous avancions d'un pas rapide ; le pays était déjà à peu près désert. (...)
Quelle que fût l'intelligence de nos chevaux, je n'augurais pas bien de la traversée d'un véritablebrasde mer opérée sur le dos d'un quadrupède. « S'ils sont intelligents, dis-je, ils n'essayeront point de passer. (...)
Je dois dire que mon oncle se tenait près de moi le plus possible ; il ne me perdait pas de vue, et en mainte occasion, sonbrasme fournit un solide appui. Pour son compte, il avait sans doute le sentiment inné de l'équilibre, car il ne bronchait pas. (...)
Tout à coup mon oncle poussa un cri ; je crus qu'il venait de perdre pied et de tomber dans l'un des trois gouffres. Mais non. Je l'aperçus, lesbrasétendus, les jambes écartées, debout devant un roc de granit posé au centre du cratère, comme un énorme piédestal fait pour la statue d'un Pluton. (...)
Je tombai dans un profond assoupissement. Au bout de quelque temps, mon oncle s'approcha de moi et me souleva entre sesbras: « Pauvre enfant ! » murmura-t-il avec un véritable accent de pitié. Je fus touché de ces paroles, n'étant pas habitué aux tendresses du farouche professeur. (...)
non, il n'est pas le maître de ta vie ! il faut fuir ! il faut l'entraîner ! m'entends-tu ! me comprends-tu ? » J'avais saisi Hans par lebras. Je voulais l'obliger à se lever. Je luttais avec lui. Mon oncle intervint. « Du calme, Axel, dit-il. (...)
Tu n'obtiendras rien de cet impassible serviteur. Ainsi, écoute ce que j'ai à te proposer. » Je me croisai lesbras, en regardant mon oncle bien en face. « Le manque d'eau, dit-il, met seul obstacle à l'accomplissement de mes projets. (...)
Je poussai un cri et je tombai. « A moi ! je meurs ! » Mon oncle revint sur ses pas. Il me considéra en croisant sesbras; puis ces paroles sourdes sortirent de ses lèvres : « Tout est fini ! » Un effrayant geste de colère frappa une dernière fois mes regards, et je fermai les yeux. (...)
L'ombre absolue faisait de moi un aveugle dans toute l'acception du mot. Alors ma tête se perdit. Je me relevai, lesbrasen avant, essayant les tâtonnements les plus douloureux ; je me pris à fuir, précipitant mes pas au hasard dans cet inextricable labyrinthe, descendant toujours, courant à travers la croûte terrestre, comme un habitant des failles souterraines, appelant, criant, hurlant, bientôt meurtri aux saillies des rocs, tombant et me relevant ensanglanté, cherchant à boire ce sang qui m'inondait le visage, et attendant toujours que quelque muraille imprévue vint offrir à ma tête un obstacle pour s'y briser ! (...)
Relève-toi donc et reprends ta route ; marche, traîne-toi, s'il le faut, glisse sur les pentes rapides, et tu trouveras nosbraspour te recevoir au bout du chemin. En route, mon enfant, en route ! » Ces paroles me ranimèrent. (...)
J'appris alors que ma chute providentielle m'avait précisément amené à l'extrémité d'une galerie presque perpendiculaire ; comme j'étais arrivé au milieu d'un torrent de pierres, dont la moins grosse eût suffi à m'écraser, il fallait en conclure qu'une partie du massif avait glissé avec moi. Cet effrayant véhicule me transporta ainsi jusque dans lesbrasde mon oncle, où je tombai sanglant, inanimé. « Véritablement, me dit-il, il est étonnant que tu ne te sois pas tué mille fois. (...)
me demanda-til. - Oui, certes, répondis-je, et rien ne me sera plus agréable. - Eh bien, prends monbras, Axel, et suivons les sinuosités du rivage. » J'acceptai avec empressement, et nous commençâmes à côtoyer cet océan nouveau. (...)
» Je ne répondis pas, et j'allai prendre place à l'avant du radeau. Déjà la côte septentrionale s'abaissait à l'horizon. Les deuxbrasdu rivage s'ouvraient largement comme pour faciliter notre départ. Devant mes yeux s'étendait une mer immense. (...)
Mon oncle n'a pas rêvé, lui, mais il est de mauvaise humeur. Il parcourt tous les points de l'espace avec sa lunette et se croise lesbrasd'un air dépité. Je remarque que le professeur Lidenbrock tend à redevenir l'homme impatient du passé, et je consigne le fait sur mon journal. (...)
Sa figure n'exprime aucune surprise, mais son poil est devenu fixe. « Il a vu quelque chose, dit mon oncle. - Je le crois. » Hans redescend, puis il étend sonbrasvers le sud en disant : « Der nere ! - Là-bas ? » répond mon oncle. Et saisissant sa lunette, il regarde attentivement pendant une minute, qui me paraît un siècle. (...)
Je me sentis précipité dans les flots, et si j'échappai à la mort, si mon corps ne fut pas déchiré sur les rocs aigus, c'est que lebrasvigoureux de Hans me retira de l'abîme. Le courageux Islandais me transporta hors de la portée des vagues, sur un sable brûlant où je me trouvai côte à côte avec mon oncle. (...)
L'existence de mille Cuvier n'aurait pas suffi à recomposer les squelettes des êtres organiques couchés dans ce magnifique ossuaire. J'étais stupéfait. Mon oncle avait levé ses grandsbrasvers l'épaisse voûte qui nous servait de ciel. Sa bouche ouverte démesurément, ses yeux fulgurants sous la lentille de ses lunettes, sa tête remuant de haut en bas, de gauche à droite, toute sa posture enfin dénotait un étonnement sans borne. (...)
Et nous étions là, seuls, dans les entrailles du globe, à la merci de ses farouches habitants ! Mon oncle regardait. « Allons, dit-il tout d'un coup en me saisissant lebras, en avant, en avant ! - Non ! m'écriai-je, non ! Nous sommes sans armes ! Que ferions-nous au milieu de ce troupeau de quadrupèdes géants ? (...)
J'avais en moi l'impression d'une chute presque verticale. La main de mon oncle et celle de Hans, cramponnées à mesbras, me retenaient avec vigueur. Tout à coup, après un temps inappréciable, je ressentis comme un choc ; le radeau n'avait pas heurté un corps dur, mais il s'était subitement arrêté dans sa chute. (...)
En quelques secondes je me trouvai à l'air libre que j'aspirai à pleins poumons. Mon oncle et Hans me serraient lebrasà le briser, et le radeau nous portait encore tous les trois. XLII Je suppose qu'il devait être alors dix heures du soir. (...)
Enfin ces paroles de mon oncle m'arrivèrent comme un murmure : « Nous montons ! - Que voulez-vous dire ? m'écriai-je. - Oui, nous montons ! nous montons ! » J'étendis lebras; je touchai la muraille ; ma main fut mise en sang. Nous remontions avec une extrême rapidité. (...)
Mon imagination surexcitée se promenait sur les plaines de neige des contrées arctiques, et j'aspirais au moment où je me roulerais sur les tapis glacés du pôle ! Peu à peu, d'ailleurs, ma tête, brisée par ces secousses réitérées, se perdit. Sans lesbrasde Hans, plus d'une fois je me serais brisé le crâne contre la paroi de granit. Je n'ai donc conservé aucun souvenir précis de ce qui se passa pendant les heures suivantes. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...