Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : pierre (13)(...) Le directeur de ce curieux établissement, où sont entassées des merveilles qui permettraient de reconstruire l'histoire du pays avec ses vieilles armes depierre, ses hanaps et ses bijoux, était un savant, l'ami du consul de Hambourg, M. le professeur Thomson. (...)
Mon oncle se hâta d'obéir à cette amicale injonction. Je le suivis. La cheminée de la cuisine était d'un modèle antique ; au milieu de la chambre, unepierrepour tout foyer ; au toit, un trou par lequel s'échappait la fumée. Cette cuisine servait aussi de salle à manger. (...)
demandai-je avec inquiétude. - Vois », dit mon oncle. Je portai mes regards vers la plaine ; une immense colonne depierreponce pulvérisée, de sable et de poussière s'élevait en tournoyant comme une trombe ; le vent la rabattait sur le flanc du Sneffels, auquel nous étions accrochés ; ce rideau opaque étendu devant le soleil produisait une grande ombre jetée sur la montagne. (...)
Je pris un certain plaisir à suivre de l'oeil les milliers de cascades improvisées sur les flancs du cône, et dont chaquepierreaccroissait l'assourdissant murmure. Mon oncle ne se contenait plus. Il y avait de quoi irriter un homme plus patient, car c'était véritablement échouer au port. (...)
Le lendemain le ciel fut encore couvert, mais le dimanche, 28 juin, l'antépénultième jour du mois, avec le changement de lune vint le changement de temps. Le soleil versa ses rayons à flots dans le cratère. Chaque monticule, chaque roc, chaquepierre, chaque aspérité eut part à sa bienfaisante effluve et projeta instantanément son ombre sur le sol. (...)
Vers six heures du soir, cette fête de la lumière vint à diminuer sensiblement, presque à cesser ; les parois prirent une teinte cristallisée, mais sombre ; le mica se mélangea plus intimement au feldspath et au quartz, pour former la roche par excellence, lapierredure entre toutes, celle qui supporte, sans en être écrasée, les quatre étages de terrain du globe. (...)
Il se leva et prit la lampe. Je le suivis. Il se dirigea vers la muraille. Je le regardai faire. Il colla son oreille sur lapierresèche, et la promena lentement en écoutant avec le plus grand soin. Je compris qu'il cherchait le point précis où le torrent se faisait entendre plus bruyamment. (...)
- C'est ce qu'on appelle du « surtarbrandur » ou bois fossile. - Mais alors, comme les lignites, il doit avoir la dureté de lapierre, et il ne pourra flotter ? - Quelquefois cela arrive ; il y a de ces bois qui sont devenus de véritables anthracites ; mais d'autres, tels que ceux-ci, n'ont encore subi qu'un commencement de transformation fossile. (...)
C'était le premier fossile de cette espèce ramené à la lumière du grand jour. Près de lui se rencontrèrent des haches depierreet des silex taillés, colorés et revêtus par le temps d'une patine uniforme. Le bruit de cette découverte fut grand, non seulement en France, mais en Angleterre et en Allemagne. (...)
J'ai dévoré les traités de Cassanion, et tous ces mémoires, brochures, discours et contre-discours publiés à propos du squelette du roi des Cimbres, Teutobochus, l'envahisseur de la Gaule, exhumé d'une sablonnière du Dauphiné en 1613 ! Au XVIIIe siècle, j'aurais combattu avecPierreCampet l'existence des préadamites de Scheuchzer ! J'ai eu entre les mains l'écrit nommé Gigans... » Ici reparut l'infirmité naturelle de mon oncle, qui en public ne pouvait pas prononcer les mots difficiles. (...)
Je ne me prononce pas, mais enfin l'homme est là, entouré des ouvrages de sa main, de ces haches, de ces silex taillés qui ont constitué l'âge depierre, et à moins qu'il n'y soit venu comme moi en touriste, en pionnier de la science, je ne puis mettre en doute l'authenticité de son antique origine. (...)
« Est-ce donc l'arme de quelque guerrier antédiluvien, m'écriai-je, d'un homme vivant, d'un contemporain de ce gigantesque berger ? Mais non ! Ce n'est pas un outil de l'âge depierre! Pas même de l'âge de bronze ! Cette lame est d'acier... » Mon oncle m'arrêta net dans cette route où m'entraînait une divagation nouvelle, et de son ton froid il me dit : « Calme-toi, Axel, et reviens à la raison. (...)
« Mais alors Saknussemm ? m'écriai-je. - Oui, fit mon oncle, a-t-il donc été arrêté par cette porte depierre? - Non ! non ! repris-je avec vivacité. Ce quartier de roc, par suite d'une secousse quelconque, ou l'un de ces phénomènes magnétiques qui agitent l'écorce terrestre, a brusquement fermé ce passage. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...