Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : spectacle (11)(...) Nous étions destinés à les connaître plus tard ; mais, en consultant la carte d'Olsen, je vis qu'on les évitait en longeant la sinueuse lisière du rivage ; en effet, le grand mouvement plutonique s'est concentré surtout à l'intérieur de l'île ; là les couches horizontales de roches superposées, appelées trapps en langue scandinave, les bandes trachytiques, les éruptions de basalte, de tufs et de tous les conglomérats volcaniques, les coulées de lave et de porphyre en fusion, ont fait un pays d'une surnaturelle horreur. Je ne me doutais guère alors duspectaclequi nous attendait à la presqu'île du Sneffels, où ces dégâts d'une nature fougueuse forment un formidable chaos. (...)
J'avais bien entendu parler de la Chaussée dos Géants en Irlande, et de la Grotte de Fingal dans l'une des Hébrides, mais lespectacled'une substruction basaltique ne s'était pas encore offert à mes regards. Or, à Stapi, ce phénomène apparaissait dans toute sa beauté. (...)
Le lendemain on se réveilla à demi gelé par un air très vif, aux rayons d'un beau soleil. Je quittai ma couche de granit et j'allai jouir du magnifiquespectaclequi se développait à mes regards. J'occupais le sommet de l'un des deux pics du Sneffels, celui du sud. (...)
On eût dit que les génies du gouffre illuminaient leur palais pour recevoir les hôtes de la terre. « C'est magnifique ! m'écriai-je involontairement. Quelspectacle, mon oncle ! Admirez-vous ces nuances de la lave qui vont du rouge brun au jaune éclatant par dégradations insensibles ? (...)
Je regardais, je pensais, j'admirais avec une stupéfaction mêlée d'une certaine quantité d'effroi. L'imprévu de cespectacleavait rappelé sur mon visage les couleurs de la santé ; j'étais en train de me traiter par l'étonnement et d'opérer ma guérison au moyen de cette nouvelle thérapeutique ; d'ailleurs la vivacité d'un air très dense me ranimait, en fournissant plus d'oxygène à mes poumons. (...)
répondit le professeur, lui ou un autre, qu'importe ? » Je trouvai la réponse un peu ingrate. Mais en ce moment mon attention fut attirée par unspectacleinattendu. A cinq cents pas, au détour d'un haut promontoire, une forêt haute, touffue, épaisse, apparut à nos yeux. (...)
Moi, je le désirais et je le craignais à la fois. Après une heure passée dans la contemplation de ce merveilleuxspectacle, nous reprîmes le chemin de la grève pour regagner la grotte, et ce fut sous l'empire des plus étranges pensées que je m'endormis d'un profond sommeil. (...)
Ce ruisseau que nous avons pris pour guide ne nous at-il pas complètement égarés ? - En tout cas, nous ne pouvons regretter d'être venus jusqu'ici. Cespectacleest magnifique, et... - Il ne s'agit pas de voir. Je me suis proposé un but, et je veux l'atteindre ! (...)
Je me traîne jusqu'à lui. Il s'est fortement cramponné à un bout de câble et paraît considérer avec plaisir cespectacledes éléments déchaînés. Hans ne bouge pas. Ses longs cheveux, repoussés par l'ouragan et ramenés sur sa face immobile, lui donnent une étrange physionomie, car chacune de leurs extrémités est hérissée de petites aigrettes lumineuses. (...)
D'autres corps se rencontraient à chaque pas que nous faisions dans cette poussière, et mon oncle pouvait choisir le plus merveilleux de ces échantillons pour convaincre les incrédules. En vérité, c'était un étonnantspectacleque celui de ces générations d'hommes et d'animaux confondus dans ce cimetière. Mais une question grave se présentait, que nous n'osions résoudre. (...)
Dans le nord, une immense étendue d'eau étincelait sous les rayons solaires, laissant poindre çà et là l'extrémité d'une mâture ou la convexité d'une voile gonflée au vent. L'imprévu d'un pareilspectacleen centuplait encore les merveilleuses beautés. « Où sommes-nous ? où sommes-nous ? » répétais-je à mivoix. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...