Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : table (15)(...) Mais, pendant ce rapide passage, il avait jeté dans un coin sa canne à tête de casse-noisettes, sur latableson large chapeau à poils rebroussés, et à son neveu ces paroles retentissantes : « Axel, suis-moi ! (...)
Un vieux document, enfermé depuis un temps immémorial dans un vieux livre, ne pouvait manquer d'avoir un haut prix à ses yeux. « Qu'est-ce que cela ? » s'écria-t-il. Et, en même temps, il déployait soigneusement sur satableun morceau de parchemin long de cinq pouces, large de trois, et sur lequel s'allongeaient, en lignes transversales, des caractères de grimoire. (...)
Ce que je fis en conscience. « Je n'ai jamais vu chose pareille ! disait la bonne Marthe. M. Lidenbrock qui n'est pas àtable! - C'est à ne pas le croire. - Cela présage quelque événement grave ! » reprenait la vieille servante en hochant la tête. (...)
Mais il y a un secret, et je le découvrirai, sinon... » Un geste violent acheva sa pensée. « Mets-toi là, ajouta-t-il en m'indiquant latabledu poing, et écris. » En un instant je fus prêt. « Maintenant, je vais te dicter chaque lettre de notre alphabet qui correspond à l'un de ces caractères islandais. (...)
On arrivait ainsi jusqu'au bord de l'Elbe, et, après avoir dit bonsoir aux cygnes qui nagent parmi les grands nénuphars blancs, nous revenions au quai par la barque à vapeur. Or, j'en étais là de mon rêve, quand mon oncle, frappant latabledu poing, me ramena violemment à la réalité. « Voyons, dit-il, la première idée qui doit se présenter à l'esprit pour brouiller les lettres d'une phrase, c'est, il me semble, d'écrire les mots verticalement au lieu de les tracer horizontalement. (...)
segnittamurtn ecertserrette, rotaivsadua, ednecsedsadne lacartniiiluJsiratracSarbmutabiledmek meretarcsilucoYsleffenSnl En finissant, je l'avouerai, j'étais émotionné, ces lettres, nommées une à une, ne m'avaient présenté aucun sens à l'esprit ; j'attendais donc que le professeur laissât se dérouler pompeusement entre ses lèvres une phrase d'une magnifique latinité. Mais, qui aurait pu le prévoir ! Un violent coup de poing ébranla latable. L'encre rejaillit, la plume me sauta des mains. « Ce n'est pas cela ! s'écria mon oncle, cela n'a pas le sens commun ! (...)
On comprend si je fus ému ! Mes yeux se troublèrent. Je ne pouvais m'en servir. J'avais étalé la feuille de papier sur latable. Il me suffisait d'y jeter un regard pour devenir possesseur du secret. Enfin je parvins à calmer mon agitation. (...)
« Lisons », m'écriai-je, après avoir refait dans mes poumons une ample provision d'air. Je me penchai sur latable; je posai mon doigt successivement sur chaque lettre, et, sans m'arrêter, sans hésiter, un instant, je prononçai à haute voix la phrase tout entière. (...)
Je saisis non seulement la feuille de papier, mais le parchemin de Saknussem ; d'une main fébrile j'allais précipiter le tout sur les charbons et anéantir ce dangereux secret, quand la porte du cabinet s'ouvrit. Mon oncle parut. V Je n'eus que le temps de replacer sur latablele malencontreux document. Le professeur Lidenbrock paraissait profondément absorbé. Sa pensée dominante ne lui laissait pas un instant de répit ; il avait évidemment scruté, analysé l'affaire, mis en oeuvre toutes les ressources de son imagination pendant sa promenade, et il revenait appliquer quelque combinaison nouvelle. (...)
demanda-t-il après quelques instants de silence. - Trois heures, répondis-je. - Tiens ! mon dîner a passé vite. Je meurs de faim. Atable. Puis ensuite... - Ensuite ? - Tu feras ma malle. - Hein ! m'écriai-je. - Et la tienne ! » répondit l'impitoyable professeur en entrant dans la salle à manger. (...)
Je réservai ma dialectique pour le moment opportun, et je m'occupai du repas. Inutile de rapporter les imprécations de mon oncle devant latabledesservie. Tout s'expliqua. La liberté fut rendue à la bonne Marthe. Elle courut au marché et fit si bien, qu'une heure après ma faim était calmée, et je revenais au sentiment de la situation. (...)
Après le dessert, il me fit signe de le suivre dans son cabinet. J'obéis. Il s'assit à un bout de satablede travail, et moi à l'autre. « Axel, dit-il d'une voix assez douce, tu es un garçon très ingénieux ; tu m'as rendu là un fier service, quand, de guerre lasse, j'allais abandonner cette combinaison. (...)
Je me réveillai à cinq heures, brisé de fatigue et d'émotion. Je descendis à la salle à manger. Mon oncle était àtable. Il dévorait. Je le regardai avec un sentiment d'horreur. Mais Graüben était là. Je ne dis rien. (...)
J'eus bientôt arpenté ces voies mornes et tristes ; j'entrevoyais parfois un bout de gazon décoloré, comme un vieux tapis de laine râpé par l'usage, ou bien quelque apparence de verger, dont les rares légumes, pommes de terre, choux et laitues, eussent figuré à l'aise sur unetablelilliputienne ; quelques giroflées maladives essayaient aussi de prendre un petit air de soleil. (...)
Puis tranquillement, automatiquement, sans qu'un baiser fût plus accentué que l'autre, il embrassa l'hôte, l'hôtesse et leurs dixneuf enfants. La cérémonie terminée, on se mit àtable, au nombre de vingt-quatre, et par conséquent les uns sur les autres, dans le véritable sens de l'expression. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...