Voyage au Centre de la Terre
sur Les Ludopathes
Contient : tonnerre (5)(...) En ce moment, nous entendions distinctement un son inaccoutumé courir dans les flancs de la muraille granitique, une sorte de mugissement sourd, comme untonnerreéloigné. Pendant cette première demi-heure de marche, ne rencontrant point la source annoncée, je sentais les angoisses me reprendre ; mais alors mon oncle m'apprit l'origine des bruits qui se produisaient. (...)
Déjà je sentais l'évanouissement me reprendre, et, avec lui, l'anéantissement suprême, quand un bruit violent vint frapper mon oreille. Il ressemblait au roulement prolongé dutonnerre, et j'entendis les ondes sonores se perdre peu a peu dans les lointaines profondeurs du gouffre. (...)
En promenant mon oreille sur la paroi, je trouvai un point mathématique où les voix paraissaient atteindre leur maximum d'intensité. Le mot « förlorad » revint encore à mon oreille ; puis ce roulement detonnerrequi m'avait tiré de ma torpeur. « Non, dis-je, non. Ce n'est point à travers le massif que ces voix se font entendre. (...)
Mais avant qu'elle n'arrive jusqu'à nous le voile de nuage se déchire, la mer entre en ébullition et l'électricité, produite par une vaste action chimique qui s'opère dans les couches supérieures, est mise en jeu. Aux éclats dutonnerrese mêlent les jets étincelants de la foudre ; des éclairs sans nombre s'entre-croisent au milieu des détonations ; la masse des vapeurs devient incandescente ; les grêlons qui frappent le métal de nos outils ou de nos armes se font lumineux ; les vagues soulevées semblent être autant de mamelons ignivomes sous lesquels couve un feu intérieur, et dont chaque crête est empanachée d'une flamme. (...)
Je ne pouvais les comparer qu'au bruit que feraient un grand nombre de chariots entraînés rapidement sur le pavé. C'était untonnerrecontinu. Puis, la boussole affolée, secouée par les phénomènes électriques, me confirmait dans mon opinion. (...)Jules Verne. Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits ». I - Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine. « Bon, me dis-je, s'il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des ...