Les évolutions de l'armée française sous la IIIème
Républiquesur Loukoum On Line
Le décret du 15 novembre 1865 est la première étape d'une réorganisation de l'armée de la République, avec le renouvellement et la réorganisation du parc d'artillerie. (1) La guerre de 1866, contre l'envahisseur prussien a facilité l'acceptation par l'opinion publique de la nécessité d'une réorganisation de l'armée, avec retour à l'incorporation de la classe entière. La loi Niel (du nom de son auteur, le maréchal Niel) du 1er février 1868 (2) prévoit : l'incorporation de la classe entière, ...Contient : service (21)(...) La loi Niel (du nom de son auteur, le maréchal Niel) du 1er février 1868 (2) prévoit : l'incorporation de la classe entière, une partie étant seule appelée à l'activité, l'autre soumise à des exercices périodiques et elle-même divisée en deux fractions, la première pouvant être appelée par le ministre, la seconde par un décret. A l'issue duservice, les libérés servent trois ans dans la garde mobile ; la suppression de l'exonération (pratique consistant pour un conscrit à se racheter en versant une somme d'argent à l'Etat), et le rétablissement du remplacement (pratique consistant pour un conscrit à se faire remplacer en proposant un autre homme (volontaire) à sa place) ; unservicede 5 ans dans l'active et de 4 ans dans la réserve pour la première partie du contingent ; de 4 ans (vite ramenés à 5 mois) pour la seconde partie ; les exemptés et les remplacés font 5 ans dans la garde mobile (qu'une loi permet de verser dans l'armée active). En dépit de l'opposition d'hommes politiques tels que Garnier-Pagès (qui soutient qu'en cas d'invasion on réaliserait une levée en masse comme en 1793 : 'Avec ce système, la France est invincible' (3)) ou Gambetta (qui réclame en 1869 la totale disparition de l'armée d'active (3)), et malgré la mort du maréchal Niel en août 1869, la loi est votée et mise en application. (...)
Loi du 27 juillet 1870 sur le recrutement (5) : Les obligations militaires durent de la vingtième à la quarantième année. Leserviceactif à long terme dure 5 ans et concerne la moitié du contingent ; l'autre moitié (déterminée par tirage au sort) ne sert qu'un an. Des dispenses deserviceactif sont accordées aux soutiens de famille. Des dispenses totales deservicemilitaire, même en temps de guerre, sont accordées aux ecclésiastiques et aux candidats à l'enseignement public. Les élèves des grandes écoles et les bacheliers peuvent contracter un engagement conditionnel d'un an (destinés en principe à fournir des officiers de complément, ils doivent verser à l'Etat 1500 francs pour rembourser les frais de première mise et d'entretien). (...)
Le premier bureau s'occupe de l'organisation générale de l'armée, de la mobilisation, et du stationnement des troupes ; le deuxième bureau s'occupe de statistique militaire et de renseignement ; le troisième bureau s'occupe des opérations militaires, de l'instruction de l'armée et de la topographie en campagne ; le quatrième bureau s'occupe duservicedes étapes et des chemins de fer, de l'exécution des mouvements de troupes et de leur transport par voies ferrées et fluviales. (...)
L'état-major de l'armée est créé le 6 mai 1890, supprimant enfin les liens entre le chef d'Etat-Major général et le ministre de la Guerre. En 1875 (8), leserviceest réduit à 4 ans pour la première portion du contingent. Il sera ensuite progressivement réduit à 40 mois. Loi du 15 juillet 1887 sur la réforme duservicemilitaire (9) : Extension de la durée des obligations militaires de 20 à 25 ans, réduction duserviceactif à 3 ans. Pour des raisons budgétaires, les soutiens de famille, les jeunes gens sortant de certaines écoles ou titulaires de certains diplômes, et ceux qui se destinent à l'enseignement ou au culte, ne servent qu'un an. La durée duservicedans la réserve passe de 4 à 7 ans, ce qui permet (en augmentant par ailleurs l'effectif des cadres) de constituer des unités de réserve rapidement utilisables en temps de guerre. (...)
Ultérieurement (11), l'égalité des charges militaires sera atteinte par une nouvelle loi fixant à deux ans pour tous la durée duserviceactif et à 11 ans celle du maintien dans la réserve, et supprimant les dispenses. Cette même année seront créés les élèves officiers de réserve. (...)
Par décret du 18 février 1875, le général de Cissey, ministre de la Guerre, institue des cours militaires spéciaux (Ecole d'Application d'Etat-Major, en 1878 Ecole Militaire Supérieure, puis Ecole Supérieure de Guerre par la loi sur leserviced'état-major du 20 mars 1880). En partie inspirés de l'exemple de l'état-major prussien (avec sa Kriegsakademie), ils assurent en deux ans la formation des officiers d'état-major. (...)
se fait par concours pour les officiers subalternes (du sous-lieutenant au capitaine) de toutes armes ayant accompli cinq ans deservicecomme officier (dont trois dans la troupe), ou par examen spécial pour les capitaines et officiers supérieurs de toutes armes. L'E.S.G. délivre le brevet d'état-major. Leserviced'état-major est assuré par un personnel de toutes armes, titulaire de ce brevet, employé temporairement à ceserviceet placé hors cadres, mais continuant à appartenir à son arme ; la loi du 20 mars 1880 a supprimé le corps d'état-major. Loi du 24 juillet 1871 sur l'organisation générale de l'armée (12) : Constitution de divisions et de corps d'armée permanents, pour éviter le désordre des mobilisations et concentrations de 1854 et 1859. (...)
Le fusil Chassepot 1866, à chargement par la culasse, de calibre 11 mm, tirant jusqu'à 1650 m, est le meilleur de tous les fusils enservicedans les armées de l'époque, supérieur au fusil à aiguille Dreyse qui équipe les Prussiens depuis 1848. (...)
En 1874 est adopté le fusil Gras avec cartouche métallique (calibre 11 mm) ; arme tirant encore au coup par coup, mais robuste, précise et fiable. En 1886 entre enservicele fusil Lebel avec magasin de 8 cartouches (calibre 8 mm). En 1884, le Français Paul Vieille, qui a découvert les poudres colloïdales en 1880, gélatinise le coton poudre, créant la poudre B, beaucoup plus puissante que la poudre noire et sans fumée ni résidus. (...)
(26) Cependant, chaque année des inventeurs proposent lors du Concours militaire des engins pourvus de mitrailleuses, ou d'engins explosant au choc et destinés à être jetés à la main par dessus bord, ou lâchés depuis des caissons-chargeurs, sur des cibles au sol, ou d'autres moyens de tuer son prochain.Servicede santé : La loi du 16 mars 1882 créant la Direction spéciale duservicede santé militaire, puis la loi du 18 juillet 1889 qui vient compléter la précédente, permettent auservicede santé des armées d'obtenir son autonomie : il ne dépend plus du commandement du corps d'armée. En 1890 est créé le Corps de santé des colonies, à partir de médecins volontaires issus du corps de la marine. Fortifications : L'effort principal de fortification français porte sur la frontière nord-est ; les Alpes et les Pyrénées, constituant des obstacles difficiles à franchir pour une armée en campagne, sont moins renforcées, d'autant plus que ni les Italiens, ni les Espagnols, ni les Suisses, ne constituent une menace importante aux yeux de l'Etat-Major. (...)
(28) Le premier document de conduite des grandes unités sera le décret du 28 mai 1895 portant règlement sur leservicedes armées en campagne (RSC). Aux yeux de l'Etat-Major, l'ennemi, c'est la Prusse (ce qui est d'autant plus vrai que cette dernière n'a pas digéré la perte de la Rhénanie occidentale et ne cache pas son désir de reconquête). (...)