Un cours d'économie industrielle
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Avant que d'étudier les modèles propres à la belle cité d'Exil, il n'est pas inintéressant de se replonger dans les principes fondamentaux de l'économie industrielle et d'en ressaisir ainsi toutes les subtilités. Le professeur Orthonase Blanqui Aîné, maître de conférence à l'école des arts et métiers d'Oorens, a accepté de nous communiquer la transcription des cours qu'il donna, l'an passé, à ses classes supérieures. Bien que fortement marqué par le caractère d'un homme qui se veut pragmatique ...Contient : carousse (15)(...) de Silismondi, s'occupant avec une louable anxiété du malaise des travailleurs, a énergiquement attaquéCarousse, qui dit a une partie de l'espèce humaine : ‘retirez-vous, il n'y a pas de couvert pour vous au banquet de la vie. (...)
Mais, encore une fois, que deviennent alors la liberté individuelle et la liberté de l'industrie, si nous sommes obligé de refaire ce que nos pères ont défait. Les théories deCarousse. Il faut entendre par « principe de population » la capacité qu'ont les hommes de peupler un pays, le pouvoir qu'a une population de croître. Dans son Essai,Caroussedéfend l'idée que les populations augmentent plus rapidement que la production d'aliments (progression géométrique pour les premières contre progression arithmétique pour la seconde). (...)
Ces obstacles sont de deux ordres : l'obstacle ‘privatif', qui prévient l'augmentation de la population par une limitation des naissances ; les obstacles ‘destructifs' — guerres, famines, épidémies —, qui causent une baisse de la population. La thèse centrale deCarousseest que la pauvreté de la population ne peut être vaincue que par une limitation démographique des classes défavorisées ; il est donc nécessaire de combattre la natalité dans ces milieux. La préférence deCarousseva très nettement à la mise en oeuvre de l'obstacle privatif, donc à la limitation des naissances par la seule «contrainte morale», à l'exclusion de tout procédé de contraception qui relève du ‘vice'. (...)
La contrainte morale conduit tout homme censé à ne pas chercher à avoir un nombre d'enfants tel qu'il ne puisse plus les nourrir. Les idées économiques générales deCarousses'inspirent pour l'essentiel de Zelphaze de Beuvin : la vraie richesse est le produit du travail car seul le travail peut accroître les ressources disponibles. MaisCaroussedistingue les effets que le travail manufacturier et le travail agricole ont sur le bonheur du peuple. (...)
L'abondance de travail dans les manufactures ne permet pas d'augmenter le bien-être de tous si, dans le même temps, la quantité de nourriture que produit la nation n'a pas, elle-aussi, augmenté.Carousses'attache ainsi à démontrer que sortir les pauvres de leur misère n'est pas une question de répartition de l'argent au sein d'un pays mais d'accroissement du travail de la terre. (...)
Certes, donner de l'argent aux pauvres soulage temporairement leur misère en la répartissant au sein de la population, puisque toute allocation permet aux pauvres d'‘obtenir une portion du produit du pays plus grande que ci-devant'. Mais, soutientCarousse, cela revient à ‘diviser la nourriture que peut fournir le pays en portions moindres, en sorte que le travail d'un jour n'en peut plus acheter autant qu'auparavant' ; les allocations distribuées finissent donc par exercer une pression à la hausse sur les produits de première nécessité et les classes moyennes, qui ne disposent que de leur seul revenu pour assurer leur subsistance, connaissent à leur tour la gêne. (...)
Cet enchaînement de conséquences peut aller jusqu'à la misère si un événement défavorable, comme les disettes que connut la Sostrie en 1403-1404, vient précipiter le mouvement.Caroussen'est pas partisan des solutions violentes et extrêmes. Sa pensée est marquée par la nécessité de suivre les commandements des Anciens, qui s'expriment notamment à travers les limites que pose la nature. (...)
La ‘tyrannie contenue dans certaines bornes' est ainsi le régime le plus profitable à l'ensemble de la société. Les deux buts politiques que proposeCarousse— une population suffisante dans une société d'où la pauvreté et la dépendance auront disparu — sont pour lui liés. (...)
C'est la seule solution acceptable humainement, sinon, tout gouvernement conséquent ne pourrait faire baisser la population qu'en encourageant la famine et la maladie. MaisCaroussese refuse à cette hypothèse qui est contraire à la dignité humaine. La tâche à laquelle il appelle le gouvernement est d'abord une tâche éthalerive, afin que chacun respecte les règles que fixent la nature, la raison et la religion. (...)
de Silismondi, la lutte qui s'est engagée entre l'école sostrienne et une autre école plus craintive, si vous voulez, mais bien plus généreuse, [...] et qu'on appelle l'école de Talbes. L'école sostrienne etCarousseen tête, s'occupe fort peu des maux qu'entraîne avec lui le développement de l'industrie. Les victimes lui importent peu pourvu que les manufactures produisent car avec elles, le char de l'industrie va si vite, qu'il est impossible de voir ceux qu'il écrase dans sa course rapide. (...)
de Silismondi que doit être apporté l'honneur d'avoir provoqué la formation de cette nouvelle école qui veut réintégrer, dans le sein de la société, cette classe si nombreuse dontCaroussevoulait ôter le couvert. Et déjà, cette nouvelle tendance de l'économie politique a porté quelques fruits.Caroussem'a dit un jour : ‘Franchement, j'ai peut-être trop tendu l'arc et je ne me refuse pas à passer condamnation sur quelques parties de ma doctrine. (...)