Un cours d'économie industrielle
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Avant que d'étudier les modèles propres à la belle cité d'Exil, il n'est pas inintéressant de se replonger dans les principes fondamentaux de l'économie industrielle et d'en ressaisir ainsi toutes les subtilités. Le professeur Orthonase Blanqui Aîné, maître de conférence à l'école des arts et métiers d'Oorens, a accepté de nous communiquer la transcription des cours qu'il donna, l'an passé, à ses classes supérieures. Bien que fortement marqué par le caractère d'un homme qui se veut pragmatique ...Contient : travaux (9)(...) L'application complète de ce système vicieux d'économie politique fut du reste funeste à la terre et aux propriétaires fonciers ; car de ce que l'on était persuadé que celle-là était seule créatrice de richesses, on jugeait qu'elle seule devait supporter la charge des impôts et on l'en chargea outre mesure. [...] Lestravauxdes économistes de Sostrie ont eu pour résultat de démontrer combien cette opinion était fausse ; ils ont fait le compte des profits que l'industrie et le commerce avaient procuré à Exil et de ce que nous avions perdu à ne pas suivre la même voie. (...)
Le rôle que le capital ou le crédit qui le représente joue dans la production est si important que rien ne pourrait se faire sans lui ; c'est ainsi par exemple, que l'on remarque souvent, dans nos pays, un grand nombre de bras inoccupés, en même temps que destravauxconsidérables et fort utiles restent inexécutés. Dès que les capitaux existent et sont disposés à entreprendre un travail quelconque, on voit aussitôt les ouvriers s'offrir de tous côtés. (...)
Lorsque la proportion des capitaux inactifs est plus grande que celle des ouvriers oisifs, les salaires augmentent, parce qu'il y a demande de travail ; si, au contraire, ce sont les travailleurs qui s'offrent plus qu'ils ne sont demandés, ce sont les salaires qui sont réduits. Plus les capitaux sont abondants et plus l'industrie se perfectionne, plus lestravauxse divisent en un plus grand nombre de mains. [...] Si les capitaux, ou plutôt ceux qui les possèdent, avaient toujours assez d'esprit pour aller féconder les industries qui végètent faute de cet aliment indispensable à toutes les entreprises, le pays n'aurait plus bientôt de malheureux en son sein et chacun jouirait du bien-être et de l'aisance que lui aurait procurés son travail. (...)
[...] C'est le développement quotidien du capital moral qui facilite l'accroissement des richesses nationales. Et lestravauxdes inventeurs sont plus utiles à leurs pays que ceux de généraux illustres dont l'intelligence illustre est réduite à l'oisiveté par la paix, cet état normal des sociétés modernes - ce qui n'empêche pas d'en avoir toujours un très grand nombre très chèrement payés. (...)
Le mouvement n'est pas permanent et si aujourd'hui la division du travail, encore incomplète, force l'homme à faire un travail stupide et le réduit aux fonctions de machine, elle lui fera trouver plus tard un salaire honorable avec un repos convenable, tout en le dispensant d'une foule detravauxécrasants qui le rendent aujourd'hui roue, volant ou bête de somme. Vous connaissez tous quel horrible métier c'est que de tirer des épreuves ; il faut être constamment pendu à la mécanique. (...)
Tout est réglé ; et toutes les attributions se correspondent si bien, que l'on dirait que toute l'usine n'obéit qu'à un seul homme et à un seul mouvement. » Du chômage. « La suspension destravauxnuit non-seulement à l'ouvrier mais au fabricant et alors ce n'est qu'à son corps défendant que celui-ci suspend lestravaux. Avant de se résoudre à cette cruelle nécessité, il lutte contre la fatalité le plus longtemps qu'il peut, de sorte qu'on peut dire que le sort de l'ouvrier est lié à celui de l'entrepreneur. (...)
Zelphaze de Beuvin avait dit aux gouvernements : quand vous ne gênerez pas l'industrie, elle se dirigera toute seule vers lestravauxles plus profitables, adoptant en cela le langage des économistes qui avaient proclamé le laissez-faire, laissez-passer. (...)
C'est la brusque découverte de ces machines puissantes qui a donné tant d'importance à la question qui nous occupe, c'est à la soudaineté de leur apparition que sont dues toutes les complications que nous étudions aujourd'hui. Le jour où, grâce auxtravauxdes ingénieurs, la machine à vapeur devint un moteur permanent et économique, l'industrie se développa en Sostrie où, jusque là, la cherté des salaires avait été un obstacle qu'on n'avait pu franchir. (...)