De la monnaie et du numéraire
sur Ballon-Taxi au format (3.5 Mo)
Du métal et des monnaies. « Le numéraire ne servant ni à la nourriture de l'homme, ni à son entretien, ni à rien de ce qu'il consomme pour son usage, il faut chercher ailleurs la raison de l'importance qu'on lui accorde et de l'intérêt qu'on attache à en posséder la plus grande quantité possible. Nous trouvons bien, dans l'histoire, que quelques peuples ont vécu heureux sans lui, et ont atteint un certain degré de puissance ; mais ces exemples sont excessivement rares, tandis que le nombre des ...Contient : commerce (14)(...) Malgré cette diminution réelle, les gouvernements ne convinrent pas de leurs fautes, et les répétèrent constamment ; ils en commirent encore une autre, ce fut de considérer l'or et l'argent comme la richesse même, tandis que ces métaux ne sont que des intermédiaires, des instruments decommerce, et qu'ils n'ont pas même une utilité matérielle aussi grande que d'autres métaux, le fer, par exemple, avec lequel on peut faire des outils, tandis qu'ils sont impropres à cet usage. (...)
L'utilité réelle des métaux précieux consiste, ainsi que je l'ai démontré plus haut, à servir et à faciliter les échanges ducommerceauxquels ils sont presqu'aussi nécessaires que les routes, et c'est même chose remarquable que d'observer comme ces grands agents du négoces se sont, à toutes les époques, perfectionnés simultanément. (...)
Lorsqu'il n'y a pas de monnaie et que les échanges ont lieu en nature, produit contre produit, il n'y a pas non plus de routes ni de chemin, les transports se font à dos de mulet, de yacks ou de chameaux ; avec les progrès de la civilisation, lorsque les hommes se groupent en société et forment des villes, ils établissent des routes afin de communiquer entre eux, et ils adoptent une monnaie pour faciliter leurs échanges. Lecommerce, une fois organisé, a recherché tous les moyens de faciliter ses opérations, et il en est arrivé à ce point, aujourd'hui, de trouver les routes ordinaires trop lentes, même lorsqu'il les parcourt au galop des chevaux, et la monnaie, embarrassante pour solder ses achats ou recevoir le montant de ses ventes et c'est pour gagner du temps, ce précieux capital comme disent les sostriens, qu'ont été inventés les billets de banque d'une part et les chemins de fer de l'autre. (...)
C'est à l'observation constante de cette règle, que certains états ont dû de voir leur monnaie préférées par lecommerceet recherchées sur toutes les places. Les valeurs exiléennes, les sequins sostriens, les batzen de Talbes doivent cet avantage à leur grande pureté. (...)
, dix, douze ou même quinze thalers de plus que sa valeur officielle ; les ministres impériaux ont pensé que cette prime, à laquelle lecommercea donné le nom d'agio, faisait partie de la valeur intrinsèque de l'or, et qu'il n'y avait aucun inconvénient à fabriquer de nouvelles pièces qui ne contiendraient réellement qu'une quantité d'or équivalente à ce que le public consentait à donner d'argent en échange, c'est-à-dire diminuées dans les fait de dix, douze ou quinze thalers par mille. (...)
Qu'un négociant impérial vienne en Talbes pour négocier une partie de vins, et après le prix convenu, le propriétaire talbéen stipulera une augmentation de 13 pour cent en cas de paiement en or affaibli ; il en sera de même partout ailleurs ; la défiance, l'incertitude du mode de paiement rendront les transactions plus difficiles et feront élever les prix. De toute les manières, ce projet est mauvais, il nuit aucommerceet ne peut, malgré ses auteurs, empêcher l'or d'être recherché avec une faveur, c'est-à-dire un agio variable, suivant certaines circonstances. (...)
C'est ce caractère singulier qui a frappé les gouvernements et qui les a portés à en prohiber l'exportation par tous les moyens possibles. De là, ces lois prohibitives, ces traites decommerce, dont j'ai souvent déploré avec vous la triste influence. Comme cela arrive presque toujours pour les questions d'une solution compliquée, des systèmes différents et presque tous absolus ont voulu prouver, les uns l'indispensabilité d'un numéraire abondant, les autres sont inutilité complète, et des hommes du plus grand mérite se sont trouvés aux points extrêmes. (...)
de Silismondi, se sont écriés : Hors des métaux précieux point de salut ; les autres ont dit, avec l'économiste exiléen Graciado : Sans crédit et sans monnaie de papier, pas decommerce, pas d'industrie et partant, pas de richesse et aussi pas de salut. M. de Silismondi [...] a déclaré une guerre à mort au crédit, s'efforçant à montrer les partisans de ce système entraînés sur un plan incliné, au bout duquel se trouve un précipice sans fond. (...)
Voici quelques autres résultats de cette institution, qui, quoique fort ancienne sur Exil, n'a été généralement adopté que depuis le commencement de ce siècle sur Forge. Autrefois, les opérations decommerce, c'est-à-dire les échanges ne pouvaient se consommer qu'avec de l'argent ; les fortes maisons seules pouvaient faire usage du crédit, c'est-à-dire payer avec des lettres de change ; tout le petitcommerceet les particuliers traitaient au comptant, et les affaires se trouvaient ainsi limitées par le capital de chaque individu. Le crédit mieux compris a fait cesser cet état de choses. (...)
C'est en étudiant le mécanisme de cet établissement, dont les fonctions sont si simples et si régulières, que Graciado a été conduit à son système exclusif. Un effet decommercepeut bien circuler d'homme à homme, mais comme on ne l'accepte qu'avec confiance, il peut arriver que le dernier à qui on l'offre ne veuille pas le prendre. (...)
Cette banque prendra le papier de ceux qui s'adresseront à elle s'il a trois mois et trois signatures, et elle leur donnera en échange un billet d'une forme particulière et sera pour elle un engagement de payer 1000 sequins, si vous voulez, au porteur et à vue. Mais, me dira-t-on, pourquoi donnez-vous un billet en échange d'un effet decommerceque vous avez escompté. Si la personne qui s'est adressée à vous a besoin d'argent, elle viendra se faire rembourser tout de suite. (...)
Les avantages de la maison de change seraient : 1° Pour le public, de faciliter les paiements en faisant disparaître l'inconvénient du transport des sommes en espèces, lourdes, encombrantes, etc. ; 2° Pour lecommerce, de multiplier les affaires, en faisant servir à une opération nouvelle les fonds engagés dans une opération non encore consommée ; 3° Pour le pays, en augmentant sa force productive, par l'accroissement de son capital circulant ; 4° Pour les actionnaires, en prélevant des commissions sur toutes les négociations à l'escompte, qui ont été soldées avec des billets coûtant 4,5 VE de fabrication et représentant 1000 VE de capital. (...)
Bien qu'il n'y ait rien d'absolu dans cette question, on peut aujourd'hui admettre dans des billets de 100 VE ; mais je crois qu'il y aurait danger à descendre plus bas, surtout s'ils arrivent à représenter le salaire des ouvriers. La monnaie de papier est destinée à servir et à faciliter lecommerce; elle doit donc rester dans les mains des hommes d'affaires, et ne jamais intervenir dans les rapports du marchand avec le consommateur. (...)