Rendre les personnages attachants
sur Tartofrez
Allez zou, un autre billet de jeuderologie. Ce n'est pas tant qu'une sale bête m'a mordue, mais, maintenant que j'ai plus de temps, je fais mes fonds de tiroirs de billets que j'avais commencés mais par terminés durant ces derniers mois. Ca me permet de me changer un peu les idées entre deux séances de rédaction pour Tenga. Donc... Celui-ci vient à la fois de la question d'un meneur de Qin qui n'arrivait pas à faire en sorte que ses joueurs s'attachent à un personnage non joueur spécifique et de ...Contient : vis (10)(...) Ces oppositions peuvent être de plusieurs natures : liée au personnage en lui-même (contradictions, conflits), au personnagevisàvisdes autres, ouvisàvisde son environnement et du reste du monde.Visàvisde lui même, le contraste permet de faire ressortir les contradictions et les conflits intérieurs. Cela peut se voir au niveau de l'attitude comme de l'apparence, du nom, ou de quoi que ce soit d'autre. Imaginez par exemple à la fin du XIXième siècle, un jeune prussien qui s'appelle Marcel Gomez (nom). On sent immédiatement qu'il y a des choses à découvrir autour de lui, et il en devient intéressant. De même un jeune aristocrate avec un oeil au beurre noir ou aux vêtements en grande partie déchirés, un clochard puant l'alcool mais habillé bien trop richement sont des exemples courants (apparence). Ensuite, imaginez en pleine révolution française, un indien fraichement débarqué des Amériques et pratiquant le kung fu (attitude). (...)
Et enfin, pour prendre un grand classique, d'Humphrey Bogart dans Casablanca à Harrison Ford dans la guerre des étoiles, prenez un type avec une gueule de dur, pas le genre à s'attacher et à le revendiquer, et laissez le systématiquement se mettre dans les ennuis pour aider ceux avec qui il dit ne pas vouloir s'attacher (discours vs action). Etc...Visàvisdes autres, le contraste est très facile (Cf tous les buddy movies) à utiliser et permet de typer plusieurs personnages à la fois, du moment que leurs joueurs soient prêt à aller dans le même sens et qu'il accepte un déséquilibre entre leurs avatars. Entre ceux que tout oppose et dont on ignore si leur amitié tiendra le coup (et dont on espère qu'il y aura ET des trahisons ET des moments de bravoure), le maître et le disciple, le père (adulte) et le fils (jeune), le fils (adulte) et le père (vieux et dépendant), les amants de Vérone, le soupirant et celle qui ne veut lui céder, le criminel et le justicier, la servante débrouillarde et sa maîtresse tyrannique mais aimante, etc... Le contraste permet de définir les deux personnages à la fois et ce qui arrive à l'un peut dévoiler des informations importantes sur l'autre.Visàvisde l'environnement, c'est aussi quelque chose de facile à mettre en place, mais j'avoue trouver que c'est souvent fait avec la subtilité d'un trente-huit tonnes (disons qu'il y a 4 ou 5 visiteurs pour un ghost dog). Jouer le décalage culturel, voire temporel, c'est souvent bien pour exposer le personnage, cela permet souvent quelques rires faciles, mais il vaut mieux que cela s'efface rapidement pour laisser le scénario se dérouler, sauf si cela devient un des moteurs de l'intrigue et que c'est bien intégré au niveau de la campagne elle-même, par exemple parce que le groupe entier partage ce décalage (un village de « marrons » dans le sud des USA, une mission jésuite au Japon, etc...). (...)