Le mystère de Roanoke
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Le mystère de l'Ile de Roanoke constitue sans doute une des plus grandes énigmes de l'Histoire américaine. Comme d'autres mystères du même style, ces événements inexpliqués ont donné lieu à toutes sortes d'hypothèses, des plus vraisemblables aux plus irrationnelles et l'histoire de la « colonie perdue » a laissé une profonde empreinte dans l'imaginaire américain - empreinte que l'on peut retrouver, par exemple, dans des romans comme Simetierre de Stephen King ou Le Rôdeur devant le Seuil de Lovecraft ...Contient : angleterre (15)(...) Ces événements s'étendent sur une période de sept ans, de 1584 à 1590. En l'an de grâce 1584, la reine Elisabeth d'Angleterrechargea le célèbre gentilhommeaventurier Sir Walter Raleigh d'établir une première colonie anglaise permanente sur les rivages d'Amérique du Nord - une décision motivée par des intérêts économiques mais aussi politiques. (...)
A cette époque, l'exploration et la colonisation du Nouveau Monde étaient encore largement dominées par l'Espagne, au grand dam de ses ennemis, et tout spécialement de l'Angleterre, qui cherchait un moyen de limiter ou de contrebalancer l'expansionisme espagnol. Raleigh lui-même ne fit pas le voyage jusqu'en Amérique ; sa mission consistait à organiser et à financer l'expédition de colonisation, ce qui impliquait le recrutement de plusieurs capitaines de navires et de leurs équipages, l'achat de vivres et de matériel, ainsi que la recherche d'investisseurs désireux de s'associer à cette aventure sans précédent (et bénie par la Couronne). (...)
Roanoke abritait également d'autres tribus indigènes, à commencer par les Roanoacs et les Powhatans, mais ceux-ci se montrèrent beaucoup plus méfiants, voire franchement hostiles à l'égard des Anglais. Après ce premier contact, l'expédition repartit comme prévu pour l'Angleterre. Une deuxième expédition eut lieu en 1586. Cette fois-ci, une centaine d'hommes furent laissés sur l'île, tandis que les navires qui les avaient amenés repartaient vers l'Angleterrepour chercher des provisions supplémentaires. En attendant leur retour, les hommes installés sur Roanoke avaient pour mission de trouver le meilleur site possible pour l'installation de la future colonie, ainsi que d'empêcher toute tentative d'incursion des Espagnols. (...)
Sur Roanoke, les vivres vinrent bientôt à manquer et les colons seraient probablement morts de faim sans l'arrivée providentielle d'un navire commandé par Sir Francis Drake en personne. Tous furent ré-embarqués à destination de l'Angleterre, à l'exception d'une quinzaine d'hommes, qui reçurent pour mission de veiller sur la nouvelle colonie, dont les débuts ne semblaient guère favorisés par la destinée... Cette carte d'époque montre les côtes de la Virginie (ainsi nommée en l'honneur d'Elisabeth d'Angleterre, la « reine vierge »). Le haut de la carte correspond à l'ouest (« occidens ») et le bas à l'est (« oriens »). (...)
Il fut décidé que l'on effectuerait un crochet par Roanoke, afin de récupérer les quinze hommes qui y avaient été laissés l'année précédente... mais suite à une grave querelle entre certains associés de Raleigh et le capitaine du navire, ce dernier refusa de faire route vers le continent et décida de débarquer les colons sur Roanoke, avant de s'en retourner vers l'Angleterre... C'est là que commence véritablement le mystère de Roanoke. Les colons débarqués, contraints à s'installer sur l'île en attendant d'incertaines nouvelles d'Angleterre, décidèrent de partir à la recherche des quinze hommes laissés sur Roanoke l'année précédente. On ne trouva aucune trace de leur présence, ni aucun signe permettant de supposer qu'ils avaient été massacrés ou obligés de quitter l'île dans la précipitation. (...)
L'hiver arrivant, les réserves commencèrent à s'épuiser... A la fin de l'été 1587, John White et quelques hommes purent se ré-embarquer à destination de l'Angleterre, afin d'en rapporter l'indispensable ravitaillement, laissant derrière eux une population de 116 hommes, femmes et enfants parmi lesquels se trouvaient la fille et la petite-fille de White. (...)
White ne put revenir à Roanoke qu'en 1590, ce délai de trois longues années s'expliquant par la guerre entre l'Espagne et l'Angleterre, qui rendait l'acheminement de navires de ravitaillement vers l'Amérique pratiquement impossible. (...)
L'approche d'un ouragan acheva de persuader les plus altruistes qu'il était plus que temps de lever l'ancre pour l'Angleterre. A la fin de l'année 1590, White tenta en pure perte de convaincre Sir Walter Raleigh et ses associés de financer une nouvelle expédition à Roanoke, afin d'y mener des recherches plus approfondies. (...)
L'impatience des Anglais à explorer le reste de l'île ne fit que renforcer leur défiance. Lorsque l'expédition repartit pour l'Angleterre, les Roanoacs furent loin de se sentir soulagés - ils avaient compris que tout ceci n'était que le commencement et que de nombreux hommes blancs, avec leurs femmes et leurs enfants, allaient revenir sur l'île. (...)
Divers incidents survinrent et, plus d'une fois, les Roanoacs durent user de menace pour empêcher les Anglais de s'aventurer « trop loin dans la forêt », c'est à dire trop près du territoire interdit. Bientôt, suite à une terrible disette, la plupart des colons furent ré-embarqués pour l'Angleterre. Il ne resta bientôt qu'une quinzaine d'hommes blancs sur Roanoake. La plupart d'entre eux étaient des hommes endurcis et aguerris, spécialement choisis pour assurer la « permanence » de la présence anglaise en attendant l'établissement d'une colonie définitive. (...)
Ils cessèrent donc de partager leurs vivres avec les colons, dans l'espoir que ceux-ci finiraient par abandonner l'île, où ils étaient incapables de survivre seuls. A la fin de l'été 1587, le gouverneur et quelques hommes repartirent pour l'Angleterre, afin d'y chercher du ravitaillement. Ils laissèrent sur Roanoake une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants. (...)
L'approche la plus simple est celle de l'expédition de la dernière chance : quelques années après la déconvenue de John White, une nouvelle expédition part d'Angleterreà destination de l'île de Roanoke, dans le but de retrouver d'éventuels survivants ou, à défaut, quelques indices susceptibles de résoudre le mystère de la colonie perdue. (...)