Les mille Dangers de la Route
sur Vox Ludi au format (25.7 Mo)
Contient : victimes (22)(...) D'autres voient le brigandage comme une façon de protester contre la hiérarchie militaire sans scrupule, qui a envoyé leurs anciens bataillons au casse-pipe - ces justiciers se montrent le plus souvent cléments envers leursvictimes, à moins qu'elles ne montrent une trop forte sympathie envers les autorités locales ou les médailles militaires. (...)
Pour peu que la ville soit à moins de quelques jours de cheval, il suffit de quelques spadassins menés par un racketteur affidé à un baron du crime local et accompagnés de coupe-jarrets, pour que l'affaire soit dans le sac. Et pas question pour leursvictimesd'appeler la milice ou le guet, sauf bien entendu quand on est dans le coin. Mais bon, on peut pas être partout à la fois. (...)
Quelques morts sur une route, un survivant (un peu bizarre ce monstre affamé qui laisse pour morte une de sesvictimes, non ?) qui parle d'une forme sombre chuintant comme une créature de l'au-delà et projetant des flammes par la gueule (facile avec un peu de poudre trafiquée par n'importe quel ingénieur chimiste du coin) et voilà une histoire effrayante qui saura tenir le peuple à l'écart de notre bande de brigands. (...)
C'est en effet souvent à la fois pour l'argent et pour terroriser les voyageurs, que ces brigands agissent, n'oubliant pas de préciser auxvictimesdont ils épargnent la vie que leur malheur n'est dû qu'à l'usurpation, ou au vol, commis par l'actuel propriétaire du territoire. (...)
Le brigand justicier est difficile à cerner, d'autant plus qu'il affiche rarement ses intentions, réelles ou cachées, à sesvictimes. Remarquez qu'il aura tendance à les épargner, à moins qu'elles soient liées à la justice que le brigand souhaite rétablir, ou qu'elles se montrent particulièrement belliqueuses, ce qui peut être une grave erreur face à des combattants expérimentés ou à une bande bien organisée. (...)
Souvent paresseux malgré leur aspect menaçant, ils ne prennent pas la peine de poursuivre les fuyards, se contentant de ramasser les trésors que ceux-ci ont laissés derrière eux. Parfois même, il leur suffit juste de manifester leur présence au loin, pour que leursvictimesapeurées déguerpissent au plus vite, en laissant leurs précieux biens sur place. Les gobelins sont par contre beaucoup plus retors. (...)
Lâches et conscients de leurs faiblesses au corps à corps, ils tendent des pièges imaginatifs, cruels et très vicieux, afin de prendre le moins de risque possible. Lorsque leursvictimesse rendent compte de l'embuscade, il est trop tard pour réagir, le piège s'est déjà refermé sur eux. (...)
La bête repue, ils n'ont ensuite plus qu'à aller ramasser les affaires et quelques restes encore consommables de leursvictimes, en ayant pris soin de se munir de torches pour tenir à distance leur redoutable « allié ». Si par contre lesvictimesont le malheur d'êtres attrapées vivantes les pires sévices et supplices ne leur seront pas épargnés. (...)
Les bandes exclusivement constituées de mutants agissent soit comme les premiers, soit comme les seconds, en fonction du rapport de force qu'ils estiment entre eux et leur cible. Si certains sont justes de pauvres bougresvictimesde mutations, d'autres à l'esprit dégénérés sont de véritables prédateurs, déments et pervers au plus haut point de la folie. (...)
Un otage est parfois ficelé au beau milieu de la route, quand ce n'est pas un des brigands, le poignard entre les dents, qui fait le mort ou le blessé dans l'espoir de surprendre sesvictimes. La suite dépend de qui est visé et de ce que souhaitent les brigands. Un otage au milieu de la route peut permettre aux assaillants de passer à une embuscade plus conventionnelle sans risquer de blesser l'un des leurs. Si l'otage est précieux pour lesvictimes(un enfant, un notable), cela peut aussi donner un avantage supplémentaire aux attaquants, car leurs adversaires devront à la fois se défendre et tenter de protéger le malheureux. (...)
Ceci est bien entendu valable uniquement pour les fosses suffisamment profondes et / ou munies de piques mortelles, et ayant déjà fait leurs preuves, car il n'y a rien de plus navrant pour un brigand que de se rendre compte que sesvictimesont survécu à leur chute, en emportant leurs richesses avec elles. Certaines bandes guettent donc le passage de leur proie sur le pied de guerre, prêtes à fondre sur l'ennemi aussitôt après la chute. (...)
Les quelques mineurs tombés dans une embuscade à explosion m'ont parlé de l'effet de surprise paralysant qu'ils ont ressenti, du moins pour ceux qui ont survécu aux éboulis. Ensuite, passé cette première difficulté, lesvictimesvont se soucier d'abord de l'avalanche plutôt que de s'occuper des bandits. Très rarement, un individu exceptionnel saura interpréter que le danger le plus immédiat vient des brigands munis d'arcs ou d'arbalètes, voire d'armes à feu si ce sont d'anciens soldats, mais qu'il puisse prévenir le reste du groupe à temps, et les convaincre de suivre son idée, relève du miracle. (...)
L'avantage de cette approche sur le piège ordinaire est de ne pas directement alerter les cibles. Un piège non camouflé mettra lesvictimessur leur garde, alors qu'une catastrophe semblant naturelle n'éveillera pas toujours l'attention, ou du moins pas de manière définitive. (...)
Ceux qui s'autorisent un tel luxe en ont les moyens et ne redoutent pas de se faire battre par leursvictimes. Dans le même ordre d'idées, des types très supérieurement armés ou bénéficiant d'un grand avantage numérique peuvent souhaiter intimider leur monde en déployant leurs forces. (...)
Pour eux, la cible en déplacement est une aubaine car ils ont l'avantage du terrain, mais ils ne crachent pas sur desvictimesà l'arrêt. Les voyageurs établissant un camp de fortune pour la nuit, les caravanes de grande taille, les bourgeois semblant se déplacer avec leurs meubles et leurs services en porcelaine de Cathay ; tous doivent craindre les attaques nocturnes. (...)
De nuit, cette tactique peut faire des ravages, même si les brigands sont en sous nombre, pour un peu que lesvictimesaient négligé de poster suffisamment de sentinelles. Imaginez-vous, bien installés comme hier soir, sous votre couverture, non loin du feu mais suffisamment pour sentir le froid vous chatouiller les reins. (...)
L'usage de la violence n'est pourtant pas forcément exclu lors de ces opérations discrètes, ne vous y trompez pas. L'infiltration fait parfois une ou deuxvictimes« nécessaires », comme un veilleur de nuit, un garçon d'écurie, ou simplement un témoin gênant. Des métiers à risque en sommes. Cesvictimesfont parfois partie du plan des brigands, comme le gardien qu'il faut à tout prix éliminer pour investir un entrepôt, mais les brigands improvisent aussi beaucoup, en gardant une ligne de conduite qui varie d'un groupe à l'autre. (...)
Cela allège grandement les poursuites, car on en veut moins ardemment à un voleur qu'à un meurtrier, même si la finalité du meurtre n'était qu'un vilain larcin. Comprenez ? La discrétion, cela signifie aussi moins de risque d'être blessé par une desvictimes, car certaines savent davantage se défendre que les brigands ne s'y attendent. Idem pour la capture, qui se termine le plus souvent par un balancement au bout d'une corde ou un tir dans la nuque par un de nos collègues à court de corde. (...)
Les leçons reçues pendant le voyage étaient bien éloignées de toutes les procédures réglementaires et notions de législation qu'on leur avait martelées pendant leur instruction à la caserne. A en croire le sergent, beaucoup de brigands étaient avant tout desvictimes, forcées par la vie à en arriver là, alors que d'autres, comme ces bandits de grands chemins, étaient dépeints comme de nobles chevaliers. (...)« Eh non, petits, je ne vais pas du tout vous parler des patrouilleurs. Vous avez fait votre temps à la caserne d'entraînement, maintenant c'est la route qui vous attend. Z'en savez assez sur nous, c'est eux que vous allez devoir apprendre à connaître maintenant. Il faut dire qu'on les connaît bien, à force d'avoir affaire à de tels sacripants. Même eux ne se connaissent pas aussi bien que nous les connaissons. Dans le métier, on est confronté à toutes sortes de dangers ...