Être une femme pendant la Belle-Époque
Contient : fille (4)(...) Ceci dit, des voix se sont élevées lors de la promulgation de ces lois, comme en témoigne cet article du journal « Le Gaulois » : Contre l'éducation des jeunes filles. La jeunefillefrançaise, élevée dans la protection vigilante de la famille, avait été avec soin préservée de l'éducation garçonnière et des brutalités de la science. (...)
Elle grandissait parmi les sourires et les joies, comme une fleur dans le soleil ; elle grandissait dans une poétique ignorance des mystères des choses [...]. Et cette paix candide de jeunefille, cette délicieuse floraison de pudiques désirs, ces élans d'idéale bonté qui plus tard font l'amour de l'épouse, le dévouement de la femme et le sacrifice de la mère, tout ce charme exquis, toute cette poésie [...], tout cela va disparaître ! On va supprimer la jeunefille[...]. On leur apprendra tout, même la rébellion contre la famille, même l'impureté. Elles n'auront même pas été vierges avant de devenir femmes. (...)
Aller au lycée n'est pas fréquent, mais on envoie volontiers les filles dans des pensions religieuses, malgré les lois votées sous la Troisième République, qui encouragent « l'essor d'un enseignement féminin laïc ». En effet, comme le confiait une dame à Edmond Goblot : « Au lycée, mafillese trouverait avec les enfants de mes fournisseurs... ». Cette dernière phrase est révélatrice de l'état d'esprit de la bourgeoisie de l'époque. (...)Il convient tout d'abord de préciser que cet article est centré sur la situation des femmes françaises qui, même si l'on remarque quelques améliorations au cours de la période, n'est guère enviable dans bien des domaines. La plupart des femmes ont en effet une existence de soumission et de dépendance au monde masculin et sont, pour reprendre la formulation employée par Maurice Hauriou, dans une note parue dans le Recueil général de lois et des arrêts , fondé par J-B.Sirey, un « citoyen inexistant ...