L'angoisse de la feuille blanche
Contient : ambiance (12)(...) Notez tout dans un coin de votre tête : une histoire qui vous a passionné, un événement historique intéressant, un paysage pittoresque, uneambiance, un visage, un personnage atypique, une scène de rue, etc. On raconte que c'est en voyant des femmes se crêper le chignon au lavoir que Zola eut l'idée d'écrire L'Assommoir. (...)
Ceci dit, ce n'est sans doute pas le meilleur conseil que l'on puisse donner... Ne faites donc pas comme moi : ayez toujours sur vous un petit carnet pour y noter vos idées en vrac, du paragraphe complet à la simple ligne en style télégraphique, vos références bibliographiques, voire vos moyens mnémotechniques personnels, genre « le bistroquet du café du vieux port de Saint-Cyprien-sur-Vermouze », pour vous souvenir d'un lieu, d'uneambiance, d'un personnage ou d'une scène atypique. Apprenez aussi à hiérarchiser vos idées. Une idée peut-être la base de l'intrigue de votre scénario ; une autre ne constituera qu'un décor, uneambiance, un personnage, une note humoristique. Toujours est-il qu'il ne faut rien évacuer de façon prématurée. (...)
C'est d'autant plus intéressant lorsqu'on écrit des histoires fantastiques : quand la fiction flirte avec la réalité, vous entretenez une ambiguïté, procédé extrêmement efficace pour faire peser une lourdeambianceautour de la table. La recherche documentaire rebute souvent beaucoup de scénaristes, le plus souvent parce qu'ils ne savent pas où chercher. (...)
Ce n'est qu'alors que vous pourrez commencer à travailler le scénario proprement dit, à savoir les événements tels qu'ils se présenteront aux joueurs. Huit règles sont impérativement à respecter. Première règle : Maléfices est un jeu d'ambiance. Sachez donc préserver le meilleur pour la fin. C'est ce qu'Hitchcock appelait le climax. Attention, ne tombez pas dans le piège de considérer que le climax doit être la scène la plus spectaculaire. (...)
Sachez donc doser et rythmer l'intensité dramatique de votre scénario. Deuxième règle : Maléfices n'est pas un jeu d'enquête, c'est un jeu d'ambiance. Vos joueurs ne sont pas des Sherlock Holmes. Cela ne veut pas dire que le scénario ne doit pas faire travailler leurs méninges, bien au contraire. (...)
La première forme, c'est celle de la crainte née de la propre imagination des joueurs, imagination nourrie par l'ambiancedes lieux, du moment, etc. Revoyez les scènes au cours desquelles les différents personnages visitent la maison de Norman Bates dans Psychose... Vous avez là une des meilleures utilisations du suspense dans le septième art. (...)
Ce n'est pas inintéressant, parfois. Mais comme nous l'avons précédemment dit, Maléfices est un jeu d'ambiance. Et puis n'oublions pas que dans un scénario il y a des personnages non-joueurs. Ils agissent eux aussi, en fonction de l'intrigue, et cela doit être prévu dans le scénario. (...)
Prévoyez donc un ou deux rebondissements en les situant à des moments judicieusement choisis pour qu'ils aient une incidence sur l'ambiance- d'où l'intérêt de toujours se mettre à la place des joueurs. Les clichés : Voilà un mot qui a une connotation péjorative... et c'est fort dommage ! (...)
D'autant que le rire est le propre de l'homme ; attendez-vous, donc, à des crises d'hilarité incontrôlées de la part de vos joueurs si vous leur proposez un scénario complet dans uneambiancetendue. Mieux vaut me semble-t-il prévoir quelques « saillies drolatiques » - au sens littéraire du terme, restons corrects ! (...)
C'est un sentiment trop souvent absent des scénarios de jeu de rôle. Et c'est dommage, surtout dans un jeu de rôle d'ambiance. Quel meilleur outil que les passions pour jouer sur l'intensité dramatique de votre scénario ? (...)
C'est ainsi que j'ai eu le plaisir de voir ce scénario joué par d'autres meneurs, dont certains m'ont surpris par leur interprétation des PNJ, leur jeu d'acteur, leurs talents de conteur, par l'ambiancequ'ils faisaient régner autour de leur table. Je puis vous garantir qu'il est ensuite difficile de voir son scénario de la même façon. (...)Quel meneur de jeu n'a un jour tenté d'écrire ses propres scénarios ? Quel meneur de jeu n'a alors jamais connu une irrépressible angoisse face à la feuille blanche ? Ou pire, quel meneur n'a jamais ressenti, après des jours voire des semaines d'un labeur exténuant, le sentiment que ce qu'il proposait à ses joueurs était loin de tenir la route ? C'est un lieu commun, mais il faut pourtant le répéter : Maléfices est un jeu de rôle qui a ses exigences. Si vous voulez rester fidèle à l'esprit du ...