Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : autres (27)(...) La Régia n'était elle-même que la première section de la Mésè («rue centrale»), artère principale de Constantinople qu'elle traversait d'est en ouest, et le long de laquelle on rencontrait d'autresplaces importantes, tels le forum Tauri (ou de Théodose) où se faisaient les réceptions des ambassadeurs étrangers, et le forum d'Arcadius. (...)
A l'époque des Comnènes déjà, les souverains résidaient au palais des Blachernes, plus sûr, mitoyen du mur de Théodose à l'endroit où il rejoint la Corne d'Or. Parmi lesautresédifices publics, il faut mentionner au moins la Basilique, magnifiquement ornée de statues, où était peut-être installée l'Université, et le Milion, sorte d'arc de triomphe situé non loin de Sainte-Sophie, et qui était le point de départ des routes européennes de l'Empire. (...)
Si l'on peut clore l'histoire de cette littérature à la chute de Constantinople, le début en est plus difficile à déterminer. Krumbacher le fait remonter à Constantin, d'autresseulement à Héraclius. Il est commode, bien qu'évidemment arbitraire, de fixer le début de l'âge byzantin de la littérature grecque à la date où l'on fait traditionnellement commencer l'Empire byzantin. (...)
L'influence des Goths se fit sentir à Constantinople même, par l'intermédiaire des chefs de l'armée, jusque sous Léon Ier. Celui-ci voulut la neutraliser en faisant appel à d'autresBarbares installés en Asie Mineure, les Isauriens. La rivalité des deux partis déchaîna des guerres civiles qui se prolongèrent durant tout le règne de l'Isaurien Zénon. (...)
La doctrine iconoclaste régna de nouveau sous Léon V et, après l'assassinat de celui-ci, sous Michel II, fondateur de la dynastie amorienne, et sous son fils Théophile, mais avec moins de dureté qu'au temps de Constantin V, parce que le parti orthodoxe s'était considérablement renforcé et que l'attention des empereurs était détournée des questions religieuses par d'autressoucis. La mort inopinée de Kroum avait ramené la tranquillité sur le front bulgare (814), mais la terrible rébellion de Thomas le Slave mis l'Asie Mineure, puis la Thrace, à feu et à sang, de 820 à 823; et les Arabes, progressant toujours en Méditerranée, emportaient la Crète, débarquaient en Sicile. (...)
Prospérité matérielle et développement culturel : L'expansion politique de l'Empire se double d'un développement culturel; amorcé sous les Amoriens, il a été consciemment encouragé, voire dirigé par la plupart des souverains macédoniens (avec, il est vrai, une exception notable qui est Basile II); les uns furent surtout des lettrés comme Léon VI et Constantin VII, lesautresde grands bâtisseurs, tel Basile Ier. L'art vénitien et l'art slave sont encore là aujourd'hui pour attester combien cette politique a servi le prestige et, par conséquent l'influence de Byzance en Orient comme en Occident. (...)
La révolte d'un stratège d'Asie Mineure, Nicéphore Botaniate, fut le signal du chaos (1078). Les dernières armées byzantines ne s'occupèrent plus que de lutter les unes contre lesautrespour imposer l'empereur qu'elles s'étaient choisi, et lorsque le vainqueur de cette ruineuse compétition, Alexis Comnène, neveu d'Isaac, s'installa au Grand Palais, il trouva l'Asie Mineure presque entièrement aux mains des Turcs, le trésor vide, la monnaie dévaluée - une monnaie dont le cours n'avait pas varié depuis le lointain règne d'Anastase Ier -, le commerce et l'industrie ruinés. (...)
Isolement : Héritant de son père les qualités militaires et l'habileté diplomatique, Manuel Ier y ajoutait des vues politiques hardies, trop sans doute pour n'être pas quelque peu chimériques, et un attrait pour la civilisation occidentale qui fait de lui le plus original des Comnènes et - pour nousautresOccidentaux du moins - le plus attachant. Il épousa successivement une princesse allemande, puis une princesse normande d'Antioche, accueillit de nombreux Latins à sa cour, au grand déplaisir des Grecs, et y introduisit la mode des tournois. (...)
), d'où est sorti le Kyklos , recueil d'épigrammes anciennes et nouvelles disposées par genres et futur noyau de l'Anthologie palatine . C'est à ce cercle qu'appartenait entreautresPaul le Silentiaire, officier de la cour de Justinien, poète sensuel et passionné qui, en d'autrestemps, eût pu être un grand élégiaque. La tradition alexandrine se perpétue aussi dans le domaine des sciences, où l'on voit déjà poindre, cependant, un goût très byzantin pour les florilèges et les abrégés. (...)
C'est encore à un moine et à un adversaire de l'iconoclasme, Théophane de Sygriana (mort en 817), que l'on doit une Chronographie célèbre et très tôt traduite en Occident; en l'absence d'autressources historiques, elle nous est précieuse par l'ampleur de son information. Mais l'influence monastique se fait sentir plus encore dans le domaine de l'hymnologie. (...)
Le premier est Nicéphore Blemmydès (1197-1272), moine et précepteur de Théodore II, dont il chercha à faire un philosophe couronné sur le modèle qu'il propose dans sa Statue royale . Il s'occupa de promouvoir les études aristotéliciennes, entreautrespar sa Physique abrégée qui servit de manuel de base même en Occident. Son élève, l'empereur Théodore II (1222-1258), a été le plus cultivé des empereurs grecs, à la fois philosophe, mathématicien, humaniste, avec une touche de romantisme que révèle sa correspondance. (...)
Mais à partir du début du VIIe siècle, dans les Balkans, en Grèce, en Asie Mineure, une rupture se produit, en liaison avec les graves périls qui menacent l'Empire (invasions perses, slaves et arabes). De nombreuses villes sont abandonnées, lesautresvoient leur périmètre considérablement rétréci (Ephèse, Sardes, Milet, Pergame). Des villes sont créées sur des points facilement défendables (Monemvasie), parfois pour une brève période (Arif en Lycie? (...)
) est de conception semblable: les piliers porteurs repoussent aussi les nefs latérales vers l'extérieur, mais les annexes du sanctuaire, exceptionnellement larges, rachètent le décalage. D'autresédifices (Saint-Clément d'Ankara ou bien Sainte-Sophie de Bizye) paraissent appartenir au même groupe, mais leur date n'est pas déterminée. (...)
Au VIIe siècle, période si pauvre en témoignages artistiques, peuvent être attribués aujourd'hui (malgré des controverses persistantes) plusieurs décors peints de Cappadoce, qui témoignent de la richesse du répertoire byzantin disparu, ou connu dans d'autresrégions de façon très fragmentaire, et révèlent des contacts parfois étroits avec les mondes copte, syro-mésopotamien, transcaucasien ou sassanide. (...)
Autour du Christ, qui domine dans la coupole centrale (symbole du ciel), « inspectant par le regard la terre et en méditant la bonne organisation et le gouvernement » (Photius), s'ordonnent les différentes figures de la hiérarchie céleste: anges, prophètes, apôtres, Pères de l'Eglise etautressaints, la Vierge (rappel de l'Incarnation) occupant la voûte de l'abside. Cette hiérarchie de figures isolées pouvait être complétée par des scènes de la vie du Christ correspondant aux grandes fêtes liturgiques (cycle du Dodécaorton ). (...)
Il est représenté par les peintures de la Panagia tôn Chalkéôn , à Thessalonique (1028), par les mosaïques et les fresques de Saint-Luc en Phocide, fondation probablement liée à une riche famille de propriétaires terriens de la région de Thèbes, en Béotie (4e décennie du XIe s.?), par les mosaïques de Sainte-Sophie de Kiev et de nombreuxautresmonuments, en Grèce, en Cappadoce, en Italie du Sud et à Venise. Un second courant, plus pictural, apparu un peu plus tard, connut également une grande diffusion. (...)
Si des peintres grecs continuèrent à travailler sur place, parfois pour des clients latins (les franciscains à Kalenderhane Camii), d'autresse réfugièrent dans les centres restés grecs, en particulier à Nicée, ou répondirent à l'appel de nouveaux patrons, les souverains serbes ou bulgares. (...)
Bien peu d'oeuvres subsistent des IXe et Xe siècles, mais on possède heureusement, pour pallier cette lacune, les « icônes » réalisées dans d'autrestechniques: marbre, ivoire, stéatite, métaux précieux ou émaux. Exposées dans les églises (en particulier sur le proskynétarion ), les icônes commencent à garnir la clôture du choeur (le templon ) qui va progressivement se transformer en iconostase (icônes d'épistyle, d'abord, placées sur l'architrave et représentant surtout la Déisis et les Douze Fêtes, icônes d'entrecolonnements, plus tard). (...)
Pour satisfaire les besoins croissants de la piété privée, du culte liturgique et de l'exportation, les icônes sont produites en grand nombre dans les ateliers de Constantinople, de Thessalonique, d'Ohrid et d'autrescentres, dont l'activité reste toujours difficile à cerner. Le répertoire iconographique s'enrichit et le style suit, malgré un attachement plus marqué aux traditions, les courants de la grande peinture contemporaine. (...)
Les deux icônes bilatérales d'Ohrid (Vierge /Annonciation , Christ /Crucifixion ), Les Douze Apôtres (musée Pouchkine des Beaux-Arts, Moscou), l'icône de Poganovo (Galerie nationale, Sofia), L'Hospitalité d'Abraham (musée Bénaki, Athènes) sont, parmi bien d'autres, des exemples représentatifs de l'art de cette période. A la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, les ateliers de la capitale produisirent également, pour une clientèle riche et raffinée, des icônes en mosaïque, de petites dimensions et d'une grande virtuosité technique (Crucifixion , Staatliche Museen, Berlin; Annonciation du Victoria and Albert Museum de Londres; Diptyque des Douze Fêtes de l'Opera del Duomo à Florence, etc. (...)
L'influence de la liturgie est sensible aussi dans l'illustration des recueils de vies de saints, abondamment enluminés à partir du Xe siècle (Ménologe de Basile II, au Vatican) et dans celle des homélies patristiques (sermons de Grégoire de Nazianze). Parmi lesautresmanuscrits importants, citons les deux exemplaires, très richement illustrés, des homélies sur la Vierge du moine Jacques de Kokkinobaphos (Bibl. (...)
En dépit de la prépondérance des carrières de Proconnèse et de Constantinople, dont la production était exportée à une grande échelle (cargaison naufragée de tous les éléments préfabriqués d'une église trouvée au large de Marzamemi, en Sicile), d'autrescarrières de marbre blanc (Attique, Phrygie) ou de couleur (Thessalie, Carystos, Carie) produisaient en abondance des sculptures comparables. Dans d'autresrégions où prédominait le calcaire (Egypte, Syrie du Nord, Lycie) s'épanouissait une sculpture différente possédant un caractère local très affirmé. (...)
Signalons tout d'abord une série de Vierge , dont certaines sont remarquables, comme celle du musée d'Istanbul provenant des Manganes, celle qui fait partie de la collection de Dumbarton Oaks, à Washington, d'autresencore d'Athènes, de Thèbes, de Venise, des images de saints, des scènes christologiques (comme le Baptême conservé au musée de Rouen). (...)
Le goût a évolué et l'on recherche désormais la diversité des formes et les effets de couleur: l'argent, travaillé au repoussé, ciselé, gravé ou ajouré, est généralement rehaussé de dorure et souvent associé à d'autresmatériaux (nielle, émaux, perles et pierres). Les objets conservés sont religieux (croix, reliquaires, vases et ustensiles liturgiques, cadres et revêtements d'icônes, icônes, plats de reliure, etc. (...)
La chronologie des pièces conservées reste bien incertaine malgré l'existence de quelques points de repère, comme la soierie de Mozac (Musée historique des tissus, Lyon) donnée par Constantin V (741-775) à Pépin le Bref. Le goût des motifs orientaux a, en effet, persisté à Byzance sous les Macédoniens. Sur d'autresfragments est illustré le thème typiquement byzantin de l'aurige vainqueur sur son quadrige (Aix-la-Chapelle, musée de Cluny, VIIe-VIIIe s. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...