Constantinople
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Contient : culte (13)(...) La «nouvelle Rome» et ses institutions Quelles que fussent les intentions exactes de son fondateur, Constantinople, siège désormais stable d'un gouvernement de plus en plus centralisé, sanctuaire duculteimpérial, ne pouvait tarder à modeler ses institutions sur celles de l'ancienne Rome: ce fut chose faite dès le IVe siècle. (...)
C'est pourquoi l'autorité politique de la Cour se double, surtout aux périodes d'expansion, d'une influence littéraire, fort différente d'un pur mécénat; cela se voit à l'importance que prennent à Byzance l'éloquence d'apparat, oraisons funèbres ou éloges impériaux (c'est là une forme duculteimpérial), et l'histoire, dont le rôle est de célébrer à la fois des fastes des souverains et la mission civilisatrice de l'Empire chrétien. (...)
Cette époque décisive commence par le règne brillant de Léon III, qui sut défendre Constantinople contre les Arabes avec autant d'efficacité que l'avait fait Constantin IV, et les refoula hors de l'Asie Mineure avec l'aide des Khazars. C'est lui aussi qui proscrivit lecultedes images ; cette mesure le brouilla avec la papauté, à qui il enleva, par mesure de représailles, sa juridiction sur l'Illyricum et l'Italie du Sud pour la donner au patriarche de Constantinople. (...)
C'est sous Constantin V que l'iconoclasme, soutenu d'ailleurs par une partie non négligeable du clergé séculier, atteignit son paroxysme. L'empereur réunit à Hiéria (754) un concile qui décida l'interdiction ducultedes images et la destruction de celles-ci. Ces mesures rencontrèrent l'opposition des milieux monastiques, fort importants en nombre et dont le prestige était grand. (...)
La mort prématurée de Léon IV fit d'Irène la détentrice réelle du pouvoir, qui revenait officiellement à son jeune fils Constantin VI: elle n'eut rien de plus pressé que de convoquer, en 787, un nouveau concile, le deuxième concile de Nicée, qui rétablit lecultedes images. Ce retour à l'orthodoxie ne devait pas être définitif. L'ambition d'Irène, plus grande que son intelligence, causa la perte de sa dynastie. (...)
Ce fut l'oeuvre de Théodora, veuve de Théophile et régente au nom de son fils, le petit Michel III, et du patriarche Méthode (843). Le rétablissement solennel ducultedes images marque le début d'une véritable renaissance pour l'Etat byzantin comme pour la culture héllénique. (...)
), qui suivent l'effondrement de l'empire de Justinien, l'activité artistique s'est incontestablement ralentie, encore que ce déclin n'ait pas été aussi général qu'on le pensait jusqu'à ces dernières années. Le rétablissement ducultedes images, en 843, et une situation politique restaurée favorisent un nouvel essor de l'activité monumentale et artistique sous les empereurs macédoniens (867-1056): la « renaissance macédonienne ». (...)
Les deux courants coexistent à Saint-Vital de Ravenne, tandis que la seconde tendance s'affirme dans les mosaïques un peu postérieures de Sainte-Catherine, au mont Sinaï. L'essor ducultedes images, au VIIe siècle, va favoriser la généralisation de ce style austère et réellement « iconique » (mosaïques de Saint-Démétrius à Thessalonique), tandis que, parallèlement, survit toujours la tradition illusionniste héritée de l'Antiquité (pavement du Grand Palais, mosaïque de la Présentation au temple de Kalenderhane Camii à Istanbul, peintures de Sainte-Marie-Antique à Rome). (...)
Si quelques rares exemplaires, toujours au Sinaï, peuvent peut-être être datés de l'époque iconoclaste, l'essor de l'art de l'icône ne commence vraiment que sous les empereurs macédoniens: loin d'être seulement destinées à la dévotion privée, les icônes deviennent alors un élément essentiel duculteliturgique. Bien peu d'oeuvres subsistent des IXe et Xe siècles, mais on possède heureusement, pour pallier cette lacune, les « icônes » réalisées dans d'autres techniques: marbre, ivoire, stéatite, métaux précieux ou émaux. (...)
Exposées dans les églises (en particulier sur le proskynétarion ), les icônes commencent à garnir la clôture du choeur (le templon ) qui va progressivement se transformer en iconostase (icônes d'épistyle, d'abord, placées sur l'architrave et représentant surtout la Déisis et les Douze Fêtes, icônes d'entrecolonnements, plus tard). La multiplication des icônes est également favorisée aux Xe et XIe siècles par le développement ducultedes saints. Les rares oeuvres conservées des IXe et Xe siècles sont d'un style assez sévère, tandis que les figures délicates et dématérialisées du XIe siècle sont souvent proches de celles des enluminures contemporaines: icônes et miniatures étaient vraisemblablement produites dans les mêmes ateliers et par les mêmes peintres. (...)
L'époque des Paléologues marque l'apogée de la peinture d'icônes à Byzance et dans sa sphère d'influence. Pour satisfaire les besoins croissants de la piété privée, duculteliturgique et de l'exportation, les icônes sont produites en grand nombre dans les ateliers de Constantinople, de Thessalonique, d'Ohrid et d'autres centres, dont l'activité reste toujours difficile à cerner. (...)
Les arcosolia , les sarcophages (par exemple, au musée d'Istanbul, celui qui reproduit le sarcophage de la fin du IVe siècle dit de Sari Güzel ou celui de l'impératrice Théodora à Arta) témoignent aussi de ce renouveau de la sculpture anthropomorphe, qui redonne vie et plasticité à un art caractérisé par la rigueur géométrique, par lecultede la symétrie et par une stylisation toute orientale. Les arts somptuaires : L'importance du mécénat impérial et aristocratique a favorisé l'essor des différentes techniques d'art somptuaire dans lesquelles les Byzantins ont particulièrement excellé. (...)
Ils furent, en effet, utilisés avec prédilection pour les objets de parure (bracelets, boucles d'oreilles, insignes du pouvoir), les objets deculte(icônes, croix, reliquaires, reliures, sertissures de calices ou de patènes, ornements des vêtements liturgiques), le mobilier d'église (autels, iconostases) et le décor des palais. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...