Constantinople
sur Eric Christ au format (889 Ko)
Contient : dieu (5)(...) En temps normal, le non-conformisme ne s'accordait guère avec le tempérament byzantin - non qu'il fût moutonnier (Constantinople est par excellence la ville des émeutes), mais parce que, dans son nationalisme ombrageux, surtout à partir d'Héraclius, il se dénie toute liberté à l'égard de la mission assignée parDieuà l'Etat romain. L'art byzantin est une filiation et une rupture. Byzance avait succédé à l'Empire de Dioclétien mais son art fut essentiellement celui de Constantinople, ville brusquement surgie en 330, par la seule volonté de Constantin le Grand, qui lui donna son nom en même temps que le tracé de ses rues, de ses péristyles, de ses églises, de ses places. (...)
Les ouvrages qui ont le plus d'intérêt à ce dernier point de vue sont, en poésie, les Hymnes à la Mère deDieu, de Nicéphore Callistos Xanthopoulos (mort vers 1350), connu aussi comme historien ecclésiastique; en prose, l'Histoire de l'ex-empereur Jean VI Cantacuzène (1292 env. (...)
Tout au long de l'histoire de Byzance, art impérial et art religieux resteront étroitement liés, conséquence de la conception théologique du pouvoir: l'empereur tient son autorité deDieu, qu'il représente sur terre, et la majesté terrestre n'est que le reflet de la majesté céleste. (...)
Dans les églises byzantines, mosaïques et peintures ont une signification particulière: loin d'être purement décoratives, ou même seulement didactiques (la « Bible des illettrés »), elles doivent exprimer la splendeur du royaume deDieu, rendre présent et accessible le monde transcendant de l'Intelligible et fournir un cadre approprié à la liturgie. (...)
La richesse des matériaux, le raffinement des formes et les effets de polychromie reflètent les goûts des classes supérieures de la société, qui aimaient s'entourer de ces objets précieux et les utilisaient comme instruments efficaces de propagande. Réalisés à la gloire deDieuet du donateur, ils constituaient des présents officiels tout indiqués pour les hauts dignitaires, mais aussi pour les papes ou les princes « barbares ». (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...