Constantinople
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Contient : évolution (9)(...) C'est sa date de naissance qui est controversée, quoique les Byzantins n'aient jamais eu là-dessus d'hésitation: pour eux, leur Empire date du règne d'Auguste. Il y a du vrai dans cette conception: dans l'évolutionqui mène à travers quinze siècles du princeps au dernier basileus , on discerne bien des mutations plus ou moins brusques, mais jamais de véritables ruptures. (...)
Le goût du pastiche aidant, la littérature a eu tendance à devenir de plus en plus la chose d'une aristocratie intellectuelle, inaccessible à la plus grande partie du peuple. Cetteévolutiona heureusement été quelque peu freinée par l'Eglise, dont l'influence sur la littérature byzantine a revêtu deux formes. (...)
En ce siècle de transition, les lettrés réfugiés à Nicée y apportent le goût néo-attique des Comnènes, leur passion de rhétorique, leur conception très évoluée de l'histoire; chez les moines, l'évolutionde la mystique vers l'hésychasme s'accentue. Mais on voit aussi paraître des éléments nouveaux qui annoncent l'âge des Paléologues et notamment un renouveau d'intérêt pour les sciences exactes et les sciences de la nature. (...)
Cet essor atteint son apogée au XIe siècle et dans la première moitié du XIIe, phase peut-être la plus accomplie, la plus raffinée de l'art de Byzance, tandis que, dans la seconde partie du XIIe siècle, des innovations capitales se produisent, qui portent en germe les transformations ultérieures. Après la coupure de la domination latine (1204-1261), pendant laquelle l'évolutionse poursuit hors des frontières de l'Empire, une ultime Renaissance, culturelle et artistique, s'épanouit sous les Paléologues (1261-1453) et l'art de Byzance rayonne alors sur un très vaste territoire. (...)
Une tendance nouvelle apparaît, à la fin du XIe siècle, dans les mosaïques de Daphni, près d'Athènes, caractérisée par le classicisme et l'élégance des figures et une facture souvent plus linéaire, qui annonce l'évolutionstylistique ultérieure. Au XIIe siècle (surtout dans la seconde partie du siècle), des changements importants se manifestent dans la décoration monumentale: la peinture remplace presque toujours la mosaïque, les programmes iconographiques s'enrichissent de sujets nouveaux liés à l'influence plus marquée de la liturgie (et des discussions théologiques) sur le décor et au désir d'éveiller la sensibilité du spectateur par l'expression des « valeurs affectives » et, en particulier, des sentiments dramatiques. (...)
Le morcellement de l'Empire favorisa ainsi l'apparition de nouveaux centres et l'essor d'un art plus libre, dont on suit le mieux l'évolutiondans les régions périphériques: églises de Serbie (Studenica, Mileševa, Sopo?ani) ou de Bulgarie (Bojana, 1259), décorées par des peintres grecs, dont l'origine - Constantinople, Thessalonique ou Nicée - reste difficile à déterminer. (...)
Plusieurs décors ont été également réalisés en Grèce, alors sous domination franque, et quelques-uns en Asie Mineure. L'évolution, sensible dès la fin du XIIe siècle, vers un style plus monumental, aux grandes figures nobles et calmes, se confirme au début du XIIIe dans l'église de la Vierge de Studenica (1208-1209). (...)
Le développement des sujets locaux (portraits de personnages historiques, représentations d'événements contemporains), caractéristique surtout du décor des églises serbes, témoigne d'uneévolutionsignificative dans la conception même du décor des églises. Les Paléologues (1261-1453) : Restauré autour de sa capitale, Constantinople, reconquise en 1261, l'empire des Paléologues est un Etat réduit, affaibli et appauvri. (...)
), presque rien ne subsistant de l'argenterie profane, pourtant utilisée à profusion pour rehausser la splendeur des palais impériaux. Le style des sujets représentés en argent suit l'évolutiongénérale de l'art byzantin. La reliure du Lectionnaire de Nicéphore Phocas à Lavra (mont Athos) montre, au Xe siècle, un style encore sévère, tandis qu'une recherche plus poussée d'élégance s'affirme dans les oeuvres du XIe siècle (patène du trésor de la cathédrale d'Halberstadt). (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...