Constantinople
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Contient : préfet (5)(...) Il est à remarquer que, si Constantin y fixa aussitôt sa résidence, il ne lui octroya pas le statut administratif de l'ancienne Rome: elle fut gouvernée par un simple proconsul, qui ne sera remplacé que sous Constance par unpréfetde la ville, et ses sénateurs n'eurent pas rang de clarissimes. Plus nette encore était l'infériorité de la nouvelle Rome sur le plan religieux: son évêque demeurait suffragant du métropolite d'Héraclée-Périnthos. (...)
La «nouvelle Rome» et ses institutions Quelles que fussent les intentions exactes de son fondateur, Constantinople, siège désormais stable d'un gouvernement de plus en plus centralisé, sanctuaire du culte impérial, ne pouvait tarder à modeler ses institutions sur celles de l'ancienne Rome: ce fut chose faite dès le IVe siècle. Le rôle éminent dupréfetde la ville Unpréfetde la ville - dont le titre sera hellénisé sous le nom d'« éparque » - apparaît en 359. Comme son collègue de Rome, il a pour charge de rendre effective l'autorité impériale dans le ressort de la capitale, jusqu'à 100 milles au-delà des murs. (...)
En fait, sa puissance est plus grande que celle de l'ancien praefectus urbi : il a sous ses ordres les services de l'annone et des vigiles qui, à Rome, ne dépendaient pas de lui; Justinien a en effet remplacé lepréfetdes vigiles par un préteur des dèmes qui est subordonné à l'éparque et chef des corps de policiers et de pompiers établis dans chacune des quatorze régions de la capitale (division imitée de l'ancienne Rome). (...)
Sur son lit de mort, il maria l'une de ses trois filles, Zoé, qui avait la cinquantaine, à l'éparque (préfet) de Constantinople, Romain Argyre. Avec le premier des « époux de Zoé » commencent à la fois la décadence de l'Empire et le règne de la noblesse civile et constantinopolitaine, dont la rivalité avec la noblesse militaire et rurale de la province explique l'instabilité du pouvoir pendant le demi-siècle qui va suivre. (...)Les Byzantins usaient ordinairement, pour désigner la capitale de leur Empire, de trois termes qui correspondent à son origine, à son rôle dans la vie politique, à sa suprématie économique et culturelle: ils l'appelaient soit la «ville de Constantin » (Kynstantinoupoliv), soit la «nouvelle Rome », soit la «reine des villes» (ou simplement la «reine», c basiliv). De fait, aucune nation peut-être n'a donné plus d'importance à sa capitale, et cette particularité explique bien des traits remarquables ...