La Maison d'Edgar
sur Eric Christ au format (1 Mo)
Contient : nymphes (6)(...) ) et que ce bosquet (il a beau se trouver sur un toit c'est la meilleure appellation qu'on lui ait trouvée) a des ressources cachées. Le bosquet possède des locataires permanents : desnymphes. Ces inanimae mâles et femelles protègent le bosquet des agressions de tous types mais leur compagnie n'est pas des plus vivantes, ceux-ci adoptant souvent cette langueur et cet immobilisme qui donne l'illusion de les voir vivre au ralenti ; qui plus est, ils ont le verbe avare. Lesnymphesfont corps avec les ronces au point, si elles le désirent, d'en devenir invisibles. Ces cousins des Changelins détiennent une empathie et une intuition hors du commun et il est difficile de leur cacher ses propres états d'âme. (...)
Ils aiment à partager les joies, les douleurs et les émois des mages du lieu. Mais attention : il en va de cesnymphescomme des sirènes. Lesnymphesdu bosquet souffrent de solitude et n'aime rien tant qu'entraîner des visiteurs éperdus avec elles pour de folles festivités au coeur de leur domaine. Sauf que c'est un lieu dont toute personne normalement constituée ne peut sortir vivante et entière. (...)
Quand vint minuit bien sonné sa fièvre tomba brusquement et tandis que son esprit toujours jouait la sarabande, elle entendit l'irrésistible appel desnymphes. Leur voix chaudes lui chuchotaient de venir leur tenir compagnie. Leurs bras affectueux l'attendaient pour la soulager à jamais du poids de ses misères... C'est ainsi que dans la torpeur nocturne du fondation, Glenda fit son chemin jusqu'au bosquet enténébré d'un pas de somnambule. (...)
On la retrouva au matin au coeur même du bosquet le corps déchiré ainsi qu'un fruit trop mûr, encore vêtue par endroits des lambeaux de sa chemise de nuit à présent d'un rouge carmin, comme les mûres et les fraises lui emplissant encore la bouche. Et sur cette bouche, un sourire... Lesnympheslui avaient peut-être offert une mort heureuse mais nul ne fut jamais à même de connaître en détail ce qui s'était passé. (...)La maison d'Edgar est le nom d'une librairie d'Aberdeen (près de Seattle, WA) connue des amateurs d'éditions épuisées ou occultes, les bons livres occultes étant souvent épuisés. Le petit commerce donne sur une rue tranquille et n'a rien pour attirer particulièrement le simple chaland. Les gérants renouvellent peu leur vitrine, préférant y laisser s'empoussiérer des éditions éprouvées que d'y faire briller les best-sellers du moment. Point de lustre ou de clinquant, juste ...