Les Réducteurs de Têtes
Contient : tête (8)(...) Non contents d'être de féroces combattants, ceux-ci décapitent leurs ennemis vaincus et réduisent leurtêtejusqu'à ce qu'elle ne soit pas plus grosse que le poing. Les incas finissent par gagner la guerre mais ne parviennent pas à soumettre complètement les Jivaros qui font désormais partie d'un petit groupe de cultures linguistiquement isolé. (...)
Le grand guerrier est celui qui tue le plus d'ennemis. De chaque victoire il conserve un témoignage : unetêtedécapitée, puis réduite appelée tsantsa. Elle vise à faire en sorte que l'esprit du mort (muisak) ne revienne pas se venger de son meurtrier. (...)
Pour y parvenir, le guerrier qui a tué un ennemi doit accomplir un rituel complexe destiné à emprisonner l'âme du mort dans sa propretête. L'opération durera plusieurs jours, les paupières sont cousus pour que le mort ne puisse voir ce qui l'entoure, la peau racornie est teinte en noir afin que l'esprit du mort soit à jamais plongé dans l'obscurité. (...)
Les os du crâne, préalablement enlevés, les yeux et les dents sont jetés en offrande aux anacondas des rivières. Le tsantsa est enveloppé dans une toile puis conservé et le guerrier ne ressort latêteque pour la porter autour du cou lors des fêtes. Il n'a plus rien à craindre de latêteou le muisak est définitivement enfermé. La fabrication des tsantsas : Latêteest d'abord dépouillée de sa peau. Pour cela, le guerrier jivaro pratique une incision verticale au dessus de la nuque puis on sépare le cuir chevelu du crâne. (...)
Après avoir gratté soigneusement la surface intérieure du derme, il coud les paupières et l'incision pratiquée au départ, de manière à ce qu'il ne subsiste plus que l'ouverture du cou tranchée et de la bouche. Il introduit des galets brûlants qu'il fait rouler à l'intérieur pour que latêtene se déforme pas au fur et à mesure que la peau se rétracte. On brûle ensuite les poils du visage et on ligature la peau du cou avant de verser du sable chaud par la bouche pour achever le rétrécissement de latête. Le sable refroidi est alors vidé, la peau teinte en noir et les lèvres cousues. Le tsantsa, désormais, n'est pas plus gros que le poing. (...)Popularisés par la littérature d'exploration et d'aventure, en raison de leur technique de réduction des têtes, les indiens Jivaros font partie, aujourd'hui encore, des peuplades les plus sauvages d'Amérique du sud. La sinistre réputation des Jivaros ne date pas de leur rencontre avec les blancs, puisque les Incas eux-mêmes les craignaient déjà. Non contents d'être de féroces combattants, ceux-ci décapitent leurs ennemis vaincus et réduisent leur tête jusqu'à ce qu'elle ne soit pas plus grosse ...